vendredi 24 juillet 2009

Donne moi encore une nuit


À la croisée du jour, je tombe sur les affiliés de l’aurore.

Petit vieux de cent douze ans qui promène son fidèle ami canin teigneux.
Grosse dame qui part, vêtue de bleu de pied en cap, amoindrir les souffrances des scrofuleux.
Camelot Tamoul dans sa caisse qui crache des percussions à sauce Bollywoodienne qui largue les nouvelles du jour à toutes les portes.
Étudiants avec des traces d’oreillers au visage, le cheveu rebelle et la queue de chemise sans dessus dessous qui marche vers leur avenir incertain.


Le couple Vietnamien dans leurs habits de teflon, forts, silencieux, stoïques et travaillants, toujours au poste pour améliorer la vue de tout un cartier en leur mettant des lunettes sur le nez sans jamais ne prendre de poses.
La petite et vieille Reine Italienne qui veille à sa fenêtre sur le passage de tous ces gens en les scrutant tous, comme une revue de l’armée de fourmis, qui s’engouffre dans la station de métro voisine.


Le papa Libanais qui reconduit toute sa smalah à gauche à droite dans la ville qui s’éveille, tous campés d’une mission quotidienne, pas très démonstratif mais toujours en devoir, ne faillant jamais à la tâche paternelle et maritale.
Mon voisin acteur qui sort son gros chien, jeune et balourd, indiscipliné et content, sachant très bien qu’il vient de s’adopter un tas d’emmerdes mais au moins, il sortira le matin tôt …
Tous les automobilistes non-contents de ne pas pouvoir garer leurs bolides au centre-ville qui viennent me faire penser qu’une demande de vignette s’imposera dans pas long sur notre jolie rue.
Les deux adeptes de Bixi qui trouvent qu’on a surement le plus grand rack à vélo de toute la ville sans vraiment comprendre pourquoi ici justement.

Et moi qui rentre après une nuit complètement déconnectée dans un studio sans fenêtre, qui ne fais la différence entre le jour et la nuit qu’au contact de ces petites minutes matinales bleues, toutes en mouvance ou en écoutant mon Zamouri respirer régulièrement encore dans les bras de cette salope de Morphée qui ne daigne pas me prendre à son tour.

Même si tout ça semble apaisant, je préfèrerai ne pas être une chauve-souris.
Même si tout ça semble joli, je préfèrerai ne pas boire ma bière de fin de journée à six heures vingt-deux AM ...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une jolie version Montréalaise du « il est cinq heures » de Dutronc.

C'est vrai que malgré tout, cette description magnifique se paye au prix fort...

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