jeudi 7 janvier 2010

Intensité puissance mille


Pour le Québec, les Etats-Unis, le Mexique ainsi que tout le reste du monde, une étoile s’éteint, laissant une bande de bergers, de brebis et de Rois Mages sans lumière, sans chemin.
La première personne qui chantait, pleurait, criait toutes les tristesses dans trois langues qui n’a jamais nourri les polémiques du patois mais qui a surtout donné tous les sens aux mots, toutes leurs sonorités, sans que personne ne trouve le temps de s’en offusquer.

La seule à chanter Chavela Vargas comme si de rien n’était, à se lancer partout, que ce soit un festival, une micro salle, une salle immense, un cirque , ici et là et y ravir who ever was there, une des rare à changer les gens au sortir de ses prestations.

Victime d’ennemis virulents installés en son sein, pied dans la porte, ils ont envahis et conquis en laissant un trop grand vide.

Son intensité n’avait d’égal que le tourbillon suscité sur la fibre optique dans les derniers jours, allant d’extrêmement grave, passant par la mélancolie, bifurquant vers la laideur, déviant vers l’ombre des Talions et atterrissant dans le repentir et la fragilité, la délicatesse comme elle seule savait la chanter.
À la puissance mille, elle aura intensifié les rapports entre tous ses admirateurs, ses détracteurs, ses acolytes et sa famille au quatre coins du monde.


La plus jolie phrase dans ce bousier déguisé en oraison funèbre vient d’une des personne qui a, sans le vouloir surement, commencer un bal au allures burlesques et qui dit ceci :
« C’est beaucoup de bruit pour une musique si douce. »

Lhasa toute douce justement,pleine de fougue, je ne comprenais rien à ce que tu chantais et je ne pouvais pas t’écouter chanter les jours de pluie, tu aurais chanté en Yukaghir j’aurais compris la force et l’amplitude de tes propos et je me serais noyée dans mes propres larmes.
Mais c’est promis, maintenant on te laisse en paix avec la chorale des anges et on célèbrera la magnitude de ce que tu laisses sur terre.

Merci Lhasa

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau témoignage..

La Tortue têtue a dit…

Bien dit, magnifique éloge de la douceur.

Djouly Del'Haval a dit…

Superbe texte! merci.
Sa voix a bercé mon fils bébé et y est gravé à tout jamais dans sa mémoire.
Aujourd'hui ado il s'en souvient encore.

Julie a dit…

Merci, c'est si beau et triste. Je me souviens encore la première fois que je l'ai entendue, c'était son premier album, un soir très tard dans un café, un petit moment de perfection feutrée, je suis tombée amoureuse. Elle me manque beaucoup, mais je n'ai pas encore le courage d'acheter son dernier album.