samedi 23 avril 2011

ON-OFF

Un an et des poussières que je suis à ON en tout temps .

Je me mets à OFF pour une semaine.
OFF de téléphone. OFF de rendez-vous. OFF de cadran . OFF de cadran j’ai dit !
OFF de ménage et de repas, de courses et de listes. OFF d’organisation et de grilles horaires.
OFF d’écoute et d’acquiescements. OFF de trimballer du linge et des bottes trop lourdes.
OFF de technologies et de rappels.
OFF. Point !

Je serai toute nue sur une plage en train de dormir tout en buvant un drink.
Je reviendrai bronzée du devant, blanche comme un cachet du dos, des marques de coups de soleil et des traces blanches laissées sur mes yeux due aux lunettes et sur mes joues due aux pailles de drink scotchées-sucrées. Blessures de guerre. La guerre à la fatigue extrême !
Je serai juste assez ON pour me trainer de mon lit au buffet, du buffet à la chaise longue et de la chaise longue à mon lit. Si par un élan fulgurant d’énergie je me prenais à bifurquer par le bar, je boirai un MoDJitos et un Colibri* (prononcé en Méga-Shirley c’est du plus bel effet) à votre santé. Promis.

Je lance un appel au monde entier ; L’hiver prochain, je suis libre de Janvier à Avril pour aller cuisiner dans votre Bed and Breakfast, dans votre Spa ou chez vos amis multi-millionnaires granolas, tant que c’est dans le sud et pas sur un bateau ! Je coûte trois fois rien et je suis toujours de bonne humeur ! Je parle Français-Anglais-Créole et je comprends un peu l’Espagnol, je baragouinerai sans doute après 3 semaines sans fautes ! À qui la chance ???

Mon retour me demandera d’être ON ! Un mois et demi de vacance avant de recommencer un projet monstre de 4 mois et plus. Un mois où je devrai me remonter l’énergie, les abdos et les fessiers, les bras et l’estomac, le moral et la concentration, la bonhommie et le laisser-aller savant. Dans la cours des grands , l’art d’en prendre et d’en laisser est garant de votre santé mentale et du bon fonctionnement de vos nerfs … Surtout ne pas recommencer à fumer sous la pression !

Entre-temps … Varadero , encore, c’est pas grave, c’est juste ça dont j’ai besoin !
Une serviette, un bikini, une chum de fille, une chaise longue, pas trop d'Elvis Gratton et de Linda et un peu de salsa ... tout de même. Manquera juste Zamouri pour se coller et danser ...




* Un Colibri est en fait un "Cuba Libre" commandé par un Gérard loud et colon dans un tout-inclus et qui fut entendu par ma chouette Katina-Kat-Kat qui daigne bien venir burn-outer avec moi. Je sens que les critiques seront pleines de fiel et de mépris ! Que de joies en perspective !!!! :-)

mercredi 13 avril 2011

La fin approche !

Non non pas 2012 …
Ne vous énervez pas !

Juste la fin de mon dernier film d’hiver en extérieur à vie !
Juste la fin d’un tournage pas facile, géré par un Ostrogothe sans talents sociaux avec en prime, une difficulté à s’exprimer dans la langue de Molière qui lui aura attiré les railleries de ses troupes, tous techs, boss et comédiens confondus. On rêve d’enregistrer ses longues explications douloureuses (pour lui autant que pour nous, hein …) et de faire un mash-up sur la bande annonce avec ! Ce serait pure vilenie mais Dieu que nous ririons !

Mais on n’a pas ce temps-là ! On est toujours dans le jus ! Pas le temps de faire les zouaves ! C’est qu’en plus de Totila Roi des Ostrogothes, on a droit un autre chef qui tant qu’à moi doit être le fils illégitime de Gumby et du Lapin Energizer (on sait tous que ce lapin-là est en fait une lapine), théorie vérifiable si on se mettait à tester son ADN. La mégalomanie a enfin un nom et un visage mais je ne vous le nommerai pas puisqu’il attire les foudres de son équipe qui se pile sur la langue, les rotules à terre ainsi que le reste de leurs parties intimes et j’ai promis de ne jamais faire de movie-pipols-bashing ici. Un acteur américain s'en était déjà occupé anyway.

Il fait un gros film avec zéro budget. Des demandes dignes du tournage de Fitzcarraldo. Personne ne l’arrête. Tout son monde court les bras dans les airs et évidement on est en retard ! Il a tout de même de bonnes idées mais étant habitué à faire des films de 150 millions et plus, son adaptation au petit film de 9 millions est aussi fâcheuse et désagréable que celle de Totila avec ses troupes en attente d’explications du prochain plan et de la prochaine scène. Bref, il est temps que ça finisse !

J’ai surement oublié de vous jaser du temps passé en voiture pour se rendre sur les lieux de tournage … Une heure le matin, une heure le soir, après 14 heures de présence sur le plateau, dans des endroits exigus et odoriférants quand ce n’est carrément pas malsain mais purée de purée que ça look ! Pour un film épeurant, on ne pouvait pas mieux trouver ! Sauf que j’ai cogné quelques clous au volant de mon bolide et ce, plusieurs fois. La gang des Transports et des Locations sur ce projet se méritent la palme d’or de la patience et du professionnalisme !!!

J’ai quelque fois maudit la grande tolérance de ma Titemère d’avoir toujours respecté ma haine virulente de l’école et de ne pas avoir outre-pousser pour que je devienne neurochirurgienne ou comptable agréée. Il m’a semblé qu’un scrub vert avec un masque dans le visage ou un tailleur/ rang de perle/laptop aurait, des fois, été plus facile qu’une « soute de skidoo » et des gros botterlow dans la vaste forêt enneigée, parfumée au doux fumet de gazoline provenant des moto-chenilles grinçantes et toujours en position pas trop isocèle, pente descendante ou montante ! Mais bon … j’ai vu des docteurs s’évanouir devant des acteurs. J’ai déjà lu qu’après Président des Etats-Unis et Astronaute, tous les métiers du cinéma et de la télévision ex-equo étaient les plus enviés par les gens de la planète entière !

Mais dans une semaine à partir de demain, ce sera fini. Fini les jokes en gang, fini les papotages thérapeutiques, les grincements de dents moqueurs et les dos meurtris, les câlins matinaux et les jeux décérébrés du style « La fin du monde arrive, on est les derniers survivants, tu te reproduis avec qui ? », les « Sanewouisss » de notre Craftman et de sa chouette équipe, fini les fous-rires interdits durant les prises, fini le compagnonnage dans l’infortune, le passage de kleenex en cas de débordement et l’entraide digne des plus grands conflits …

Putain que je vais m’ennuyer !
La fin d’un film, c’est toujours triste.

mardi 5 avril 2011

Part des choses et les Grands

Entre Picasso le peintre et Picasso l’homme il y avait un gouffre que seuls ceux qui ignorent la vérité sur ses agissements traversent sans efforts; ils admirent sont art et s’en retournent chez eux avec l’impression d’avoir eu la chance de voir l’exposition d’un grand .
Si on se fie aux dire de sa famille et de son entourage, Picasso était un monstre.

Faire une liste des artistes peintres, chanteurs, acteurs, comédiens, rockstars, sportifs et politiciens qui se sont conduits comme des muffles et qui s’en sortent indemne aux yeux de tous serait un travail titanesque et je n’ai ni le temps, l’envie et les ressources pour faire ce genre de catalogue sombre et assez déprimant en bout de ligne.

Mais il y a toujours un petit rappel une fois de temps en temps …
Un rappel qui fait faire des petites gorgées sûres …

J’ai déjà écrit ici que ma position privilégiée et l’éthique qui s’en suit m’interdit de bavasser sur les agissements souvent douteux des stars du cinéma sur mon blog et je colle à cette morale comme de la fausse neige sur un technicien en tournage d’hiver à Sacacomie ! Mais on a pas besoin de mon apport pour savoir que l’adage « ONLY RICH PEOPLE CAN AFFORD TO BE UGLY » est de mise depuis que le fric existe, que les rangs sont observés et que le pouvoir sous toutes ses formes fait force de loi (anti) naturelle … Tous les jours des injustices nous sautent aux yeux.

Mais quand les grands de ce monde frappent, injurient, abusent, humilie et tutti quanti, on dirait que les gens en général, une fois bien insurgés, oublient … Une fois qu’ils oublient, ils recommencent même à célébrer les Grands. On va voir un boxeur incestueux avant qu’il ne passe ne court pour lui faire une claque amicale au dos et le sommer de « Ne pas lâcher » ! On alimente le compte Twitter d’un acteur connu pour ses frasques de dope/prostituées/brosses/retard au boulot/violence conjugale mais aussi parce qu’il nous fait tellement rire dans sa série télévisée et on le « Like » jusqu’à s’user l’index sur sa page Facebook.

Marc Cassivi se pose cette question dans son article sur l’affaire Cantat-TNM dans La Presse : -« On ne parle pas que de morale. On parle aussi d'art. L'art est au coeur du débat. N'en déplaise aux moralistes, il y a une distinction à faire entre l'homme et l'oeuvre. Louis-Ferdinand Céline était un misogyne doublé d'un antisémite. Il a écrit ce qui reste probablement le plus grand roman français de l'histoire. Faut-il se priver de Voyage au bout de la nuit sous prétexte que son auteur était monstrueux? Faut-il interdire la projection de Répulsion dans les écoles de cinéma parce que Roman Polanski a violé une mineure? Faut-il empêcher Bertrand Cantat, un meurtrier, mais aussi un chanteur, de chanter? Peut-on donner une deuxième chance à un criminel repenti? »

Martin Petit y va d’une analyse tout ce qu’il y a de plus terre à terre quant à l’art et les hommes, les pours et les contres, Josée Blanchette signe tant qu’à moi le billet le plus sensible et capte toute la grande, trop grande peine qui découle des actes de folie des hommes violents face aux femmes, trop souvent leur femme ! Celles qu’ils disent aimer …

Je fais malheureusement partie de ceux qui ne font pas la différence entre un homme et son œuvre, il y a un piton on-off dans mon cœur et un batteur de femme ne me verra jamais l’encourager, je n’applaudirais plus un meurtrier, je n’accrocherais pas de dessin d’un abuseur et je n’irais jamais voir un asshole au cinéma,je n’écoute pas de gros ganstarapper célébrer le proxénétisme, je n’achète plus de vêtements chez Lululemon parce qu’ils encouragent une secte et je m’abonnerais jamais au compte Twitter d’un Troll plein de haine qui menace les vedettes Quebecoises.

 Pas par « judéo-chrétiannisme » ou par pudibonderie, non, mais bien par empathie pour celles qui mangent une volée, pour la famille en deuil, pour ceux et celles qui ont perdu un être cher, des enfants qui ont perdu leur mère, pour ceux et celles qui ne dorment plus la nuit, un nœud de peur dans le ventre. Suffit de voir une seule fois, une femme qui vous est chère le visage tuméfié, le pouls faible, les os cassés, les yeux pleins d’eau, une seule fois.
Suffit d’un grand ami assassiné pour savoir que le pardon et la réinsertion c’est comme imaginer que le Mcdo c’est bon pour la santé.

Je fais d’abbord et avant tout parti d’un groupe d’enragés qui considère que tout le monde devrait être traité pareil. Et c’est là que mon beau Yves Boisvert arrive avec toute sa pertinence et son assiduité dans l’information. Paraitrait que Rockstar ou non, tu ne seras pas bienvenue en terrain Canadien Monsieur le Chanteur-Assassin …
Je souhaite pour une première fois qu’un théâtre soit vide, malgré tout le talent du metteur en scène et l’ouverture d’esprit de Mme Pintal …

Des solutions ? Si personne n’en a vraiment trouvé, qui suis-je pour donner mon avis ?
Mais monter sur un stage et générer des applaudissements ? J’ai vraiment un problème sépulcral avec ça … Je ne réussis plus à faire la part des choses et plus ils sont Grands, pire c’est.