jeudi 27 août 2009

Gloire à La Guylaine


Dans un cartier populaire et populeux, sur une rue qui ne paie pas de mine, se cache dans un local petit, sombre, brinquebalant et remitonné au meilleur des connaissances de l’hôte de ces lieux un endroit où l’on regagne presque ses vingt ans.

Depuis le début des années 80, cette « magicienne-psychopop-esthéticienne-épileuse-amie » rentre six matins sur sept dans ce qu’elle appelle pompeusement son Institut, le mascara appliqué, le sarrau empesé, la main experte et la loupe grossissante en place.
Ennemi public numéro un du comédon, elle a minimum 2000 lbs de pression dans les bouts de doigts et fait ressortir les pires immondices de votre pauvre peau qui elle, crie sa joie à grand coup de pores dilatés et rafraichis.

Aucun poil ne lui résiste sous ses élans de sprinteuse Olympique quand vient ce fameux temps où l’on ne peut plus se présenter en mini-jupe sans se faire appeler Gérard.
Et aux folicules récalcitrants, elle brandira son faisceau électrocutant sans mercie !
Elle ne craint aucun « unibrow » embarrassant, armée de ses pinces, prête à toutes les tortures au nom sacré de la Beautée avec un grand B.
C’est aujourd’hui que vous allez être bien dans vot’peau, Foi de Guylaine !

Disciple intransigeante des produits venus de la ville Lumière et qui vous coute une semaine de salaire, elle se gave de bouffe pré-emballée du marché du coin, a l’air de la grande sœur de Audrey Hepburn avec un accent provincial très fort que je ne saurais reconnaître, donne dans le «ça l’a-quand qu’on-y jousent-mainque» lorsqu'elle vous jase tout en vous faisant le massage du visage dont vous n’auriez même pas cru la fabuleuse existence …

Guylaine endure son mari Italien, n’a d’amour réel que pour sa princesse de fille, écoute sans fin les caquetages de ses clientes et se rend même disponible pour un client dépoilé mais qui ne veut que lui parler de ses problèmes avec sa femme.
Elle frotte les cous, les épaules, les minois et les âmes, se penche sur l’actualité validé du 7jours et nous fait pratiquer la lecture de revues à potins que l’on n’oserait jamais acheter.

Embaumées, déculpabilisées, douces et poncées, même les clientes qui ont du partir de notre merveilleux cartier y reviennent parce que Guylaine, du haut de son expérience, de sa tendresse et de sa générosité, nous enlève momentanément la lourdeur du temps qui passe sur notre corps et allège notre tronche de quelques signes de lassitude wish is …

Very nice ! Very pas cher ! Very local ! Very indispensable !
Au plus haut des Cieux qu’elle est, La Guylaine !

Péyesse : Les messieurs ne sont admis que sous recommandation de cliente régulière.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Si l'épilation peut devenir un plaisir, je ne peux que porter Guylaine aux nues ;)

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Angélus a dit…

Je ne suis pas digne de te recevoir Guylaine. :P

DarK Rémi oF DooM a dit…

Fier de mon imposante pilosité, je ne saurais être interpelé par ce témoignage qui est néanmoins très inspirant et vivifiant. Je me permettrai tout de même, ce soir, de dédier une gorgée de ma grosse Laurentide tablette à cette femme exceptionnelle.