jeudi 5 novembre 2009

Balade sucrée au fond de l'âme


Il est de ces moments cathartiques qui nous sautent dans la face au moment où l’on s’y attend le moins qui sont effrayants ou géniaux.

Avant-hier, sur un plateau de tournage comme un autre, on fait faire une petite action toute simple à deux petites filles complètement adorables.
Une cocotte de 6 ans volubile et sans gêne qui faisait la conversation (fort interressante d’ailleurs) à tout le monde et sa cadette à l’air renfrogné qui se méfiait de tous et qui appelait souvent sa maman dès qu’une grosse coiffeuse trop friendly s’approchait.

L’action était celle-ci : elles devaient arriver dans le salon de coiffure au moment où leur maman d’emprunt se faisait sacrer une volée assez testostéronnée par une femelle agent secret qui venait lui faire le message de disparaître pour des raisons obscures.
En bref, jouer la peur de voir sa maman chérie se faire bardasser et se sauver dans l’arrière boutique.


Quand vint le temps pour l'équipe de se fermer la gueule et que la réalisatrice a crier Action, les petiotes se sont exécuter avec tant de naturel que les larmes me sont montées aux yeux parce qu’en l’instant de deux secondes, je me suis revue avec ma petite sœur en train de jouer dehors et de tomber sur les parents qui s’engueulent et qui pleurent, la prendre par la main et l’amener en courant loin du spectacle affolant qui s’offrait à nous de façon incongrue.
Putain de merde, chiotte, crotte, ça m’a pris une demi-heure avant que le flot de larme ne cesse …
Le plus fou c’est qu’elles nous ressemblaient physiquement en plus …
Gros choc de peine incontrôlable trente ans plus tard …

Dans un autre ordre d’idée, la fin du même tournage arriva, l’emballage du projet se fait les deux doigts dans le nez et à notre départ de l’atelier de costume, notre Designer trop gentille nous remet à toutes un petit cadeau pour nous remercier du boulot effectué dans un cadre tout sauf idyllique (we survived « Tangled ») et toutes frétillantes de joie, on déballe nos petits paquets pour y trouver, Ô délice, des petits bijoux de livre de recettes.

J’ouvre le mien qui se concentre sur toutes les recettes à base de chocolat et la première page sur laquelle mes yeux se posent me renvoie abruptement dans la cuisine de mes grands-parents à Oka, à l’âge de 10 ans, où ma merveilleuse Mme Patrie, femme de confiance de cette maisonnée, m’avait fait faire mon premier gâteau au chocolat en suivant religieusement les dires de la bible Farine Five Rose.


Je vous jure que j’ai entendu le bruit des batteurs sur la paroi du bol de céramique beige et blanc, j’ai pas rêver l’odeur de la farine, du sucre et du beurre, je me suis vue me débattre avec le cacao qui colle sa poussière divine sur mon t-shirt …
Un voyage dans le temps sensoriel multiple et vif comme l’éclair.

À peine le temps de me concentrer et déjà mon cerveau s’emballait dans des souvenirs rugueux ou doux, comme quoi, la mémoire est bien capricieuse même si on l’entraine durement à avaler des tonnes d’informations pertinentes …

Il aura fallu deux petites minounettes et un livre de gâteaux pour me faire faire des voyages impromptus, au cœur de mon âme qui me prouve que tout chez moi n’est que sensation, amour, amitié, peine, joie et sucreries …

P.S.: Je t'aime tellement ma sista, mais tellement !

3 commentaires:

LeDZ a dit…

je t'aime Shirley, je t'aime !!!

Delphine Gélinas a dit…

Je ne me souviens de rien mais je t'aime aussi...

La chicanne c'est triste.

vanessa a dit…

ouais la mémoire à le don de faire remonter des souvenirs à des moments étranges.... le téléphone aussi ...