dimanche 30 août 2009

Cougar et autres félins nocturnes


Sur un dance floor près de chez vous, une femme se trémousse le popotin une fois par semaine, pratiquant ainsi ses mouvements fluides, assaisonnés de moments sexy, de claquements de doigts joyeux.
Elle a le corps souple et du beat, dance d’un genre agile et élastique sans relâche.
Son exutoire en est un ludique et la met dans une grande transe. Naturelle.
On ne saurait pas vraiment lui donner un âge.
À moins qu’on ne se rapproche de très près de son visage, tout de sa personne respire la jeunesse et l’énergie !


Mais c’est du bluff tout ça ma chère !
Heureusement qu’elle ne fait pas son âge parce qu’immature et folichonne comme elle est, si elle avait l’air d’une matante, elle passerait pour un peu folle, un peu sénile.

Les clubs, les after-hours, les événements de type Rave ou Skins regorgent d’ex-jeunes minettes qui font tout en leur pouvoir pour envoyer promener la gravité, tirer la langue à l’usure, faire un doigt d’honneur à la cruauté du temps qui passe, faire comme si ce visage un peu fané n’était pas le leur. Elles poussent plus de métal au gym que vous messieurs, se tournicotent comme des serpents dans les cours de yoga-extrême, mangent ultra-grano, se bourrent de vitamines venues de pays lointain, s’injectent des virus grossissant leurs lèvres, ont de jeunes amants, découvrent le lesbianisme récréatif, font de l’extasy dans la plus grande liberté, s’habillent écourtiché et se bronzent intégral 2 fois par semaine.


L’étape suivante est la rénovation plus sérieuse, remonter ce qui descend invariablement, s’habiller en collégienne, se faire des lulus, prendre encore plus de dope, se retrouver dans les endroits où l’on essaies des trips de cul un peu plus hard, en groupe ou en petit comité en se disant que toutes ces substances illicites embrouille un peu la vue et que les rides ne paraitront pas tant que ça finalement …


Tout ça dans un but suprême, celui de repousser la mort le plus loin possible, emmagasiner le plus de bonheur qui soit, vivre une liberté toute adolescente soit-elle avec le plus d’intensité probable et tant qu'à y être, essayer le plus de trucs possible avant que ce ne soit plus faisable.


Les amis fifis le font depuis belle lurette mais l'ex-jeune-fille dans les clubs est un phénomène plus récent et plus répandu en cette ère de société de loisirs et de stupre, comme si on ne voulait plus que ça s'arrête jamais !

Pour ceux et celles qui aiment danser et se faire défoncer les oreilles sans passer par toutes ces étapes justement, il est difficile de faire fi de son âge en comparaison avec la clientèle des bars dits mainstream même si on se tient bien, qu’on ne se démonte pas trop la cervelle avec des « stuffs à mouches » vendus par les motards, qu’on reste dans les limites du montrable côté vestimentaire et qu’on n’est pas trop sur la cruise. C’est dur parce qu’on est systématiquement outcast, on est stigmatisés et observés par les habitués de la place et qu’on risque d’y croiser les amis de son Tiku, rien pour se sentir relax …

Et pourtant, je berne encore les jeunes danseurs, je souris encore aux jolies jeunes filles qui dansent près de moi sans tenter de les séduire, je fais encore tourner de l’œil les plus téméraires qui rêvent d’une « vieille cochonne », je complimente les DJ dans leur booth et je suis encore sur les guest lists … sans me déguiser en petite chatte salopinette du secondaire quatre !


Mes dix ans de moins je les ai parce qu’une passion m’habite.
Juste parce que je n’arrêterai jamais de danser.
J’espère seulement ne jamais finir avec la mention pathétique de Cougar et que mon Zamouri aimera danser autant que moi et aussi longtemps en se foutant éperduement du regard des autres.

Ne jamais devenir sérieux.
Jamais.
Jamais.

9 commentaires:

tchendoh a dit…

Cool post, cougar!

Anonyme a dit…

Je n'arrive pas à savoir si c'est un phénomène purement outre-atlantique, je n'ai pas vu ça ici en France...

En tout cas, je suis certain que ta méthode marche bien mieux ! ;)

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Patrick Dion a dit…

Les matantes cochonnes, c'est drôle! ;-)

DarK Rémi oF DooM a dit…

N'étant pas très axé sur la discothèque et la "night life" en général, je ne suis pas très conscient de cette réalité qui semble prendre de l'ampleur. Ceci dit, je suis d'accord que c'est dans le cœur que la jeunesse subsiste beaucoup plus que dans un corps artificiel avec de la musique à haut volume dans une ambiance tamisée. C'est le plaisir et la joie de vivre qui doivent primer sur la crainte de vieillir sans quoi les efforts pour paraître immortel deviennent futiles.

Robein a dit…

Prendre trop au sérieux son individualité, sa personne et tout ça, c'est un peu comme trop prendre au sérieux la religion. Tout le monde peut plus facilement en rire. Le seul con qui en rit pas, c'est l'individu qui se prend au sérieux, le croyant aveugle. Et pis, savoir se moquer, de soi comme de l'autre, c'est pas être un peu plus libre? :)

Aussi, j'ai écouté Flashdance hier.

Paco a dit…

La jeunesse éternelle, c'est dans la tête. Si tu aimes la musique "house" et que tu aimes danser, ben va danser dans les bars de "house music". Si tu aimes la musique latine, va dans les bars latin danser. Fait ce qui te rend heureux/heureuse, tant que ça ne fasse pas de mal aux autres et fuck ce que les autres pensent! Je seconde Dark Rémi et Angélus - trop hot vos commentaires!

Anonyme a dit…

Je ne connaissais pas l'expression :)
Mais je fais le même souhait que toi : garder l'essentiel toujours à l'esprit - le plaisir et la danse. Au diable le reste.

(et ce, même si mon chum a 8 ans de moins de moi !)

La Shirley a dit…

L'autre expression est le "Mougar" (man-cougar) qui se donne aux hommes qui font pareil, avoir l'air jeune à tout prix, même si on ne berne que soi-même ... j'espere vraiment ne jamais me rendre là !

Gaudie a dit…

C'est bien connu que c'est dans la tête que ça se passe...moi, il m'arrive encore assez souvent de danser comme une folle sur la musique africaine tu-seule dans mon salon en faisant le ménage, ou alors lorsque je suis dans les iles et qu'on m'invite à une belle soirée (là c'est le pied, et je chavire aisément dans des bras inconnus!) ou bien je mets des vieux morceaux sur mon pickup, qui me rappellent ma jeunesse, et je m'éclate! Et si je devais faire tout ça devant des yeux peux enclins à l'indulgence (genre des plus jeunes qui lèvent les yeux au ciel devant les steppettes des plus vieux...tu me suis?) hé bien, je m'en fout royalement puisque danser ça rend heureux, c'est exaltant, ça donne bonne mine, et c'est bon pour la santé! Mon défunt dansait comme un pied, on en riait beaucoup, il n'avait aucun complexe, ça le rendait heureux! Alors, danse ma Shirley, non-stop!...comme dirait Léonard Cohen...dance to the end of love!