jeudi 26 décembre 2013

La maladie d'amour et autres conditions physiques



Elle essayait très fort de sourire mais elle avait l’œil embué trop facilement, mauvaise ventilation faut croire … Fallait que les jokes soient drôles solide pour lui tirer un vrai rire plutôt que ce rictus weird empreint de tristesse. C’était tellement pas elle … Miss De Bonne Humeur en personne avait son nuage orageux au-dessus de la tête comme une fille qui va se reposer à Cuba pour pas cher et qui n’apporte que des bikinis pour se taper la semaine au complet dans sa chambre frette pour cause de pluies diluviennes et vents contorsionnistes.

Pourtant elle jurait que tout allait bien puisque cette situation était prévue, discutée, à l’agenda comme un amour de vacance avec une date de depart et aucunes possibilités de revoir la personne qui fait vibrer. Les jeux de l’amour-amitié-modernes  lui allaient bien depuis un bon moment, elle gérait quoi ! Le cœur sur la glace, le cul au chaud avec des amants de passages tous plus attentionnés les uns que les autres, tiens on s’en prends un de plus vu qu’un autre se fait remercier sans 4%, et puis malgré les ecarts d’âges, de buts, de rêves, de timing le petit dernier lui a collé à la peau, l’a fait rigoler fort, l’a impressionnée par son intellect, l’a honorée comme jamais dans sa vie auparavant, elle avait pourtant été gâtée côté charnel mais là … les yeux au ciel et le trémolo dans la voix elle jurait que jamais on ne l’avait envoyée au 7ieme ciel de la sorte, que plus jamais ça ne lui arriverait … bref , pauv’tite chatte elle a travaillé fort pour ne pas sombrer dans les abymes de l’amour. 

Paraitrait qu’il y a des lois dans les joutes du Fuck-friendship (ouuuh la jolie expression …), ne pas être romantique, ne pas se regarder dans les yeux trop longtemps, ne pas se présenter aux familles, aux amis, se garder un minimum d’activités en dehors du lit, ne pas trop compter sur l’autre en cas de malheur, telle une professionnelle de l’amanture , ma chum me raconte tout ça, me jure qu'elle a appliqué toutes les modalités comme une pro mais aussi comme pour se convaincre plus que pour m’apprendre les rudiments d’un truc vaseux que je maitrise fort bien moi-même mais je ne savais pas qu’il y avait des « lois » non-écrites pour ceux et celles qui voudraient s’y aventurer … Et puis elle me dit qu’elle s’inquiète d’elle-même par moment. Je suis sa chum, sa meilleure amie, voir si on me dit une chose pareille !!! Tu t’inquiètes de quoi pardi ????  

En se tortillant le énième kleenex que je lui refilais avec constance, elle m’explique qu’elle a des pensées obsessives du pauvre bougre, qu’elle se parle toute seule, qu’elle invente des scenarios, qu’elle buche comme une cinglée pour s’empêcher de lui envoyer des emails et des textos pathétiques, elle a des vagues de larmes qui la défigure tel un tsunami Thaïlandais, elle me dit qu’elle ne dors plus ou très mal, elle rage parce qu’elle voudrait d’une part qu’il souffre et s’ennuie d’elle , qu’il regrette et revienne en courant mais qu’au fond elle ne lui veut aucun mal, surtout pas, cette fille qui d’habitude bouffe comme un ogre regarde par terre, les yeux larmoyants comme un  dessin animé Japonais , en me disant qu’elle n’a plus d’appétit , plus envie de sortir, plus envie de se faire jolie, même plus envie de sauter sur ses autres amants , ça lui fait peur d'être comme ça …

Sa peine me rappelle tellement mon état d’il y a deux ans et des poussières que j’ai mal pour elle ! Juste avant les fêtes en plus … Je sais une chose maintenant, malgré les lois, les protocoles et les barèmes du Royaume des Jeux de Fesses, le seul et unique Roi et Maitre du cul , des sentiments et du cœur est le TEMPS. King Time. On peut l’acclamer ou le détester  profondément. Le détester pour les mauvais timings de rencontres, d’étapes de vie, de lieux, de situations ou d’affectionner les résultats quand il passe vite ou doucement et qu’il nous fait oublier ou rencontrer et vivre pleins de moments et de gens inoubliables. La Queen Vie. Le King Temps.

J’ai continué de flatter son dos, je l’ai rassurée sur son état en lui disant que je crois qu’il faut accepter la réalité : Elle était tombée amoureuse et vivait un gros rejet du au congédiement  plutôt qu’une fin de contrat même s’il n’en était rien. C’est bel et bien une fin de contrat. Mais avoir de la peine à outrance est une condition physique autant qu’une condition affective . Ça fait mal caliss ! Je lui ai fait lire une lettre post-mortem écrite après le départ de mon Ex et elle s’est remise à pleurer en lisant ceci : « Certain que c’est moins violent de se faire arracher une jambe à froid que de rentrer dans une maison vide de toi et de ta vie. » Je ne voulais pas la faire pleurer plus fort mais lui faire comprendre que la peine, ben ça fait mal pour vrai pis partout et qu'en état de douleur on devient tous un peu fous ! 

J’ai quand même évité les phrases en canne que je détestais tant à l’époque, je lui ai évité aussi ma pensée ultime qui dit qu’on ne doit pas essayer d’éloigner un homme de son rêve, surtout si ce rêve c’est d’avoir des kids, je ne lui ai pas dit non plus qu’effectivement, quand la barre est haute côté lubrique, les retours dans la ligue des « sur-le-marché » peuvent être décevants et déprimants (jusqu'au jour où on retombe sur la personne qui sait jouer de notre corps comme Santana de sa guitare ), j’ai décidé que je ne ferais même pas de joke sur notre état de cougar plus toute fraiches fraiches … c’était pas le temps … Elle se croyait forte, elle s’est blessée dans un sport un peu extrême, elle boite, elle manque de courage et m’a demandé si ça se pouvait de ne plus tomber amoureuse JAMAIS !!!! avec plein de morve dans le nez et les joues râpées par les larmes . Je ne savais pas quoi répondre. Comme un cancer du cœur, la maladie d’amour qui la ronge … 

Je lui ai donné un autre morceau de fudge de Noël fait par ma mère.

Un autre kleenex.

Et je l’ai bercée.

Y’a rien d’autre à faire, en espérant que le Temps passe vite.

 

 

samedi 1 juin 2013

Dormir ?

J'en ai parlé ici , beaucoup, parfois j'ai même parlé de mon lit comme d'un amant secret ...
Le sommeil .
Mon Saint Graal.
Mon Eldorado.

Au risque d'y perdre des amis, mes couples, ma famille, mon lien si fort avec mon fiston, ma santé ... c'est tout ce que je sais faire et j'aime ce que je fais.

J'ai encore le feu sacré, l'envie et l'énergie, entourée des meilleures de l'industrie d'ici mais comme tout le monde dans ce beau bassin de fous talentueux et inventifs, j'ai besoin de dormir et je crois que mes compagnons en ont autant besoin que moi.

Ce monde en soit n'a rien de facile et de si brillant que ce que ça veut bien le montrer, ça ressemble plus comme un gros sourire après une grosse chicane qu'on se met dans la face pour un party de famille. Parfois, certaines chicanes restent constructives ...

Reste que c'est le côté sombre de notre industrie et c'est partout pareil et étonnamment, tout le monde se plaint et rien ne change ...
La fois que j'en ai parlé sérieusement à une personne en position pour faire avancer la cause des dodos-perdus , je me suis fais dire : -"Tant qu'ils payent, on peut rien faire ." ou encore  -"Faites des rotations de staff." ou encore -"C'est de même fille, si t'aime pas ça tu sais ce que tu as à faire ..."

Bref ...
Pour plus de renseignements sur le "sleep-depravation" en milieu cinématographique , les petites vues du Samedi reprennent sur Mégot Zillé !


WHO NEEDS SLEEP? from IMAGO - CINEMATOGRAPHERS on Vimeo.

dimanche 3 mars 2013

Un quart



La dernière fois que j’ai vécu une insouciance complète je devais avoir 17 ans …

Une job, un appartement, un frigo plein, des amis, aucunes autres responsabilités que mon bill d’hydro et mon vélo rouillé. Ça aura duré deux ans avant que je ne me retrouve à vivre en couple avec tout ce que ça contient de bonheurs et d’irritants.

Il y a un an exactement je rentrais douloureusement, à petits pas incertains dans une vie vide d’amoureux, de progéniture, de responsabilités familiales ou de tout autre baluchon de vie à gérer. Le cœur remis, les larmes séchées, seule une légère sensibilité reste à la cicatrice laissée comme une balafre de guerre, comme une grosse poque dans mon armure. Mais malgré cette sensibilité, la joie de vivre c’est enfin remparée de moi, les fous rires sont de retours, j’ai recommencé à danser les yeux fermés les bras dans les airs ... 

Je vis enfin une insouciance que je n’avais plus eue depuis mes fameux 17 ans … Un quart d’année exactement, 3 mois à ne faire que ce qui me plait à l’heure que je veux sans cadran, sans rendez-vous, dans les bras de qui je veux, quand ça me le dit, selon les dispos … Je rentre tard, je me lève tard, ne me sens pas coupable de Facebouquer des jours entiers, je prends soins de ma face, de mon corps mais sans pousser, vois les amis au moment où ça marche pour tous, boit trop ou plus du tout, mange bien ou trop, dépense mes économies en plaisirs seulement et ne fais absolument rien de constructif, je balance mes RV importants pour me sauver dans une autre ville, brave la tempête pour aller chanter bonne fête dans une campagne plus tôt que prévu et me bat contre la gravité en faisant des squats tous les jours , je me booke des « date » avec Vivaldi et j'ai regardé la télé 3 fois! Oui oui, moi ! 

Plus rien ne tient et c’est fabuleux, j’ai tout mélangé et ça me fais un bien fou ! Le boulot reprendra dans 4 semaines sous forme de Super héros de Comics avec, encore le Dream Team Canada A-1   Iso900045, et de vieilles connaissances Hollywoodiennes, les horaires de cinglés et les capuccinos à volonté ! Je me suis remise de mon presque-burn-out, je dois seulement recommencer un beat diurne, les mémentos de Vampires et de Loups-Garou c’est bien mais c’est rarement la réalité des plateaux de tournage, faudra y penser bientôt, mais chuuuuuuut, pas tout de suite  … 

Ce quart d’année aura été salvateur, doux, suave, remplis de joutes de mots, de couleurs de peinture, de moves de danse vaudou, de musiques nouvelles et anciennes, de belles torpeurs lubriques, de lectures emballantes et de saveurs spontanées dans des assiettes inattendues … J’aurais pris un autre mois du même genre pour prendre un cours ou deux, pour partir au soleil peut-être mais que dis-je … la vacance c’est entre les deux oreilles que ça se passe !

La beach et la mer peuvent m’attendre, j’ai encore une vie à vivre !