vendredi 29 mai 2009

Endurance


Entourée de mésadaptés comme moi, de 15 à 17 heures par jour, dans des conditions que certains nommeraient insalubres, abrutissantes, bruyantes et anarchiques, avec en prime un manque de plus en plus flagrant de sommeil et ses méfaits,
les « fuses » sont de plus en plus courtes …
Les esprits s’échauffent, les tons montent, les dents grincent et le grand manège de la mauvaise foi se met en branle.

En tant qu’out-sider du monde dit normal, j’idéalise souvent la vie de bureau en me permettant de croire que les gens sont moins rocker et que toutes ces fourmis grouillantes dans les grandes tours à bureaux ont encore un semblant de bonnes manières …

J’espères que je ne me trompe pas trop …

Ici dans notre bulle pleine d’illusions bien étudiées et orchestrées dans un joli chaos tout Shaeksperien soit-il, on rigole, on se permet des trucs pas possibles et on est nourris de gros sandwichs « spécial-pontage » deux fois par jours et les cappuccinos revolent joyeusement …

MAIS !!!!!!

Arrivent les jours (souvent les derniers du contrats) où quand les cacas frappent le ventilo (bon, bon, je me permet…) un à la suite de l’autre, l’humour rapetisse dangereusement, les plombs pètent allègrement et les égos sont scratchés assez pour attiser des envies irrépressibles de vengeance …

Et la machine-à-mémèrages démarre en trombe dans tous les départements, c’est subtile comme un convoie de truck de Walmart et gros comme un nez dans la face que tout le monde mange de son prochain.


Les conseils absolument essentiels du type « évidences-même » parviennent d’un département à l’autre (l’un ne sachant pas DU TOUT ce que l’autre fait), les Hauts-Placés se mêlent de tout sauf de ce qui les concernes, mettre sa faute sur son assistant devient monnaie courante, les débutants craquent et les remplaçants pleurent …

Bref, c’est un exercice d’endurance phénoménal que de travailler en gangs tricotées serrées comme les miennes !

Et je me met-y pas à penser aux troupes de cirque …

Aux troupes des Forces Armées en Afghanistan, la troupe de Médecins sans frontières, les troupes de danses qui font des tournées et me revoilà toute retournée moi-même …

La grappe n’est pas l’apanage de tous les êtres humains et des fois, je rêve d’Ile déserte avec un bar et son barman, vieux, sourd et muet, juste assez fringant pour me faire mes mojitos ...

6 commentaires:

Gaudie a dit…

Ah ben là, y-é temps que ça s'arrête!...you need a break baby!
C'est là que j'me console, faire des petits projets bien de chez-nous, avec une troupe de vieux trooper zen et au dessus de tout bitchage, c'est sûrement moins payant, mais définitivement plus gratifiant...et puis, on a tous grandis ensemble, alors on se connait et on s'aime...on se pardonne d'autant plus facilement.
Quel métier!

Paco a dit…

Pour ce que ça vaut Gaudie, j'ai vu des vieux trooper avec une mauvaise foi dans la stratosphère et des attitudes de marde. Comme disait mon estimé collègue électro du temps de ma courte vie dans ce monde: "y'a une différence entre 25ans d'expérience et une expérience qui date de 25 ans" ...

Heureusement, tous les vieux troopers ne sont pas dans cette catégorie, puisque mes plus beaux souvenirs sont bel et bien avec les Yodas du cinoche...

Shirley: les bureaux c'est l'enfer. Surtout les bureaux dans lesquels les gens font presqu'autant d'heures que vous avec une pression constante et 3 semaines de vacances par année. Comparez-vous et consolez-vous, même si c'est vraiment en effet un monde assez rude merci, la pellicule - you are a true Spartan Shirley!

Anonyme a dit…

baah, ca va passer et...recommencer sur le prochain

fouinet. a dit…

Après le cahot belle Shirley le calme revient et les mojitos ne sont pas si loin.

La Shirley a dit…

Merci belle Fouinet !!!
Bienvenue chez nous !!!
Gros bizous !

Sara a dit…

Souuuuveniiirs!

Je suis sortie de ce genre de milieu: travail de terrain plutôt que travail de plateau, mais même fuses qui raccourcissent, même épuisement, même tricotage serré serré.

Après, on recommence, parce que finalement, on aime ça. Et avec le temps, on en est même nostalgiques...

No sense at all.