jeudi 30 décembre 2010

Parler seule

En allant acheter une baguette bien fraiche, j’ai croisé une dame dans la fin de la cinquantaine qui parlait seule sur la rue Beaubien aujourd’hui. Belle pour son âge, stylée, le pas vif, elle allait par là, une allure sure et convaincue, en grande conversation avec qui ? Elle-même surement. Pas d’oreille blue-tooth en vue … À chaque fois que je croise ce genre de personne, toute mon attention se connecte sur cet être humain qui n’a cure du monde qui l’entoure. Ça me fascine. Et ça m’inquiète.

Savez, quand je suis seule, je parle toute seule. Plein ! Souvent !

Je parle à mes morts, mon Papounet, mes amis partis trop tôt, celui ou celle qui run le show à qui je n’ose pas donner de nom en bonne athée que je suis avec ses références de bondieuseries et ses iconographies aidantes (le coup du dude avec les cheveux long et une barbe en jaquette blanche c’est rassurant mine de rien ), je me fais des dialogues que j’aurais aimé avoir avec d’autres, je corrige à la sauce « mauvaise-foi » des échanges que j’aurais du avoir, je chante des chansons inventées, je refais des dialogues entendus, j’embellie des conversations du passé, je cogite tout haut sur des idées qui me sont toutes neuves sachant pertinemment que le ¾ de la populace y a déjà songé avant moi …

Suis-je normale docteur ?

Tant que tu gardes ça pour toi ma grande, tout va bien. Ne mélange pas réalité et fables. C’est tout !

Je me demande où se fait le déclic. Quand ? Le passage de jaser avec ses spectres sur le balcon en fumant une clope (j’arrête le 3, juré) et de parler avec eux franchement en tout temps sur la rue Beaubien, ça se passe comment ? Elle est où la faille ?

J’ai envie de mettre tout ça sur le dos de la solitude, de l’individualisme, du rejet des aînés et un peu sur la fragilité de la santé mentale mais tout de même …

J’espère seulement ne jamais avoir à gérer quelqu’un que j’aime qui se mettrait à dialoguer avec des amis imaginaires ou en criss contre des ennemis inventés. Pour l’instant, mon exercice est tout ce qu’il y a de plus constructif, ça fait plein de jolis textes de chansons dans un folder secret de mon ordi, ça me calme le gros nerfs et ça me dégage de trucs que je n’oserais jamais dire à qui que ce soit, mon pauvre Papout doit avoir les oreilles post-mortem qui frisent des fois mais c’est cool, il me doit du temps d’écoute en masse le snoro …

Pour conclure, je parie ma marge de crédit que je ne suis pas seule à me taper ce petit exercice un brin autistique et je promets à ceux qui m’entourent que je ne parlerai jamais seule devant eux !

mardi 28 décembre 2010

Compte rendu

Trop, trop de nourriture !
Plein de beau monde transis de joie d'y être !
Des enfants en feu qui sautent partout dans mon salon !
Une doyenne aux anges qui a fait la conversation, confuse mais heureuse !
Aucun conifère mal traité !
Pas de glaçons de plastoche pognés partout !
Pas de ti-Jésus en plastique qui tombe tout le temps !
Des bizous à profusion !
Des fou-rires en masse !
Des cadeaux d’hôtesse qui se lisent et qui se mangent avec fougue !
Le ménage fait avant même que toute la famille parte !
Des bébés éveillés qui n’ont presque pas pleuré !
Aucun accident de vin rouge !
Des taxis !
Des chauffeurs désignés !
Un sommeil réparateur et amoureux !
Des restants succulents pour 4 jours !
Un autre souper le lendemain complètement différent du joyeux chaos familial.
Nappe blanche, carton titulaires et trou normand.
Jazz, paillettes et conversations feutrées.
Des petits chien bien groomés qui ornent le salon d’une maison à flanc de montagne.
Chic et de bon goût !

Le temps des fêtes c’est comme la vie en accéléré avec un concentré de bulles !

Reste le rite purificateur du 31 et enfin, on pourra dire qu’une nouvelle ère commence, celle de la nouvelle année que je souhaite plus douce pour certains et plus remplie pour d’autres, tant qu’elle se passe sous le signe de la santé et de la chance !

Allez ! Je vous le crie d’avance : BONNE ANNÉE 2011 À TOUS ET TOUTES ! XXX

jeudi 23 décembre 2010

De festivités et de lucidité

C’est plus fort que moi …

À chaque fois que le temps des fêtes arrive, je reprends mon rôle de rebelle de la tyrannie de Noël, je fais tout à l’envers et j’invite du monde au nom de l’amour, de la famille et de la bonne boustifaille.
Interdiction de cadeaux, interdiction de participer à la tuerie sapinière, interdiction de se faire chier à écouter des tounes qu’on fait semblant d’aimer 3 jours par année. Voilà pour ma religion et mes principes.

On a juste le droit de rire, de manger, de danser et de se dire qu’on s’aime. Ceux qui veulent étaler leur joie devant l’acquisition de bébelles le feront entre eux, avec leurs p’tits loups qui ont bien droit à leur part de magie et de croyances loufoques et qui un jour, verront bien que c’est mononc’ Chose qui est déguisé mais bon, pas tout de suite …

Chaque chose en son temps !

Mais c’est plus fort que moi …

À chaque année, j’ai mon moment de mélancolie et j’ai une pensée profonde pour tous ceux et celles pour qui Temps des Fêtes rime avec vague à l’âme. J’ai moi-même eu un jour à vivre un Noël qui arrivait beaucoup trop vite suite à la mort d’un parent. Mon cœur ne peut pas cesser de battre la chamade à la pensée de ces deux amoureux qui viennent de perdre une petite fille de 2 jours suite à des complications terribles et ce, une semaine avant le grand congé des réjouissances. Une conversation avec un gentil inconnu dans un party m’a rappelé combien ce temps là, passé sans famille peut être triste. Un article sur les ambulanciers qui sont de service en tout temps, qu’on chante Jingle Bells ou non, auront à côtoyer le pire de ce que l’être humain est capable d’offrir, verront le résultat de partys trop arrosés, des familles brisées. J’ai une pensée toute spéciale pour la famille du jeune homme retrouvé dans le canal Lachine suite à une petite marche sur la glace pas prise du tout, non mais quel genre de Fêtes vont-ils passer …

Dans mon élan de compassion, je ne peux évidemment pas faire abstraction d’Haïti, de tous les pays en guerre, des enfants qui ne rêvent que d’un repas par jour et non d’une Wii et je me dis que les paniers de Noël généreusement ramassés ne mettront qu’un petit plaster sur des plaies béantes dans le Centre-Sud du Dr Julien. Y'a la horde déconfite et frigorifiée qui dormira dehors pendant qu’on a chaud à danser. Tout ça …

Je ne veux pas faire flotter un nuage gris au dessus des lumières scintillantes, je ne veux pas enterrer les odeurs de dindes avec celle de la merde ambiante et je ne veux pas prendre tous les maux de la Terre sur mes épaules, non, paraitrait qu’il y a un dude du nom de Jésus qui avait essayé et autant dire que c’est fouareux son truc, non, ça ne marche pas. Mais je ne peux pas passer à côté du fait que j’ai tout en quantité industrielle versus la pléiade ce ceux et celles qui n’ont rien. Et y’a comme un parfum d’injustice qui flotte.

J’ai la santé, toute ma tête, une famille fabuleuse, un fils que j’aime par-dessus tout, un amoureux de luxe, un toit sous lequel m’abriter, tous les repas que je veux par jour, un boulot que j’aime, des idées et des projets, un party chez nous le 24 avec juste du monde merveilleux et en plus, j'ai un blog !

Et je suis assez chanceuse d’être capable de lire et de vous écrire que je vous aime et que je vous souhaite tous un temps des fêtes à votre goût, à votre mesure, avec ceux et celles que vous voulez côtoyer, dans la joie et l’allégresse, vous souhaiter de croire à ce que vous avez envie de croire, de prier dans votre tête ou dans une église, vous souhaiter d’avoir des choix, la liberté de dire, de penser et d’écrire, le temps de prendre du temps et surtout, surtout de prendre tout ce que la vie vous donne et d’en profiter un grand coup !

Ce Noël, je vous le souhaite Joyeux ! Si seulement tout le monde y avait droit ...

lundi 20 décembre 2010

Editorial de la Reine au Dépôt 8

Zamouri s’est fait traité de pessimiste et d’abonder dans l’exagération massive quand nous discutions du temps et de l’argent que ça prendrait pour « enmieuter » notre espace de vie. Ses côtés alarmistes et pragmatiques nous ont bien prouvé que nous faisions tous une belle séance de pétage de bretelles grégaire sans se douter des milliers d’impondérables à venir ou si peu. Le jovialisme ne fait pas bon ménage avec les horaires serrés ! Prendre son temps n'est pas une option ! Méa Culpa tabouère d’ostik de marde ! Excusez-moi hein …

Si le manque flagrant de talent pour faire des estimées de temps chez chaque jobbeux est prit pour acquis de ma part, j’avoue ne pas avoir assez aggravé leurs devis de mon bord et faire le calendrier des réjouissances en conséquence. Beaucoup de « wishfull-thingking », de bonne volonté et/ou de vantardise nous dérègle le bon fonctionnement du party de marteau. Sans oublier les chutes de neige à répétition qui retarde toutes livraisons de Gyps, de Ply et de beams. Sans oublier le fameux bruit de fond « Oui oui ma p’tite madame, on vous fait ça au plus vite » …

Si je récapitule, les plombiers sont des êtres d’une popularité comparable à celle de Mr Assange ces jours-ci, on vous les envoie et on vous les confisque quelques heures plus tard pour qu’ils aillent finir ce qu’ils ont commencé ailleurs. Et vous restez là en plan, votre charpentier étant dorénavant stoppé dans ses travaux à lui, les électriciens vous regardant avec un air de poisson mort, bref, tout le monde dépend de tous le monde. 3 jours de perdus ici.

Si je me fie à Météomédia, autant dire que je suis dans la bouillie jusqu’au cou puisque ce qu’on avait prévu comme étant quelques petits centimètres de rien du tout se transforme en tempête, bloque ruelles et rues, rends les livraisons quasi impossibles ou tend à transformer un petit exercice de levée de poids en cardio quasi mortel pour 3 gars plutôt que deux avec comme réchauffement, un pelletage de la fin du monde et la patate qui risque de vous sortir du chest. Une journée de perdue là.

Cette même jolie bordée fait en sorte que les journées commencent à 10 heures am plutôt que 8 heures am. Fait prendre des décisions impulsives à mes corps de métiers habitant dans les pôles Nord ou Est d’aller déblayer leurs chemins, fantasmant sur un éventuel feu qui ne pourrait être éteint par les pompiers embourbés dans les mètres de neige accumulée. Allez hop, on quitte le chantier en vitesse pour éviter le pire, et ce, par un beau Jeudi après-midi. 2 autres jours de perdus drette là.

Le très doué tireur de joint se pointe et m’annonce le plus sérieusement du monde que la « job » prendra 2 jours. Moi, pleine d’espoir, je le crois sur parole. Et ben non … Ça en prend 4 dis donc … On remet donc à beaucoup plus tard la construction des planchers, ce qui retarde la confection des plinthes et des cadres de porte, ce qui repousse à plus tard la peinture et qui complique la montée des meubles incrustés et faits sur mesure … Délai, délai, délai … SA.CRA.MENT. La cave de Shirley, le CHUM, même combat !

Depuis le 12 octobre j’ai du changer le calendrier 763 fois. J’imagine si on faisait un film dans les mêmes conditions on serait en faillite depuis un méchant boutt’. Je n’arrive pas à concevoir tout ce retard comme étant « normal ». J’ai de la misère à être conciliante et de rester zen. Si tout n’est pas fini le 31 Janvier, je vends tout et m’éclipse en Papouasie dans une maison dans les arbres, je vivrai nue et je mangerai des insectes et tant pis pour la jolie salle de bain, la grande douche, les deux chambres insonorisées, les walk-in de luxe et les planchers de bamboo !

Ce chaos temporel est en train d’avoir raison de moi. Il ya longtemps qu’on m’aurait donné mon 4% si j’avais été aussi peu ponctuelle, si je m’éclipsais sans raisons solides, si il me manquait toujours un machin pour faire mon travail comme il se doit et si mes assistants décidaient qu’ils ont mieux à faire le jour où ils sont indispensable. Même pendant les tempêtes les retards sont rares sur les plateaux …

Pfffffffff, ça y’est … Lundi, 20 Décembre, j’en ai plein mon cass’ ! Voilà !

jeudi 16 décembre 2010

Banquise HD

Mon premier rhume bronchique de l’année, le froid et la neige me rappelle combien ma décision prise il y a dix ans était la bonne. NE-PLUS-TOURNER-L’HIVER-DEHORS.

J’ai récidivé il y a trois ans suite à la proposition d’une designer à qui je ne peux (presque) rien refuser et il s’est adonné que c’était l’hiver le plus violent qu’on avait eu depuis des lustres. J’ai confirmé mon choix au « wrap-party » de ce film glauque.
On ne m’y reprendra plus jamais !!!

Il est clair que mon choix peut sembler biaisé aux yeux de ceux et celles qui me connaissent bien, tous sachant très bien que je déteste cette saison avec la passion de Roméo pour sa Juliette chérie. Autant mourir ! Je me fais violence six mois par année, je ne rêve que de plages suaves et de robe soleil. Les sports d’hiver équivalent à des tortures médiévales et tout n’est qu’agression. Bref … you know what i’m sayin’ …

Mais j’aimerais quand même m’expliquer.

Passer 17 heures dehors, habillée comme un ours, debout toute la journée, une demi-heure de lunch parce que la lumière se fait rare, s’occuper des acteurs et actrices habillés « joli » pour le look qui frôlent l’hypothermie, se faire dire par toute l’équipe 876 fois que l’actrice gèle, fournir des manteaux aux producteurs débarqués de L.A. en coat de cuir de Michael Jackson dans la tempête, donner des tuques au Réalisateur qui la perdra de toute façon, trainer son nécessaire de travail dans un mètre de neige sur des distances variables, essayer tant bien que mal d’aller pisser vite vite dans un « Johnny on the spot » glacial ou vos cinquante confrères sont passés avant vous (bonne chance si vous êtes dans votre « semaine »), brasser des petites pochettes chauffantes qui donne plus d’espoir que de chaleur pour votre gang de comédiens frigorifiés, ne pas se faire attendrir par les techs mal équipés qui gèlent, mettre des grands manteaux de réchauffements et les enlever 389 fois par jour, gérer des roulottes avec la tuyauterie qui procure des glaçons plutôt que de l’eau de lessive, morver dans sa manche, prendre des notes dans votre cahier avec des mitaines et ne pas être capable de se relire, se demander si vous avez des orteils de rechange, prendre une heure de voyagement de plus que d’habitude, être témoin de la force ou des faiblesses du département transport et de tout ce que les bancs de neige provoquent comme situations, voir vos amis machinistes et éclairagistes manipuler des pièces de métal brutalement pétrifiées, voir les potes de la régie pelleter jusqu’à ce que mort s’en suive, vous faire chicaner par les coiffeuses si les acteurs se mettent leur capuchon pour se réchauffer les oreilles, la caméra qui fige ou bloque, les micros qui se font frictionner par les foulards et qui vous scrapent un dialogue, les manteaux qui flambent sur les chaufferettes à gaz, le grand dilemme de la pochette à outils sur ou sous le manteau à la taille, l’énergie du désespoir dépensée qui vous brûle le courage, le craft qui ne fournit pas en petite soupe chaude, les figurants givrés dans leur micro-costume sans tout l’arsenal déployé pour les vedettes, les chars d’époque qui ne partent plus, les nuits écourtées par le besoin de lumière du jour si jolie à l’écran, les Big Boss qui viennent faire des visites de courtoisie et repartent aussitôt dans leur bureau sec et chaud …

Et tout ceci n’est que la pointe de l’Iceberg. Non vraiment … J’y vais plus. Je laisse la place à d’autres, plus jeunes, plus motivés et moins expérimentés !

J’aime 100 fois mieux gérer des rénos ! C’est ben plus sexy !

dimanche 12 décembre 2010

Mes aïeux …

Tourne en boucle ces jours-ci sur ma page facebook une vidéo d’une Dame Claudette enflammée qui raconte sa honte d’aller mettre sa vieille mère, la Mamée, dans un centre pour les vieux, à une émission de télé Française dont le nom m’échappe. On y voit un auditoire qui écoute la lancée passionnée avec un crescendo de gorges qui se serrent et de larmes qui montent aux yeux, surtout dans la partie féminine du groupe, les messieurs écoutant avec un sourire en coin, le regard étonnement fixe et un presque stoïcisme du corps. Quand Claudette fini son aparté, la foule s’enflamme et lui fait un standing ovation digne des plus grandes Rock Star.

Ce petit morceau d’anthologie célébrant la culpabilité déguisé en devoir n’est partagé que par des femmes. Y’a pas un gars qui a « partagé » le lien avec personne de mes connaissances. Drôle hein ?!? Aucun « Like »… Pourtant, ils ont des parents eux aussi.

J’ai osé donner mon avis sur la chose en employant l’humour et le côté pratique des circonstances mais ça n’a pas super bien passé. Grand’yeule va !

Et vous, que ferez vous de vos Vieux ?

Ma Titemère s’inquiète de la façon dont on disposera de sa vieille carcasse quand elle ne pourra plus aller à la gym, quand elle ne pourra plus prendre l’avion allé rejoindre ses amis, quand elle sera dure de la feuille, que ses yeux lui joueront des tours et quand le seul geste de se vêtir aura des allures d’Iron Man. Comme je lui dis, mis à part les scratchs à l’égo, le reste sera pris en charge au mieux de nos connaissances avec tout l’amour qu’on lui porte et le temps qu’on aura et celui qu’on prendra. On verra en temps et lieux, pour l’instant ton combat ultime contre la décrépitude va très bien merci ! T’as la tête dure ! Le corps aussi ! Lâches pas ! On est avec toi !

Mais l’anthropologue wannabe qui sommeille en moi me fait un rappel des situations engendrées par les générations et par notre situation géographique tout en me rafraichissant la mémoire sur les valeurs de notre monde Occidental. Et elle est entêtée la salope ! Comme un ver d’oreille qui ne me quitte jamais !

Les baby-boomers ont été les premiers à faire moins d’enfants, abandonnant par le fait même le bon vieux concept d’un des membres de la famille à devenir le bâton de vieillesse de ses parents. Ils ont été les premiers à faire passer la carrière au même rang que celui de la famille, étant donc les premiers à « placer » leurs géniteurs en centre. Ils ont été les premiers à ne pas se sentir obligé de s’occuper d’eux de façon assidue. Leurs progénitures, la génération X, a fait de biens mauvais parents en général, à mon humble avis et ce, pour toute sorte de raisons. Complètement enfoncés dans un train de vie contradictoire, soit la carrière avant tout, presque pas d’enfants et englués dans une société dite de loisir et de rêves de Liberté 55. Mais surtout avec une toute nouvelle notion de l’amour inconditionnel. On peut maintenant se sentir relativement à l’aise de ne pas aimer ses parents sans la menace obscure de finir en Enfer et de se faire rincer par le curé tous les Dimanche. On peut même en parler avec ses amis sans les faire sourciller. Par contre, l'héritage de la culpabilité est toujours bien gras, surtout chez la gente féminine.

J’ai en tête aussi le grand secret de Pi Dang. Lors d’un tournage en Thaïlande, on nous a recommandé comme assistante costumière cette femme incroyable dont le souvenir sera toujours impérissable. Du haut de son 5 pied 3, elle menait de front 4 jobs dans le but d’apporter de l’eau à son moulin abritant 14 personnes. Elle, ses 6 enfants, son deuxième mari et ses 4 enfants, sa sœur et sa très vieille mère. Pi Dang était la seule source de revenus officiels. Un jour je lui ai demandé comment elle trouvait son set-up. Elle a regardé le sol, prit une grande respiration et m’a dit avec son anglais approximatif :-« Pi Shirley, me tired, me don’t love me mother, she cruel and mean, me have to take care anyway, me want to travel with husband and pay school for kids, only you can understand how terrible.” Z’imaginez pas le courage que ça lui a pris pour me sortir un truc pareil …

J’ai appris par la suite que son père avait fait le pire que ce qu’un père peut faire à ses enfants. J’imagine l’envie d’empoisonnement qui lui serait passé par la tête devant son vieux sans défense, assis là à attendre la mort sur la grande terrasse donnant sur la rivière Ping. Le laisser dans sa merde aurait été une jolie vengeance … Heureusement le destin s’est chargé de ne pas imposer ça à Pi Dang mais pour tous ceux qui vivent ce genre de situation partout où la tradition fait loi, ça doit être tellement inhumain, tellement frustrant.

Comment en vouloir à un enfant maintenant adulte de ne pas vouloir s’occuper d’un parent sans talent ou pire, d’un parent tyrannique. Comment peut-on juger le geste de « parker » un parent qui lui, a fait pareil du temps de sa jeunesse avec ses propres enfants ? Comment les vieux qui n’ont pas voulu d’enfants histoire de vivre leur vie comme bon leur semblaient, vivront-ils leur vieillesse pleine de solitude qu’ils décrient comme une injustice ? Pourtant, c'est la seule justice en ce bas monde : On naît, on vit, on vieilli et on crève.

Je continue de penser qu’en cette ère d’individualisme, on récolte ce que l’on a semé … Traitez moi de moralisatrice tant que vous le voulez. J’assume. Ma mère s’est fendue en 4 pour ma sœur et moi, je suis certaine de faire pareil pour elle. À ma façon. Avec mes moyens de génération X qui paie pour le luxe des baby-boomers et de leurs excès. Avec le temps que j’aurai quand je serai à la fin de ma propre carrière avec les inquiétudes que ça apporte. Avec ma facilité ou ma difficulté de dealer avec la maladie et les apprentissages d’intimité du bain, du crémage de corps, du brossage de dents et peut-être plus tard, le changement de couche sur un bébé de 145 livres et de 5 pieds 8.

On a eu l’exemple de notre famille qui s’occupait de leur vieille mère, mon fils voit son père sortir sa vieille maman malade, on lui a inculqué ça depuis qu’il est tout petit, il fera surement pareil avec moi et son père. On se le souhaite. Et parce qu’on s’aime aussi. On a envie de se voir. Ce n’est pas le cas partout.

J’ai comme projet de jeune vieillesse d’ouvrir un centre nouveau genre pour les vieux techniciens laissés pour contre par leurs enfants qu’ils ont eux même un peu abandonné du aux horaires de débile du cinoche. Projection de films, salle de gym, soirée dansante une fois par mois avec band, évènements honorifiques pour ceux et celles qui partiront, (BONS) lunchs ressemblants aux dîners de plateau en gang, atelier de bizounages multiples et variés pour se garder occupés,actifs et soirées « Spécial Anecdotes » dont les techs sont si friands. S’il reste du temps pour des visites les fois où la marmaille s’ennuierait, et ben tant mieux !

Les temps changent, la façon de gérer la vieillesse aussi.

On est juste pas immortels et ça, c’est pire que d’accepter l’hiver …

vendredi 10 décembre 2010

Scoop

Au cas où vous ne seriez pas au courant, je vous le dit tout de suite et vous ne passerez pas pour naïf : L’hiver est arrivé !

Tout le monde ne parle que de ça ! Oubliez les histoires d’enveloppes brunes, de vilain Premier Ministre, de chaos en Haïti et de magasinage de Nawel, le Froid est la nouvelle Superstar et son assistante la Neige font la Une partout !

Même les journalistes sérieux en causent et ce, dans les journaux à grand tirage, ici et ! Ça doit être vrai !

J’avais juré ne jamais parler météo sur ce blog parce que c’est une fatalité, on y peut strictement rien à part s’habiller en conséquence ou rester chez soi dans le plus grand refus d’affronter la réalité et méditer sur la jolie expression : « Denial is bliss ». Il y a encore l’immigration qui s’offre aux plus nantis mais entre un Todo Incluido où l’on nous traite en nouveau-né et l’acquisition d’une propriété dans le sud il y a un Grand Canyon de différences que tous ne sont pas prêts à affronter.

On jase à qui mieux mieux de temps qui ralenti, d’entraide dans le poussage de char, de magie de Nawel, de sports d’hiver, de la compréhension des retards, du discernement fait face à un absentéisme imprévu de plusieurs parents devant s’occuper de leur progéniture, l’école étant fermée, de l’indulgence soudaine des gens devant la lenteur des p’tits vieux qui traversent les rues et devant l’effroi des nouveaux arrivants venus de contrées chaudes où il tombe des bombes mais pas de la neige … Tout ça dure environ deux semaines. Après le temps des Fêtes, la grogne s’installe et redevient normalité.

C’est que voyez-vous, je crois ne pas être la seule à subir ce moment de l’année comme une agression en soi. L’air a beau être bon, les 10 pelures minimales et vitales sont lourdes à porter et aggravent les lois de la gravité sur nos corps déjà un peu lourds, les doigts, les orteils et toutes autres extrémités n’ont plus le flux sanguin voulu pour se garder un tant soit peu au chaud, gèlent et font mal. Les propriétaires de voitures ont envie de pleurer et les utilisateurs de métro sont coincés dans les wagons trop petits pour héberger ses passagers soudainement obèses de plumes et de tissus smatts encombrants.

Tous ceux et celles qui ont des enfants savent pertinemment que cette saison sera celle de toutes les mitaines perdues, des heures accumulées d’habillage compliqué et d’envies de pipi une fois l’habit de neige enfin enfilé comme un combat ultime, entre un bras nonchalant et une manche boursouflée, entre un pied mou et une botte rigide et une tuque qui piiiiiiiiiiiiiique !!! Bon, on s’entend, une fois le kit sur le dos, les projets de fort ou de bonhomme de neige font oublier ce mauvais moment à passer. Je vous éviterez les détails glauques sur les microbes qui en profitent pour se ruer sur ceux-ci et qui vous feront découvrir des remèdes variés contre les otites, les rhumes et les bronchites qui attaquent vos chérubins et l’art de les moucher dans votre t-shirt juste avant d’aller travailler …

J’aimerais aussi souligner la tuerie de la Sexyness que l’hiver apporte. C’est tout un exploit que de rester mignons et mignonnes avec un chapeau qui vous écrase le cheveux ou qui vous les rends électriques comme un show New-Wave des années 80, la combine chaude est de loin le truc le plus isolant qui soit mais le moins séduisant du monde et dormir avec des p’tits bas la nuit n’a rien de très érotique. On n’a plus de coup de foudre sur la rue Saint-Denis, on ne se dévisse plus la tête sur une belle paire de cuisse de joggeux et on passe 20 minutes de plus dans les vestiaires de Club pour avoir l’air de quelque chose de montrable une fois investi sur le dance-floor : Ça danse mal en moon-boots !

Dans ma famille on a assurément des ancêtres Caribéens croisés avec du pur et dur Nordique puisque la moitié rêve de beach 6 mois par année et l’autre donne dans la vente de sapins et a créer le plus joli des Marché de Noël au Québec. Reste que pendant ce temps, j’ai la belle pensée Judéo-Chrétienne que rien n’est gratuit, rien n’est tout rose comme un joli bikini et qu’on paie chèrement notre belle vie facile.

Je souhaite tout de même faire faire un Big Up aux parents, aux monitrices et moniteurs de garderies qui habillent-désabillent les kids, aux cols bleus qui ramassent inlassablement la neige, aux prostituées légèrement vêtues dans la nuit, aux bénévoles de la Guignolée, aux propriétaires de chiens devant « y aller » coûte que coûte, à tous mes amis techniciens sur 19-2 qui tournent dehors la nuit, aux ambulanciers qui sauvent des vies les doigts frigorifiés et aux livreurs de touts genres !

Gros scoop guys ! Y fa frette ! Habillez-vous ! Pis invitez moi pas au Chalet ! Merci !

mardi 7 décembre 2010

Cadeau


Gratien Gélinas, un géant aux pieds d'argile - Bande-annonce

Pour ceux et celles qui aiment le théâtre, l'histoire de chez nous et les monsieurs à barbe blanche voici le cadeau tout indiqué en vente dans toutes les bonnes librairies.

La vie de mon Grand-Papouth, sa famille, son travail et sa passion.
Réalisé avec tant de délicatesse par son plus jeune fils, mon tonton chouchou, je vous jure que tout dans cet oeuvre hommage est d'une précision honnête, sans embellissement mais sans oublis non plus.
Il était grand du haut de son 5 pieds 7, il a fait beaucoup pour tous malgré ses absences auprès des siens et rien au monde dans ma vie d'enfant n'a encore égalé ses berceuses de "Poulette griseeeeeeeeuuuuu" chantées avec une voix de bébé dans le creux de mon oreille et celles des cousins-cousines ...

Je m'endormais en riant dans les draps sentant bon la lavande, quoi de mieux ?

samedi 4 décembre 2010

Boot camp caméra



Je sais pas où vous pouvez vous inscrire mais ça risque de faire partie des pré requis sur les shows Américains bien plus vite qu'on le pense ...
Ça doit te pimper un CV un entrainement pareil ...

vendredi 3 décembre 2010

Bonne fête Papouth

Bonne fête Papouth !
Je sais qu'il a du wifi au Paradis, que t'es abbonné à mon blog et que tu regrette de ne pas pouvoir venir jouer dans la cave avec Grand J et moi.
Je sais que tu check les photos du projet sur Facebook.
 
T'aurais 68 ans aujourd'hui.
J'en ouvre une frette à ta santé, je sniffe la sciure de bois qui revole partout ces jours-ci et le bruit de la scie me fais toujours penser à toi.
Y'a même un fond sonore de radio à la journée longue qui m'engourdit au point de faire des petits voyages astraux dans ta shop de Sainte-Émélie ou celle de Beaubien.
 
Le nombre de fois qu'on crie après toi pour que tu nous envoie un peu de ton génie doit commencer à t'agacer dans tes projets d'ébénisterie avec Djizus, entre charpentiers, ça doit clouer fort !
 
On s'ennuie de toi coudonc, tu peux pas nous le reprocher ... Voir si on part à 53 ans !
 
Ton grand rire franc et ta bedaine me manque, nous manque.
 
Un grand criss de trou que tu peux malheureusement pas réparer.
 
Bonne fête Papouth.


Une très belle photo prise par ma Sista

lundi 29 novembre 2010

Pour les yeux et les oreilles

Wax Tailor qui revient avec un album hallucinant et une production de clip pleine de magnificiences !
Dans le genre rafraichissant ...

Editorial de la Reine au Dépôt 7

Un changement de carrière vous tente ? La construction, la charpenterie ou la menuiserie vous semble des options à considérer ? Les tuyaux de Pex et de cuivre ont des allures de défi pour vous ? L’électricité vous grise à un point tel que vous pensez retourner sur les bancs d’école ? La vue d’un mur rempli de petits casiers de vis et de clous vous donne des frissons ? Vous n’avez pas peur du gros ouvrage ? Vous voulez vivre physiquement le début, le milieu, la fin d’un projet et le voir avec vos yeux ?

Parfait !

Deux pré-requis s’imposent pour votre changement de vie, votre prénom et vos poumons. Le reste n’est que simple apprentissage théorique et pratique.

Si vous vous appelé Stéphane ou Bob et que vous parlez très fort, vous êtes en business !

C’est ma conclusion en fin de booking pour tous les corps de métiers qui se seront retrouvés dans ma cave ou aux alentours.

Bonne chance dans vos beaux projets !

dimanche 28 novembre 2010

Prédictions

Juste avant les fêtes, même pendant, le sujet de conversation de prédilection des techniciens de cinéma est toujours le même. La job.
Même si tout le monde est épuisé raide à la fin de l’année, que tout le monde ne parle que de party, de cadeaux et de bouffe, chaque échange fini par cette petite phrase qui semble anodine mais qui englobe toute l’angoisse envahissante des pigistes : -« Pis, t’as-tu de quoi après les fêtes ? »

Comprendre ici : -« Pis, tu fais-tu parti des chanceux ? » ou encore, plus sournois, -« Pis, t’as-tu pensé à moi ? » ou bien plus large –« Pis, tu sais-tu c’est qui les chefs de départements ? Si toi tu peux pas me refiler de la job, je vais demander à quelqu’un d’autre. » ou le très cynique –« On sait ben, la question se pose pas, TOI tu travaille tout le temps … ».

L’art très pointu de ne rien dire, ne rien promettre et ne rien prendre pour acquis tant que l’on n’a pas apposé notre autographe sur un contrat en est un d’apprentissage long et douloureux. L’insécurité du lendemain est plus forte que tout. Trop de pigistes tombent dans le syndrome de « La laitière et le pot au lait ». Lafontaine étant mon ami, je vous invite à vous rafraichir la mémoire chez lui.

Par contre, les ouïe-dires, les potins, les suppositions, les calculs savants, les rumeurs et les qu’en-dira-t-on roulent à plein régime dans cette ère nébuleuse qu’est le début de l’hiver. 90% des productions se mettent en branle au printemps pour tourner l’été. Soyons francs, les films d’hiver c’est rarement vendeur, ça manque de filles en bikinis ! Et même si on a la mémoire courte due à notre manque de sous, rappelons-nous le gaillardement : Tourner l’hiver dehors c’est affreux !!! Et ce, pour tous les départements !

Reste que chaque personne espère la fidélité de son supérieur précédent, souhaite que les productions soient assez grosses pour engager le même nombre de gens que la dernière fois, s’attend à un appel ou deux, fait des remises en question profondes si elle n’a pas le coup de téléphone escompté, se met à être hyper assidue aux liste de disponibilité de ses deux Unions syndicales, devient un monstre de précision avec son budget soudainement amaigri et fait savoir par le biais de sa page Facebook combien elle est libre, disponible et capable de le faire chaque semaine ! On n’y échappe pas, personne.

Si vous croyez que les remaniements ministériels sont difficiles, imaginez l’embarras de chefs de départements aux prises avec l’odieuse tâche de se monter une équipe qui sera inébranlable, qui permettra à tout le groupe de travailler dans une atmosphère joyeuse et sans prises de becs, de respecter un peu l’ordre d’ancienneté et d’y injecter du sang neuf sans trop en subir les conséquences. Faire comprendre à certains que malgré toute l’affection qu’on leur porte, ils ne feront malheureusement pas partie des premiers choix mais qu’ils seront bons deuxièmes (ou troisièmes ou quarantième c’est selon), ne pas oublier comment se comportent certains éléments sous un stress invivable, ne pas se laisser attendrir par les gens un peu plus dans le besoin … faire de la job de ressources humaines sans en avoir les compétences. Dur dur …

La plupart des irritants viennent du fait que toutes ces personnes oeuvrant dans un milieu si clos et si sélectif, deviennent souvent des amis par la force des choses. Ce n’est donc plus Monsieur X dans un bureau beige qui t’apprend que ton poste est coupé ou que certaines personnes préfèreraient que tu n’y sois plus. C’est un ami porteur de mauvaise nouvelle. Beaucoup plus émotif comme moves.

Pendant ce temps, les spéculations vont bon train, on sort les boules de cristal dans les soupers, on se remémore les fois où on a fait de bons coups, on essaie de ne pas tomber dans la mémoire sélective de la mauvaise foi et on révise les fois où l’on a pas été à la hauteur ou carrément hystériques en espérant que les boss ne s’en souviennent pas. On jase là …

Mais il est clair que la condition de pigiste amène son lot d’inconfort, de doutes, d’inquiétudes et de bouleversements, le tout, vécu en concentré de Janvier à Avril pour la grande majorité.

Bon. On s’entends qu’après ces mois d’incertitudes qui nous rongent, on tombe dans les semaines de 90 heures qui vous brule les muscles et la patience, laissant derrière nous un vague souvenir de désagrément qui s’est déjà estompé comme une vieille ecchymose … jusqu’à l’hiver suivant.

lundi 22 novembre 2010

Offrir

Pour vrai, sans blague, j’ai la tête dure. Pas le cœur, non je ne crois pas, mais la tête, oh la la, la tête … Je n’en fais qu’à elle ! N’en déplaise à qui que ce soit. Ma plus grande réussite après mon Mister Fiss c’est d’avoir appris ça, toute seule.

J’aurai du me rebeller toute ma jeunesse et ce, en douceur, me débattre à mes début de vie de jeune femme avec un peu plus de rage et à peu près à ce moment –ci, j’ai comme le vague sentiment que c’est acquis, comme un aura de petite bravoure, un voile léger d’audace, ma douce fragrance d’hardiesse qui me suit partout où j’ose aller.

Oser mettre des mots sur des impressions, les dire tout haut, faire le contraire des autres si j’en ai envie, dire NON des fois, dire OUI souvent, rire dans les pires instances, pleurer pour rien et surtout faire des cadeaux aux moments les plus inopportuns à ceux et celles qui ne s’y attendaient pas. Oh le gros bonheur sal !

J’en ai des centaines d’exemples !

Pourquoi se laisser attendrir dans le temps des fêtes pour faire des dons ? Pourquoi ne pas aller donner vos restants de beaux tissus clinquants et vos vieux chapeaux vintage chez Cabarets Mado à deux heures du matin juste parce que vous savez que ça va faire douze Drag Queen heureuses ?

Avez-vous déjà penser à prendre les deux enfants de votre chum de fille pour qu’elle puisse passer du temps de qualité avec son chum, enfin baiser dans le salon les lumières allumées et pouvoir crier très fort si elle en a envie ? Dormir DEUX matins très tard back à back ? Sur un petit bout de papier anodin, écrire ceci : « Moi, Shirley Première du Québec, vous offre en ce merveilleux 14 Septembre, une fin de semaine sans enfants. » Excitations et sautillements garantis. Bien plus qu’une auuuuuutre bouteille de vin.

Justement parlant d’enfants, quand ils naissent, juste après la marée noire de cadeaux de Baby Shower, je passe prendre le nouveau-né dans mes bras, je fais comme les Maraines-Fées de la Belle au bois dormant et je fais trois vœux sur leur tête en en profitant pour leur voler une sniff dans leur petit cou de poulet qui sentent le pain chaud, j’offre un petit cadeau girly à la mère pour qu’elle se souvienne qu’elle est encore un beau petit brin de fille et une bouteille de champagne pour le chum, histoire qu’il saoule sa blonde et se fasse une soirée d’amoureux torride. Une petite tradition que je me suis donnée.

Pourquoi ne pas célébrer la peine d’amour d’un ami ? On l’aimait pas ton chum/ ta blonde anyway ! Festoyons !!! Pour les cœurs endoloris, je mets dans un joli sac, des mouchoirs de marque Puff qui n’irrite pas le nez, un livre de jokes, du chocolat, un bâtonnet anti poche sous les yeux de Vichy, un toutou très duveteux et du fort pour oublier et un flacon de millepertuis, antidépressif naturel qui empêche de sombrer trop profondément dans la tristesse. Rien ne vous empêche d’y mettre du vôtre, un film de Louis Defunes ou La soupe au chou, un site de bruits de pets en raccourci sur son desk de laptop …

J’ai une envie grave de payer le cours à distance de secondaire 5 du gentil helper de notre charpentier, pas que j’ai de l’argent jusqu’au plafond, oh que non, les rénos coûtent le double de ce que j’avais prévu, mais au moins, avec son ti papier en poche, il aura l’avenir tout ouvert devant lui, comment ne pas être émue ? Tant qu’à donner un certificat-cadeau H&M pis empiler du linge lette …

Zamouri fait dans le même topo, il se-te fait un cadeau. Ne trouvant pas de grimpeur de sa taille et son poids, il a très envie de payer une accréditation à un nouveau pote fraichement arrivé du Mexique avec son accent au pili-pili qui arrive tant bien que mal à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois. Il serait content je crois …

J’ai déjà déclaré mon amour pour un homme au grand péril de ma vie en plein mois de Février, armée de ma Makita, de deux planches de bois, d’une banderole de 25 pieds de long par 4 pieds de large qui disait JE T’AIME FANFOU que j’ai posée sur le toit de la bâtisse d’en face, tout verglaçant et pas très facile à escalader pour qu’il la voit en sortant de chez lui le lendemain matin. Non ce n’était pas sa fête ! Non ce n’était pas la Saint-Valentin. Nous étions juste dans un concours informulé de Qui-donnera-la-plus-belle-preuve-d’amour transformé en défis carrément personnels sur la créativité et l’art de la surprise. Il a gagné avec ses poèmes épinglés sur ma corde à linge et des roses cachées dans un pain apporté pour un snack ordinaire de Lundi soir …

J’ai dans ma manche une « date » avec une presqu’inconnue que j’affectionne par le billet de ses mots, pour une pédicure-manucure d’avant les fêtes, histoire d’enfin l’avoir pour moi toute seule un après-midi et pouvoir la connaître juste un tout petit petit peu plus. Juste comme ça. Pas d’occasion à célébrer. Juste offrir du temps et de la joie dans l’absolue de la non nécessité de l'ongle parfaitement rouge. Call me stalker, i don’t care ! She wants to !!!

Promettre une toune par semaine sur une page Facebook à un jeune qui s’est cassé le cou en plongeant et qui ne peut plus bouger, moi ça me fait du bien, lui il est content.

M’occuper d’un jeune Haïtien qui n’a pas sa famille ici sauf son petit frère dont il prend soin, en quêtant de l’argent à gauche à droite à tous mes amis et proches pour ses études au Cégep, en lui faisant de bons soupers, en remplissant son sac d’école de papiers et de crayons et en étant toujours là comme une vieille matante pas trop achalante, c’est offrir ce que je peux, à qui je veux en voyant bien le vrai plaisir que ça procure. Fuck les cravates ! Fuck le t-shirt In ! Je fais du poulet braisé ! Même pas besoin d’emballage et on se le fait le Mercredi de n’importe quand !

J’adore les cadeaux qui sortent de nowhere, à une date quelconque, ou encore mieux, donner un cadeau très très en retard, c’est du plus bel effet !
Et surtout renier les cadeaux de Noël parce que c’est une tyrannie !!!
À bas la tyrannie ! Au Glam citoyens !

samedi 20 novembre 2010

Pensée du jour


Je trouve ça écroulant de rire ! Merci Internet ! Merci !!!
Je vais essayer de la placer une fois par semaine durant les prochains mois !

mercredi 17 novembre 2010

Editorial de la Reine au Dépôt 6

J’ai bien essayé de penser à autre chose, d’être inspiré par tout ce qui se passe en notre vaste monde, de vous livrer un texte senti sur mes pensées profondes.
Rien n’y fait ! Je suis obsédée par mes rénovations. Je refuse du boulot par-ci par-là qu’on veut généreusement me donner. Je suis attirée vers mon siphon constructif !
En fait je n’ai pas le choix.
Je fais la job de 4 personnes pour éviter la faillite et pour qu’on aie enfin un logis presque parfait et ce, pour les 800 prochaines années !

Forewoman, coordonatrice, cuisinière, coursière et à temps perdu, carreleuse wannabe qui se débrouille pas mal. Je ne vois pas comment je pourrais aller habiller des acteurs souriants me vantant les mérites de petites bouchées précuites pour le joyeux temps des fêtes … Honnêtement, le plus humblement qu’il soit, ça retarderait tellement le chantier !

Depuis le dernier rapport la situation a sérieusement changée ! J’ai dorénavant un magnifique panneau électrique qui remplace le vieux qui avait plus des airs de minuterie de bombe artisanale pouvant faire sauter tout le cartier, en plus d'être « legit » selon les derniers amendements au code de l’électricité, joyau de notre belle patrie. Le tout ayant aussi perdu son air de spaghetti-catastrophe, il est mille fois plus sécuritaire, la Shirley dormira donc avec ses deux yeux fermés ben durs. J’ai une peur bleue du feu, sachez le, mais c’est maintenant chose du passé depuis hier ! Si jamais vous cherchiez des électriciens fiables, efficaces et pas plus chers que les autres, je vous les recommanderai chaudement !

Le Grand J, notre charpentier, affectueusement nommé « La Bête » mérite sons nickname abondamment vu la somme de travail accumulée au fil des jours, au nombre de ses idées scintillantes et pratiques qu’il a et surtout, à la solidité digne des constructeurs de Pyramides avec laquelle il bâtit le squelette de mon sous-sol. Imaginez le reste ! Cette cave là restera debout 800 ans !

Ça m’a évidemment donné des ailes pour faire ma part de bricolage. Tant qu’à être dans le bordel, tant qu’à avoir un compte ouvert à la quincaillerie du coin, tant qu’à ne pas aller travailler avec les potes sur un « reshoot » de l’avant dernier film … Allez Hop que je te renippe la salle de bain du haut !

C’est qu’on en aura une toute neuve en bas qui servira surtout à mon otarie de chum qui se vautre 47 fois par semaine dans la douche, faisant du sport comme un forcené et ne voulant pas m’importuner avec les désagréments causés par ses efforts Olympiens ce qui nous aura valu une usure surnaturelle de ce monument de détente qu’était ma salle de bain de célibataire de l’époque. De toute blanche et beige, sparkle clean borderline pas sain, pleine de petits produits te promettant un avant goût d’éden à Thermes Romaines pour spartiate adepte du lancé du discobole, il aura fallu 4 ans pour en arriver à ce résultat; dé-ca-tie !!!
Tout ceci n’est pas une plainte mais bien un constat. J’en retire plus joies que d’irritants puisqu’il me faut absolument une paire de pectoraux durs et vastes pour accéder à un sommeil profond et réparateur.
Enwèye au gym Zamouri ! Et grimpe toutes les parois des rock-gym de la ville !

Je me suis sentie dans les 3 derniers jours comme une dentiste miniature faisant un nettoyage archi-profond d’une grande dent pourrie de fumeur à la chaine. J’ai gratté, creusé, limé, poncer pour mieux désinfecter et pour finalement re-remplir avec de beaux composites dignes d’un traitement de canal fait par Dr Annie (elle serait fière de moi), rincer, laver, et rebelotte toutes les deuxièmes couches de produits toxiques du plafond au plancher, scelle, essuie, scelle, essuie, sèche, ventile et enfin … Ô bonheur indicible qui m’émeut au plus profond de mon être tout frétillant … une salle de bain redevenue à 99% à son look initial. Un beau grand sourire de star Hollywoodienne javellisé ! Shirley's Spa !

Au même moment de félicité, j’ai dis Adieu à mes amis de Gaz Métro, coupé les tuyaux d’eau chaude, mis les calorifères en vente sur Kijjiji, me suis ravisée et j’ai échangé ça contre un dernier voyage de rebus à la scrap à des Métaleux-rammasseux-de-cop, inspirée par les Padre de la Cosa Nostra, non mais quoi, je fais dans la construction moi aussi !
J’té rend lé service, ti mé rend lé service ! Soyons hip ! Soyons chébran !

Ceci dit, je m’octroie le droit à bonne bière frette depuis 3 jours ayant le bras droit mort et les mains en charpie, vestiges de mon labeur tout blanc, tout reluisant, gratification extrême de ceux qui travaillent dur et qui ont des résultats concrets.

On va êt’ben en simonac, endettés mais ben !

mercredi 10 novembre 2010

The EDUCATOOOOR meets la Reine au Dépôt

Je pourrais vous raconter deux ou trois anecdotes concernant mes rénovations mais j’aurais la sale impression d’être un brin redondante, déjà que je m’étonne moi-même d’avoir réussis à caqueter sur le sujet 5 fois bien senties.

Je me concentrerai plutôt sur l’enfilade d’un joli léotard rouge, je m’envelopperai de ma cape rouge et je prendrai un élan percutant pour vous déverser mon fiel justicier sur le cas des voleurs. Parfaitement. Des voleurs !

Parce que voyez vous, pas plus tard que ce matin, Zamouri a mis une fin abrupte aux projets d’un jeune homme dans la vingtaine qui avait gracieusement sauté par-dessus notre belle clôture Frost pour venir nous chaparder nos foreins qui trônaient dans la cour en attendant de se transformer en base de plancher. Il était tôt encore. Je faisais cuire des pâtes pour le lunch de mes hommes de main et la vapeur embuait les fenêtres de ma cuisine. Il ne me voyait pas. Moi je le voyais. Mon beau grand 6 pieds 4 viril est sorti avec son pyjama de lumberjack, les poings sur les hanches et lui a fait un beau : -« OUI ??? » avec le sourcil droit remonté derrière les oreilles. Il a bafouillé une excuse de retardé mental et a resauté par-dessus la clôture aussi vite qu’à son arrivée sur NOTRE terrain ! Petit criss !!! Mince, long, souple, les traits émaciés, le regard fuyant, un vrai chat de ruelle.

Petit décompte, rien ne manquait, il était moins le quart. Le hic, c’est qu’on ne peut plus utiliser la cour comme « stock-room ». Il aura fallu une grosse demi-heure de plus aux garçons pour rentrer tout le matos à l’intérieur de la cave et d’installer les longs bout de bois sur le balcon, devant ma porte. Qu’il y vienne voir ! C’est au moment de servir la bière et de faire un « rapport-au-chef » que je me suis mise à m’ennuyer de Mister Fiss et de ses impulsions militaristes, j’aurais bien pris sa réplique de AK-47 version Airsoft, je me serais bien emmitouflée dans un sleeping-bag sur le balcon, recouverte d’un filet garni de fausses feuilles vertes du surplus de l’armée et je l’aurais attendu …

Je l’aurais laissé approcher, juste assez pour viser ses couilles (qu’il n’a surement pas) et PAF PAF PAF !!! Je lui aurais tiré des belles balles de peinture roses fluorescentes dans les roubignoles ! J’aurais au préalable pratiqué le « booby-traping » selon les bons enseignements de Youtube ( c’est fascinant tout ce qu’on peut trouver là-dessus) sur mon tas de bois inoffensif au cas où je me serais endormie. J’aurais aussi installé tout un système vidéo pour pouvoir le filmer la main dans le sac, j’aurais fais des étirements pour être aussi souple que lui lors de son échappée belle, j’aurais fait du cardio pour le rattraper dans sa course …. Aaaaaaaaaah que j’en ferais des choses pour lui faire regretter son choix de carrière !

The Educatooooooooooor se fâche contre les voleurs pour la simple raison qu’ils pullulent dans mon beau cartier ! Y’en a marre ! Je crie au scandale ! Je n’en peux plus ! Je hurle à la  vengeance !
Jugez par vous-même : En arrivant ici, une fois mes rénos terminées, après une rupture difficile, me retrouvant seule avec mon grand garçon de 14 ans, je me suis fait défoncer la porte arrière et voler un tas de machins, encore en boîte, dont tous les CD classiques de Feu mon Papounet. Ça, c’était comme une cerise sur mon sundae de l’époque. Deux semaines plus tard : Rebelotte. Ils sont venus finir la job. Protectron sera dorénavant mon meilleur ami.

Un an après cette malheureuse histoire, je sors travailler pour ne trouver qu’un espace libre à la place de mon vieux CRV. Bon . Allo Patron? Je vais être en retard … Bonjour Assurances Bélair ? Oui ? Vous ne me croirez jamais, imaginez vous donc que …

L’hiver dernier, je me suis fait subtiliser mon power-pack qui m’aidait à démarrer ma voiture à la batterie chancelante à grand coup de pétage de vitre arrière et de milliers d’éclats de vitre scintillants sur le plancher de celle-ci … Fragile j’étais … À un cheveux de brailler comme un enfant. Je me dois de dénoncer mon arnaqueur de caisses de bières vides, assidu comme tout, laissant tout propre propre propre derrière lui.

Encore, quelque part, quelqu’un écoute La Wally sur une version de Deutch Gramofone en pleurant d’extase, un autre joue sur une console Playstation un jeu de tactique en se sortant la langue sur le côté, j’ose espérer que mon vieux CRV n’a pas servi à une gang de rue pour régler des comptes avec la bande rivale, j’espère que mon voleur de power-pack a eu un bon prix et a réglé ses dettes avec Hydro pour se chauffer en hiver …
Mais mes foreins ??????????? À moins d’être un bricoleur en devenir et de vouloir construire un abri Tempo de fortune pour sa maman âgée, je ne vois pas en quoi ça peut être alléchant ! Tabouère ! Personne ne veut des foreins !

Je leur souhaite tous que ça leur arrive un jour ou l’autre. Que ce soit un Educatoooor avide de justice et de morale sombre ou un jeunot en mal d’adrénaline qui veut impressionner ses chums. Je ne perdrais pas de temps à les détester, je vais simplement les trouver looser à mort et leur laisser savoir avec une jolie notice plastifiée accrochée sur ma clôture et les attendre, armée de mon tire-pois la nuit venue. On ne me retardera pas dans mes rénovations en vain !

There will be justice !

Fabuleux Filous 4

Encore des techniciennes en cinéma qui délirent "on-the-side" !!!

La belle Catherine fait des merveilles dans les ateliers de costume d'ici. Ses confections ont la grande qualité d'assembler beauté et technicalité, ce qui pour nous, habilleuses de plateaux, fait toute la diférence !

Mais voilà qu'en ces temps de ralentissement des productions en tournage, Les Madames décident de faire de très jolies choses !

Des foulards tout doux, des tuques adorables, de grands châles envellopants et tout ça, fait avec des chandails de laine achetés ça et là dans les friperies, les bazaars, les comptoirs et les trouvailles de fond de garde-robe de ses amis. Du 100% recyclé, fait à la main avec amour et application. Elle fabrique ses pièces uniques avec seulement des laines toutes douces et en super forme !

Allez voir sa page facebook drette ICITTE !!! Ça s'appelle CatDesign.

Sa chum de fille avec qui elle travaille s'appelle Malika et elle, et ben elle se donne à fond dans le beau grand fourre-tout en cuir de première qualité, doublé de l'intérieur avec des paréos Africains tout colorés et joyeux. Elle connait l'ouvrage bien fait pour exiger les mêmes qualité que Catherine dans ses confections :
Souplesse, solidité, qualité des matériaux indiscutable et lignes uniques.
Ses jolis sacs sont visibles sur sa page facebook au nom de Bags Bags et sont commandables par couriels ou par téléphone.

Ces deux là cousent de façon impeccable et irréprochable en plus d'avoir du goût et des idées !
Nowel s'en vient, je vous le rappelle ...

samedi 6 novembre 2010

Première

C'est la première fois que je fais un truc pareil.

ROUGE, SI TU LIS CE BILLET, DONNE MOI DE TES NOUVELLES !!!!!

Un blog que j'adorais, une blogueuse sensible et brillante, des textes renversants, tout ça parti dans le néant des trop nombreuses fibres optiques de l'Internet.

Une amie virtuelle, que je n'ai jamais rencontrée, avec qui j'ai échangé des photos dans le but de la reconnaitre si par hasard on dansait sur le même beat dans le même club, ma première visiteuse sur ce blog.

Et là ... plus rien. Je suis inquiète.

J'espère que tu vas bien belle femme !

jeudi 4 novembre 2010

Petite liturgie maternelle

Souper de filles, embrassades, rigolades, bectance savoureuse, drinks et enfin, langues de plus en plus déliées.
Conversation sur un peu tout, la nouvelle coupe de cheveux, le bébé qui s’est maquillé loin des yeux de sa maman, boulot, rénos, nos hommes, la vie et insidieusement, nos familles, nos mères …

D’un point de vue uniquement anthropologique, le baragouinage devient peu à peu plus profond. Et puis, plus rien d’autre n’alimente l’entretien. Nos mères …

Trois femmes, différentes, élevées par trois femmes différentes, des pères encore plus hétéroclites, dans des milieux différents. Une d’entre elles passe beaucoup trop de temps avec la sienne, borderline pas sain, s’en plaint de façon désespérante mais n’a qu’elle dans sa vie en ce moment. L’autre avoue avec le naturel le plus désarmant qu’elle n’aime pas sa mère, même pas un tout petit peu et moi, je dis sur mon ton le plus neutre possible que je suis atteinte de la fièvre de l’amour inconditionnel malgré les hauts et les bas, les incompréhensions et les différences de point de vue. Beau portrait assez complet …

On y allait toutes de nos avis sur la mère de l’autre, l’intégral de ce que l’on ne pourrait supporter ne serait-ce qu’un instant versus ce dont on ne pourrait se passer.

L’une n’a que sa mère comme amie fidèle quoi que tellement toujours sur son cas, toujours critique, toujours dans le négatif, insatisfaite chronique et surtout, infiniment engluée dans un sentiment de culpabilité d’avoir fait un enfant d’apparat. Sa présence est constante mais lourde, faisant passer les quelques moments de légèreté pour des diamants bruts. La femme est un personnage en soi, une dragonne en feu face à sa fillotte qui n’espère qu’une caresse dans le dos, une approbation, un encouragement aussi microscopique soit-il. Une quête d’amour désespérée, touchante mais déroutante.

L’autre, quoiqu’assez crue sur ses sentiments face à sa mère, nous aura appris qu’elle ne peut même pas avoir de contact physique avec elle, pas même une accolade de Noël, surtout pas un bizou, on se contentera ici de politesses cordiales et on se réfugie au plus criss dans la pile de 7Jours des derniers mois pour ne surtout pas avoir à jaser puisque c’est là que le bât blesse. Rien à dire. Urbanité contre Ruralité égal néant. Clash de génération et d’idéologies. Petites gens au quotidien tracé jusqu’à leur mort versus Artistes fuckés avec une vie en dent de scie poivrée d’incertitudes. Deux mondes trop différents. Un mépris ordinaire qui donne l’impression de « faire du temps » en famille.

Pendant ce temps, je m’immisce dans le flot de parole et me rends bien compte que je réagis en bonne Balance que je suis, faisant le pour et le contre de ce que nos mères ont vécu à notre différence, soulève les incongruités de l’ère dans laquelle on vit par rapport à celle où nos bonnes-femmes ont évoluées, pionnières en matière de « monoparentalité » avec les bons côtés et les plus sombres aussi. Je souligne la pesanteur des couples qui restent ensembles parce qu’il le faut, chose que l’on ne fait pratiquement plus. Je revois les amertumes accumulées au fil d’une vie menée à bout de bras, les rêves brisés par tant de promesses non tenues, l’apprentissage de l’autosuffisance si contradictoire, l’embellissement des tourments pour mieux avaler des pilules au goût âpre qui prennent vite des allures de mythomanie si on regarde le tout froidement. Encore et encore la frayeur ultime des qu’en-dira-t-on qui vous font échafauder des scénarios dramatiques.

Putain que ça peut être lourd … Mais que c’est lourd …
Mère-fille. Fille-mère.
Merci Seigneur de m’avoir donné un fils, merci. Une fille pockée de moins sur la planète.
Une mère à boutte de moins sur la Terre. Un autre conflit de guerre évité .

Ceci dit, je ne me considère pas pockée parce qu’un jour j’ai pris sur moi et j’ai commencé à dire ce que je pensais pour vrai. Doucement.

Je suis nulle dans les affrontements mais je ne peux pas dormir avec une crotte sur le cœur. Mon avis diffère ? Et ben comme dirait mon Zamouri; We agree to disagree ! Et c’est pas plus mal. On est si différentes dans nos ressemblances. L’ère de l’amour absolu approche de la fin, le dernier tabou pourra peut-être tomber, ma chum pourra peut-être ne pas aimer sa mère sans se sentir comme une médiocrité finie, l’autre apprendra peut-être à vivre sans l’homologation utérine de sa maman, je me permets maintenant de voir la vie autrement que dans les yeux des autres, acceptant sans toujours me questionner, que ma vision en est une qui peut tenir la route, MA route, vu qu’il y a autant de façon de voir la vie qu’il y a d’humains sur le globe. Là où je doute des agissements de ma mater, elle réussi à m’émerveiller sur un pan de vie que je ne pourrais même pas m’imaginer. Balance hein … je l’ai dis déjà …

Tant mieux pour moi. Quand elle doute de ma façon bien personnelle de faire les choses ou de dire ce que je pense, son avis ou sa réaction ne m’affecte plus comme avant, « suit » de Teflon à l’appui, donnant la possibilité au pardon débonnaire et faisant place à autre chose que du rabâchages d’idées mornes et cafardeuses. Mission accomplie. Et si je n’avais pas la patience ou les prédispositions à écouter ou à passer du temps de qualité, je préfère m’abstenir plutôt que d’endurer, ce que beaucoup de filles font au nom de l’obligation. Au risque de passer pour une sans-cœur, statut que je gère fort bien, je privilégierais les instants sweet & sincere mais épars à une promiscuité trop régulière, voire étouffante. Je suis une grande fille maintenant ! Ze capab’! Moa tu’seule !!!

Des milliers de bouquins ont disséqué le topo, chaque femme que je connais en a long à dire sur sa matrice, encore à ce jour on juge durement celles qui n’ont pas d’affinités avec celle qui les a pondues, comme si c’était de la méchanceté pure. Pourtant …

J’ai des connaissances femelles qui sont des mères que l’on dit sans talent, à qui l’on reproche le pire mais qui font de belles amies. J’ai des amies qui ne sont devenues que mère, puis plus rien d’autre. Out la fille. Tout passe par les enfants. La femme, la maitresse, l’amie, l’unicité, l’entité, tout ça dans le broyeur de la maternité. Et c’est pas plus mal. C’est autre chose. Je connais des femmes qui ont un peu remplacé la fille d’une amie âgée qui elle a une fille pleine de reproche face à celle-ci. Ça crée un malaise ? Fuck it ! Ta mère c’est mon amie pis je l’aime. Point barre !
Des liturgies touffues, des débats émotifs, des envolées enrobées de sucre, des orages passagers, des tornades destructrices, des déserts inquiétants puis un jour, plus rien …
En profiter de son mieux ou encore se donner le droit de ne pas fléchir sous l’oppression du sacro-saint amour maternel. Palabre sans fin !

Mais c’est jamais ennuyant ! Ah ça ! Jamais !

mercredi 3 novembre 2010

Editorial de le Reine au Dépôt 5

J’ai vraiment la nette impression d’être juge à l’émission « So you think you can drill » depuis quelques semaines. Une télé-réalité soft-porn dans le thème de la rénovation.

Tous les quarts ou corps de métier (je ne sais plus lequel est le bon) qui débarquent dans mon sous-sol arrivent avec leur machinerie distinctive à leur art. Presque comme les plateaux de tournage ! Ils ont tous en commun un outil bruyant qui vous perfore les tympans. Le plus chou dans tout ça c’est qu’ils se comparent les outils entre eux. Pour peu, on se croirait dans une pissotière achalandée ! Je peux même confirmer que tous ces ustensiles perforants ou coupants sont une extension psychologique de leur bizounne, comme les guns dans l’armée et les ciseaux des coiffeurs. Ils baisent ma cave avec frénésie, se dépoussièrent et s’en vont. Je me retrouve toujours dans la position d’une vieille dame indigne qui paie ses gigolos ! Merci jeune homme, merci …

Bon, bon, l’image est facile mais ça reste tout de même plausible. Je les filme en plus, sous les bons conseils d’une Femme Merveilleuse qui m’a vanté les mérite de les faire « passer à’tivi » ce qui les fait redoubler d’ardeur et de concision. Sans écraser tes plates bandes en bonus, dixit la Femme Merveilleuse toujours … Et ça fini sur une page internetifiée de toute part, un peu comme Paris Hilton et un de ses amants … À la différence de son bout de film, les protagonistes sont loin d'être des mannequins, sauf un peut-être ... Z’ont quand même besoin de performer les Ron Jeremy aux craques de fesses épanouies !

Je juge donc, de la grosseur, de la grandeur et de la puissance, du temps requis pour satisfaire mes demandes spécifiques, mes envies et mes goûts. L’approche est importante, les informations partagées, la précision dans le geste, tout passe par mon œil de lynx et mes aspirations à une relation égalitaires sont en général, comblées. C’est que j’ai fais de bons choix ! Le show est grandiose ! Son et lumière, Odorama en prime !

Moan and grind in the basement ! Je vous passe le tuyau ici ma p’tite madame ? Pas d’troub’mon bon monsieur ! On va vous poncer la sortie comme y faut aussi ! Faites, faites, je vous en prie, ne vous gênez pas pour moi ! Je vous remplie l’orifice arrière, savez des fois ça coule ! …mvouiiiiiii, bien sur … On vous rentre tu ça par en avant ou par arrière ? Bwooooooofff, vous savez, moi, ma conscience s’élastifie au besoin, hein ?!? Pis mon gros sac, ça vous dérange-tu si j’le mets icitte ? Y sera pas dans les jambes, je vous l’promets. Disposez très cher, disposez … Attention là, ça va gicler partout !!! Mais on va tout ramasser après ! Ah tout de même …

Et toute cette bouillie à la texture concupiscente se transforme soudain en discussion joyeuse autour d’un plat de pasta sauce rosée et d’une salade verte, orange et rose, le tout baptisé de « on-se-crérait-au-restaurant », sur l’heure du lunch … Je me fais faire une quasi déclaration d’amour vu que c’est la première fois que l’on ose manger chez une cliente (pas de jeu de mot ici), on rigole, on parle de nos enfants, de l’Abitibi, des jobs de plombier de père en fils, de maitrise en génie civil avortée, de monoparentalisme, de végétalisme et de cinéma …

Un « one-day-stand » qui fini bien.

Ils auront assurément une bonne note !

lundi 1 novembre 2010

Editorial de la Reine au Dépôt 4

Ah ouais hein ?

Mon voisin essaie de me faire compétition avec une ponceuse agressive sur notre mur mitoyen ??? T’as rien vu Râclure !

C’est moi la plus forte ! Mon Jack-Hammer est plus gros que le tien ! Mon calendrier est plus fourni que le tien ! Mes travaux coûtent plus cher que les tiens ! Le monsieur de la cour à bois m’appelle par mon p’tit nom !
Je fais dans l’infrastructure moi Môssieur !
Pas du « rafraichissage » de chochotte ! Mes factures ont TOUJOURS 4 chiffres moi Môssieur ! J’apprends des nouveaux mots tous les jours si tu veux vraiment savoir ! Je calcule des surfaces à couvrir ! Je donne dans les choix esthétiques consciencieux moi ! Je fais de jolis matchs de couleurs et de finis !!! Je cause plomberie et électricité en plus ! Je fais connaissance avec des gens bien qui font des métiers rares ! J’organise, je spécule et je manipule moi ! Je connais des tas de sortes de clous et les têtes poseuses en bout de compresseur ! Je fais même la comparaison entre pouces et pieds et mètres maintenant ! Can you beat that Mista ???

Pfffff !

Il se prend pour qui lui au fait, tient !

J’espère seulement qu’il ne bizounera pas tout l’hiver durant parce que les coffres seront à sec quand viendra le temps de l’isolation digne d’une pièce de pratique pour un band de Metal-Gore … Que faire de lui ?

Je risque surement de comploter et de lui voler tous ses outils ! Môssieur l’archéologue … Il a pas un tombeau Égyptien à fignoler celui-là ?

Je crois qu’il m’énerve … Je crois qu’il me cherche … Y va m’trouver j’vous l’jure !

samedi 30 octobre 2010

Inspiration abyssale

Je n'avais pas été touchée comme ça depuis très longtemps.
Ça englobe tout ce que je pense.
Si cette femme aime la vie au point d'en oublier de mourir, après le destin qu'elle s'est tapé ...
Je ne sais pas si on a vraiment le droit de se plaindre de quoi que ce soit.
Pas moralisatrice pour un sous, juste ultra talentueuse au bonheur et au piano.
C'est dorénavent ma nouvelle muse.
Je vous présente Anita.


MAJ:  Le petit bout de film a été remplacé par une page Facebook et là, on y explique pourquoi il a été retiré , allez je vous le donne en mille : Trop de traffic pour le serveur !!! Tout le monde trippe fort fort sur Alice !!! Le but ultime est évidement de vous procurer le DVD au plus vite et ce sur la dite page. Je ne me gênerai pas pour passer une commande généreuse.
Voici donc le lien !

vendredi 29 octobre 2010

King Craft ou l’art incertain du « Samouitch »

À la grâce de Dieu, les acteurs et actrices arrivent très tôt (trop) dans le grand stationnement rempli de roulottes et de romanichels extra-matinaux de luxe, la tête enfoncée dans le capuchon de leur gros sweatshirt, les mains dans les poches, les Hugs aux pieds, le nez pointant vers le sol because les paparazzis ya know … Ce n’est plus une paranoïa, c’est une seconde nature !
Il serait bien dommage de faire la Une de US Weekly avec les cheveux en broussaille et la poche sous l’œil à peine ouvert, ils auraient presque l’air d’avoir des « problèmes de consommation » ou quelconques ennuis à juger durement …

Ben non merde !!! Il est quatre heures am ! Même Halle Berry est chiffonnée à quatre heures am !!! Je le sais, je l’ai vue tout les matins durant un tournage fait ici. À la différence de certains autres, elle se déchiffonnait vite et tout en beauté … En plus d’être beaucoup trop adorable pour une seule et unique personne. Bref …

Tout le monde à cette heure là n’a qu’une obsession : UN CAFÉ ! UN THÉ !
Un petit quelque chose de chaud et réconfortant, ça presse !

À ce besoin tout instinctif qu’il est, techniciens, acteurs et Big Boss se muent tel un banc de sardines vers la roulotte pleine de promesses sustentatoires qu’est ce qu’on appelle affectueusement le « Craft ». Y règne en Roi et Maître le chef cook, son assistant le seconde avec assiduité. Dépendamment du nombre d’artisans à nourrir, le nombre d’associés de ce dernier doublera pour arriver à calmer les estomacs vides de tous. Mine de rien, ils sont là au moins une demi-heure minimum avant toute l'équipe ...

On y croisera des gens matinaux et bruyants, des hypoglycémiques en manque de sucre essayant de tromper l’ordre de la file d’attente, des grognons pas matinaux du tout qui rentrent et sortent aussi vite, des débuts d’idylles ayant enfin deux ou trois minutes pour se cultiver un « kick-de-plateau » et tout ce que notre union syndicale compte d’allergiques à ceci, d’intolérants à cela et d’anti-PPP (pain-pâtes-patates) exigeants leurs petit-dej un peu moins mainstreem que les œufs-bacon proposés par l’Empereur du snack.

Le café est ordinaire même si la machine coûte cher, le taux de cholestérol dépasse souvent les limites permises par le corps, les courses sont faite en gros chez les Costco de ce monde, l’espace est souvent trop restreint, les odeurs sont violentes, si vous aviez pris votre douche et lavé vos longs cheveux, vous sortirez de là puant le bacon dégoulinant pour au moins deux heures (de là, la nécessité de porter le « bacon-coat » pour aller se chercher de la bouffe que je mets à la disposition de mon staff dans la roulotte costume), la mayo a chaud sur le comptoir, les fruits sont souvent trop murs ou pas assez, les pains sont carrés et bizarrement moelleux, les céréales sont choisies pour une clientèle de 8 ans et moins avec leurs boites aux couleurs criardes avec des animaux étranges dessus, Tim Horton a longtemps dominé sur les tables de craft comme les petites bouteilles d’eau en plastique dans les cooler et jamais, au grand jamais, on ne manquera de mettre les bonbons et sucreries aux couleurs louches sur l’autel de la boustifaille après le repas du midi sinon un riot sanguinolent mettrait fin au tournage de la journée.

Mais …

Dans tout ce brouhaha, la tendresse de nos Chef Crafties plein d’attentions est émouvante, le petit spécial « juss pour toé ma noère » vous fait sentir toute unique, les efforts de cook de chantiers à se raffiner sont louables et le temps pris pour se rappeler les caprices de tous est impressionnant.

Les végétariens sont plus nombreux qu’avant ? Qu’à cela ne tienne, on se met chum avec le mec de Fontaine Santé, on met des bouillons de légumes au lieu du bouillon de poulet en bouteille et on apprivoise la roquette. Les allergiques au produits laitiers souffrent le martyr si une cellule de lactose frôlait leurs boyaux ? On tient une petite pinte de lait de soya pour que la « petite » ne manque pas la job à causes de ses crampes. Les chefs de départements décident d’épater la galerie en recevant le groupe à grand coup d’huîtres ? Ben oui je vais te les couper tes citrons pis j’vais t’en faire des petites sauces smaths au vinaigre et aux oignons pour accompagner tes bébittes ! C’est l’anniversaire de quiconque ? On ne vous oublie pas et on vous fait le coup du gâteau, des chandelles et du chant cacophonique sur un air connu. Comme un giron universel, mère d’enfants turbulents affamés, qui respire toujours par le nez …

Et dans le lot de « samouitchs » que l’on ingurgite à la vitesse de l’éclair tout en travaillant, se trouve une petite surprise, une inspiration délicieuse, une saveur que l’on attendait pas, un petit goût de « r’venez-y » que l’on n’aurait pas osé espérer, un Marmiton qui s’est dépassé et qui a de l’imagination en plus du savoir faire de la mangeaille à la chaine.

Ils et elles ont tous leurs genres, leur spécialités, leur signatures, il en est que l’on célèbre juste à voir leur nom sur une liste d’équipe, il en est qui nous font exiger un frigo au mec des roulottes, histoire qu’on fasse les écureuils et que l’on se cache de la pitance à notre goût plutôt que de râler durant les mois à venir et perdre un peu trop de poids. Il est de toute façon, impossible dans ce domaine, de plaire à tous le monde.

Les productions intelligentes sauront qu’un craft qui a de l’allure sera un gage d’une équipe heureuse et sémillante et le contraire ralentira les ardeurs des escouades de chaque département. Les plus pingres s’en fouteront comme de leur premier sandwich et tiendront le fameux discours que les techs se plaignent le ventre plein. À cette boutade, je rectifierai que les Big Boss ne passent pas généralement 15 heures par jours sur les plateaux, peuvent prendre des breaks et bouffer où ils veulent, ne transportent rien, sont à l’abri des intempéries dans leur bureau chauffé ou climatisé c’est selon. Voilà.

Pour terminer, sachez qu’il n’y a pas de tournage sans King du « samouitch », qu’ils ont tous en commun une fibre maternelle plus grosse que la Place Ville-Marie et que quoi qu’on en dise ou en pense, on fini toujours par passer par leur buffet pour manger nos émotions ou pour boucher un trou béant laissé par nos horaires de fous. Mon appréciation est sans limites et mon admiration, sans borne. Que Vishnou les bénissent ! Amen.

mercredi 27 octobre 2010

Le raffut du bonheur

Pendant que le doux écho du jack-hammer berce mes matins, je me dis que Mère Nature est de mon bord, que l’inventeur du téléphone Alexandre Grahamm Bell mérite bien plus une canonisation qu’un curé Québécois francophone, nain et misogyne, tant je me fais aller le mâche-patate avec des milliers d’inconnus exerçants tous les métiers du monde.

Frôlant mon esprit toujours en action, des résonnances de nouvelles tristes venu d’Haïti, de général malade et sadique, de violence conjugale qui passe en deuxième de tout, des jeunes filles battues par leur vieux papa et de tout ce que les activistes mécontents de ce que l’on a fait de notre planète, bourdonnent au loin de mon goretex trop occuppé pour souffrir à la place des autres …
J’ai envie de me concentrer sur le bonheur, sans amoindrir la tristesse des autres, mais tout de même ...

Le bonheur de passer l’aspirateur deux fois par jour dans mon chantier en folie. Voir enfin l’édification d’un projet aux allures de révolution.
Le bonheur de me presser le devant du corps sur le dos de celui que j’aime quand le stress me fait faire un bruxisme me taillant un cou trop tendu.
Le bonheur de découvrir des milliers de choses inconnues, ah bon ? Les champignons poussent dans les maisons ?
Le bonheur de voir que je suis entourée de gens talentueux et forts connaissant faisant fi des résultats désastreux d’une lignés de bricoleurs louches tous issus de l’arbre généalogique d’un certain architecte connu pour ses incompétences.
Le bonheur de serrer mon Mister Fiss qui repart en tournée avec son Paternel jusqu’à Noël, de prendre une grande sniff dans son cou d’homme qui restera toujours mon enfant.
Le bonheur de voir des amis de la construction manger avec appétit une lasagne au tofu et me jurant que c’est la meilleure sauce’à viande qu’ils ont mangé.
Le bonheur tout con d'une jolie liste claire et lisible.
Le bonheur de ne pas s’en faire sur les nombres grandissants avec un signe de moins à côté sur la page web de la banque. Tout ira bien.
Le bonheur d’avoir du temps pour vider des gin-tonic aux concombres avec les amis qui en ont lourd sur le cœur ou qui ont seulement envie de chirer d’sour (amis Français, ce serait trop long à expliquer … disons « Se déchirer la tronche ») !
Le bonheur d'avoir tout en place pour entendre le raffut chaotique, de renifler la poussière, de yeuter les couleurs, de sentir la fine texture des tuiles Italiennes et de déguster des lunchs en bonne compagnie.

Le bonheur de me rendre compte de ma chance grandiose d’être pleine d’énergie, en santé, aimée et aimante, le bonheur de ne jamais regretter, rien, presque rien !

samedi 23 octobre 2010

Par un beau Samedi …

L’homme que j’aime et moi avons passé une journée tout ce qu’il y a de plus parfait.

De un, on ne s’est pas fait sortir du lit par aucune tâche obligatoire et on a pu ronfler à qui mieux mieux.

De deux, nous avons vu de charmants matériaux sortis du fin fond des forêts Chinoise et ce, dans tous les tons possible mais comme on a les mêmes goûts, notre choix fut simple et vite réglé.

De trois, nous avons eu la folle idée d’aller errer du côté des meubles en pièces détachées Suédois sans peur ni reproches, sachant que l’on aurait pas à attacher nos tuques avec de la broche dans les files d’attentes dignes de la Grande dépression pour un bout de pain. Encore une fois, nous avons jeté notre dévolu sur les mêmes objets sans aucun doutes nous assaillants.

Au retour de notre escapade, mon envie soudaine de Chien chaud tout garni a charmé Zamouri qui ne s’est pas fait prier pour ingurgiter notre dose de scrap mensuelle, direction La Canadienne !

Se souvenant de l’état désertique de notre frigo, on a fait ni une ni deux et on s’est lancé au marché acheter des vivres pour sustenter mes Hommes de mains puisqu’on ne pourra pas bouffer de la poule morte en boite toute la semaine au risque de voir tous mes corps de métier devenir obèse à la fin du contrat de réno; non mais, je leur doit bien quelques bons petits plats mitonnés avec amour, si vous voyiez la quantité du travail abattu depuis le début de la sauterie, vous voudriez les garder le plus en santé possible vous aussi ! Mes coéquipiers seront raqués mais auront les boyaux reluisants comme des tuyaux de cop neufs ! Promis !

Tout ça s’est fait dans les rires, les gros collages spontanés, les mains dans les mains, un french ou deux en passant, ça sent la bonne soupe au poireaux dans la cuisine, la game de hockey commence dans pas long, l’ami Gaulois débarque d’une minute à l’autre, le chauffe-eau fonctionne, je ne lis pas les nouvelles par exprès et j’ai comme une impression toute fluide que la vie est belle même si au loin, ça sent la neige …

jeudi 21 octobre 2010

Editorial de la Reine au Dépôt 3

Pour ceux et celles qui douteraient de ma bonne foi, regardez ce vidéo et dites vous qu'il y a deux semaines, on y vivait relativement paisiblement ...
Ça a plus l'air d'un repère de Rebels Tchétchène maintenant ...
Mais promis juré, je vous mets une version APRÈS et ce, juste avant les jolies fêtes de Nowel !

Arrachage extreme from Catoo on Vimeo.

mardi 19 octobre 2010

Editorial de la Reine au Dépôt 2

L’arrachage va bon train ! On découvre plein de choses fascinantes mais pas d’argent caché dans une vieille enveloppe brune, non … On découvre en fait quelques bobos mais rien d’alarmant. Sauf que …

Rien à faire, on ne pourra pas passer à côté des T.Q.A.F. et de leurs causalités.
C’est les T.Q.A.F qui vous font engraisser le budget des dépenses. On se dit, tiens, Tant Qu’À Faire … et on le fait ! Mais purée de nom de Dieu j’ai pas gagné le million moi, Zamouri non plus ! C’est combien la 6/49 ce Vendredi déjà ?

Bon je me calme. Je vois tout cela comme une grosse chirurgie esthétique de la cinquantaine du niveau « ça-y’est-docteur-on-y-est-remontez-moi-tout-ça » et que ça saute ! Une fois sur la table d’opération, le docteur en qui vous avez une confiance aveugle vous annonce qu’il pourrait vous refaire le nez par le fait même, vous étirer les yeux un peu triste vers le haut et vous donner un regard de biche, vous implanter un peu de cheveux là où il n’y en a plus et vous repulper le kisser qui en a franchement besoin, non mais tant qu’à faire. Bon, bon, puisque vous l’dites …

Mais c’est pas tout ! Une fois la face bien ouverte on vous découvre un petit mélanome, oh rien de bien affolant mais vaudrait mieux y remédier tout de suite, ça pourrait devenir plus grave avec le temps. Mais faites, faites pardi ! Je veux être belle ET en santé !

C’est donc dans cet optique que je devrais rencontrer des plombiers experts en chauffage au gaz qui me feront des devis pour tout « switcher » de bord, changer mon chauffe-eau qui m’a sauté dans la gueule cet après midi, jack-hammer le plancher pour installer une nouvelle salle de bain et surtout, surtout , essayer de comprendre leur langage étrange qui se parle en chiffres et en mots, anglais et français, aussi accessible que les lectures Saintes manuscrites de la Septante ou le langage des Dauphins (ben oui, ils parlent dis donc !) . J’ai beau prendre des notes, je me relis et je n’y comprend plus rien 10 minutes plus tard …

J’ai déjà mal partout, je pense me remettre à la vente de drogues illicites ou encore à vendre ce qui reste de bon de mon corps à des messieurs biens et propres de leurs personnes n’ayant pas des goûts trop singuliers, mon Zamouri fera pareil de son bord, on est d’accord et on mettra le pécule dans la marge de crédit pour tous les T.Q.A.F à venir …
Mais si quelqu’un avait une autre idée flamboyante comment faire plein de "cash-vite-fait" et de façon légale, je prends toutes les propositions en bonne note, croyez moi …