dimanche 27 juin 2010

Liberté on wheels

Toyota Corolla 1996, 287 mille kilomètres, bleu marin et rouille, en presque bon état, à vendre maintenant pour 700 beaux dollars.
Signez ici, voici les clefs, voilà le travail.
Top là !
Marché conclu !
Merci beaucoup !
Et c’est ainsi que Mister Fiss, à deux semaines de son grand départ du nid familial douillet, cocon duveteux s’il en est un, se retrouve fier propriétaire de sa première caisse, monument de satisfaction et d’amour-propre, « chick magnet » et plus-value de virilité, liberté on wheels avec un très grand L.

Dans deux semaines mesdames et messieurs, Mister Fiss sera officiellement un Homme.

Un homme qui paye son loyer et ses comptes.
Un homme qui empile des papiers supposément importants et les règlent une fois par mois, peut-être.
Un homme qui gère son horaire et qui n’a pas à puncher.
Un homme qui dirige sa vie comme bon lui semble.
Un homme qui décidera de lui-même s’il abuse ou s’il se calme.
Un homme qui devra s’organiser lui-même, sans aide ou rappels.
Un homme qui apprendra surement à la dure comment remplir son frigo.
Un homme qui saura faire la part des choses, je le souhaite.
Un homme qui rentrera dans le système, Belair, Hydro, Vidéotron, Banque Nationale, Gaz Métro, Provigo, Uniprix, Jean-Coutu, Impôts Québec, Canada, AQTIS, IATSE, Castonguette et Permis, j’en passe …
Un homme qui travaillera fort, du mieux qu’il le peux, tant qu’il le pourra.
Un homme qui visitera sa mère, boulottera avec son père.

Mon homme , mon fils.

Maintenant qu’il a son appart, son char, sa job, son coloc et sa vie, ne manquerait plus qu’une bru et des petits enfants !

Ça peut attendre, faut commencer par toper le 300 Kilo avec sa bagnole dans des voyages qui forment la jeunesse, dans des trips de Paint ball qui solidifie la gang, dans des aller-retours de jobs à l’extérieur qui vous forgent l’expérience et quelques tours chez le garagiste,son nouveau meilleur ami pour l’année à suivre, qui rappelle que la liberté a bel et bien un prix.

Profites-en belle face ! Vay Fangio !

dimanche 20 juin 2010

The EDUCATOOOOR contre la machine à monstre

Elle existe réellement, elle est très prolifique, très efficace.
C’est une machine aux allures de matrice infernale qui englobe tout un monde pas toujours visible à l’œil nu et qui fait plus de ravages qu’on voudrait bien le croire.

Malheureusement, c’est pas un p’tit suit rouge et une cape au vent qui risque de changer quoi que ce soit, let’s face it …
Par contre, une bonne dose de râlage n’a jamais fait de tord à personne et je crois que je suis spécialement mûre pour une cession défoulatoire maintenant qu’un des suppôt de la MàM ( Acronyme de Machine à Monstre, merci …) est enfin parti de notre beau tournage. Il était temps …

En bref, la machine existe dans le monde du cinéma et dans le fabuleux milieu du spectacle en général, musique, théâtre etc.
Elle prend en son sein une multitude de jeunes gens beaux, talentueux, charismatiques, égocentriques et exhibitionnistes et leur font faire pas mal n’importe quoi tout en faisant miroiter que le chemin de la gloire est à porté de la main et le sac de fric à un rôle près.
Tant qu’ils sont gentils et qu’ils acceptent tout ce que les réalisateurs leur impose ou leur indique, même ce qui n’était pas prévu, pas sur le contrat, pas dans le wish-list, pas dans leurs cordes.
Ces jeunes thesbiens se verront promettre trois millions de projets dont certains qui fonctionnent et qui les mèneront au début d’une lancée céleste et c’est là que la MàM ramasse tout ce qu’il y a de laissés pour contre, les sans familles, ceux et celles venus de milieu de pockés et de naïfs en quête d’amour universel, les trop fragiles, sans oublier ceux et celles qui font des come-back après être tombés dans le stupre et la luxure (et que je te sniffe un beau million par ci et que t’en joue un beau cinquante mille au casino par là et que je t’achète un char à toé, une maison pour toé et ainsi de suite …) mais dont on pourrait encore tirer quelque chose …

La fameuse MàM a dans son staff une nuée de vautours qui réussissent en apparence sans efforts à faire croire dur comme fer aux acteurs et actrices maintenant un peu connus qu’ils ont pleins de besoins que l’on doit assouvir, pas le plus vite possible mais bel et bien im-mé-dia-te-ment, comment ça que c’est pas déjà faite, parce qu’ils sont dorénavant des êtres suprêmes, qu’ils ne devraient s’entourer que du best en tout temps.
Difficile de rester la tête froide devant autant d’attention, de fric et de piédestaux.

Les qu’en dira-t-on peuvent vous schtroumpher votre superbe début de carrière mais une réputation de bad girl ou de bad boy c’est bien aussi mais c’est de l’ouvrage, vous êtes ce que vous conduisez, on vous aime si vous aimez le bon monde, vous êtes dans un rôle en tout temps, la diète est votre religion et votre entraineur personnel est votre meilleur ami. Le staff vous rappellera sans répit que les seuls qui ont droit au secrets personnels c’est EUX. On ne donne pas d’entrevue au premier venu, on ne se vide pas trop le cœur avec les gens au boulot, les amitiés sont systématiquement louches et les cigarettes peuvent vous mettre un terme à un contrat ultra lucratif le temps de tirer une puff. Les paparazzis sont là au détour quand l’envie irrépressible de se fouiller dans le nez vous prend et gare à vos dames de ménage qui voudraient bien échanger un petit secret contre quelques milliers de dollars …
Et c’est là que les jeunes pourtant pleins d’une belle énergie mue par l’espoir d’une ébauche de vie idyllique se transforment doucement en êtres paranoïaques et anxieux, méfiants et faux-nez, toujours en représentation de ce qu’ils ne sont pas vraiment, se faisant sécher les dents plutôt que de sourire, prenant la pause plutôt que de chiller avec les potes, énonçant des âneries insipides plutôt que de donner libre court à leurs discours propre, se diluant lamentablement devant les gens normaux et équilibrés qui se donnent le droit de dire ce qu’ils pensent …

Jusqu’au moment où ils deviennent enfin de vrais monstres, craquants sous les barèmes et les conditions. Mais c’est souvent suite au fait que le mot NON n’a plus sa place, que les agents, le casting, les producteurs se vautrent dans des demi-vérités et des semi-mensonges, que ces jeunes là devenus adultes n’on plus jamais le pouls de la vrai vie.

Quand dans la vrai vie un tech arrive en retard d’une heure et plus, on lui donne de la marde. Pas ma vedette.
Il s’en criss et en rajoute en prenant son temps.
Quand un tech a la fuse courte, on s’explique et on règle ça OPC. Pas ma vedette.
Il s’en fout et considère qu’il a du caractère.
Quand un tech pète dans le visage de quelqu’un par inadvertance, il s’excuse et se sent mal. Pas ma vedette.
Je lui fais remarquer et il me répond : « Oh what ever. »
Quand un tech n’aime pas un autre tech, il s’arrange pour l’éviter et ne pas s’en faire. Pas ma vedette.
Il dégaine une énergie solaire à vomir dessus et dire les pires grossièretés en son honneur et ce, dès qu’il trouve une oreille nouvelle.
Quand un tech fait sa dernière journée sur un plateau et part avant les autres, on l’annonce et on l’applaudit très fort et se dit qu’on s’aime et bonjour les effusions d’amour. Pas ma vedette …
Ce fut sa dernière journée Jeudi et 5 personnes ont applaudit froidement et vite fait …

La MàM fait toujours défaut à Montréal parce que les gens sont moins « nez-brun » qu’ailleurs, croyez le ou non …
Et c’est là que l’EDUCATOOOOR a été prise d’une grande fierté qui lui a gonflé le cœur et se dit que le monde du cinéma Québecois en est un bien distinct.

dimanche 13 juin 2010

Oooooooooh que, oh que ...

Que j'ai envie d'écrire plein de trucs
Que j'ai des billets à fignoler
Que j'ai des histoires à vous raconter
Que j'ai des potins extras à partager
Que j'ai des secrets à vous susurer au creux des oreilles
Que j'ai des fables à fontainer et des ôdes à dérouler

Mais ...

6 jours semaines c'est pas bon du tout pour bloguer
Oh que non ...

Ne boudez pas je vous en suplie
Je vous reviens dans pas long, presque reposée !

dimanche 6 juin 2010

Bout de tunnel

Un tunnel, 2 bouts, 160 guerriers, une moyenne de 200 techniciens, 17 cinq gallons de faux sang, des racks d’épées tordues, de javelots tronqués, des boucliers cabossés, des kilomètres de tapis de caoutchouc, des centaines de boites de Wet-Ones, des milliers de rouleaux de Scott Towels, du jus de bras, des postillons en masse, des ondes de walkie-talkie sur-utilisés, des milliers de pas dans tous les sens, des changements d’idées, des changements de plans, des changements de costumes, des changements de maquillages, au dessus de 300 serviettes, un service de buanderie de nuit, des douches mobiles, des lignes droites dans les moniteurs de cerveaux qui ne savent plus où diriger leurs pensées tant tout allait trop vite, des blessés, des band-aid, 2 médics de plus que d’habitude, du chaos et des grognements en trame sonore et un spectacle renversant de la part des cascadeurs d’ici et d’ailleurs, sans oublier un réalisateur complètement éclaté qui a décidé de rythmer le tout à grand coup de bâton sur un drum de fortune en hurlant dans un micro, le volume au maximum en chantant des hymnes bien personnels …
Pendant 2 semaines …
17 heures par jours …
C’est la raison de mon absence ici …
Putain que je suis fatiguée …

J’aimerais vraiment crier mon amour à Valou, Lolo, MF et Hélène pour être arrivées à passer à travers ce tunnel avec brio, sans dormir, avec leurs vies trop pleines par-dessus le marché.
Vous êtes des championnes du monde et mon admiration est sans limite, ma vénération sans borne. Un quart de jour, un quart de nuit, 30 personnes qui habillent, déshabillent, recousent, lacent, réparent, classent, reclassent, plissent, trient, frottent, montent, démontent, toutes ces personnes venues de l’atelier, de chez eux, d’un autre tournage, qui sont là depuis le début ou qui ne viennent qu’une journée pour dépanner, toutes et tous je vous bénies d’un lyrisme gluant. Une mention toute spéciale pour notre Designer de Montréal qui a vu ses costumes se faire détruire sauvagement et qui a garder son sourire rayonnant et encourageant, t'es hot Sim ! Très hot ! Voilà !!!

La jolie chose dans tout ça, savez c’est quoi ?
Pas une fois on a eu à dealer avec des acteurs ou des actrices un peu chiant.
2 semaines pas de biberons, de caprices ou de demandes spéciales.
2 semaines de gros smiles dans la face des intéressés, trop heureux d’enfin pouvoir se taper sur la gueule à qui mieux mieux et de faire des saltos arrière avec triple boucle piqué. Exaltés d’enfin pouvoir montrer ce qu’ils ont pratiqué dans les derniers mois et de nous mettre ça devant les 3 caméras convoquées pour l’évènement.
Enfin pouvoir compter leurs bleus, leurs ecchymoses et leurs scratchs comme des trophées ou des médailles, comme une preuve de travail accomplis avec fierté.

Le tout orchestré par nos deux Maestres Es Pro Coordonateurs de cascade Marc Désourdy et Jean Frenette, qui lui a eu droit à un chant d’anniversaire, toutes épées dehors, de la part de son équipe de valeureux guerroyeurs paddés et ensanglantés. Le Senseï a bien failli verser une larme mais comme il est fait de métal avec un centre au sucre doux, il a réussis à se garder ça pour chez lui. Testostérone oblige …

La lumière au bout du tunnel est à 3 jours de tournage, bien rodés pour la deuxième équipe faisant un joli ménage dans ce qu’il reste à faire de plans dits de « poignées de portes » (comprendre ici tout ce qu’on appelle affectueusement les inserts et qui ne demande que des objets ou des petits bouts d’acteurs et surtout pas de jeux ou d’émotion) pendant que la première équipe retourne à la lourde tâche des vedettes de renoms déconnectées de la réalité, mesquine et délinquantes, gâtées pourries et franchement désagréables pour encore deux jours … Thank God qu’ils sont pas tous comme ça !

Juste hâte de recommencer à jouer avec les gentils et gentilles comédiens et comédiennes, leurs doublures et surtout leurs cascadeurs, nobles représentant de l’adrénaline et des millions de dollars au box office, majestueux ambassadeurs de l’humilité et du courage qui rendent les acteurs et actrices plus grands que nature.

La lumière au bout du tunnel est un follow-spot qui brille sur vous !