jeudi 4 juin 2009

Passion originelle


Le premier coup au cœur, t’en souviens-tu ?

Petite fille avec la gêne qui prend tout le corps et la tête, le nouveau sentiment qui étourdie et qui donne comme un début de nausée.
L’envie irrépressible de courir se cacher pour je ne sais quelle raison, soudainement une vague chaude qui finie dans les yeux en une multitude de picots noirs et blancs, si je m’évanouie peut-être qu’il viendra me prendre et me soulever pour me sauver de mon malaise de ... de …
Mon malaise de … ben je crois que c’est la première fois que j’avais un malaise d’amour … à six ans, pour un grand Serge de 13 ans …

Je suis « tombée » amoureuse pour vrai. Par terre. Il n’est pas venu me sauver.

J’ai pleuré très fort dans les bras de mon papa et je ne comprenais pas pour quoi il ne tombait pas lui aussi. Et j’ai eu mal. L’expérience d’un premier refus, l’horreur d’un rejet par une idole, le début des grands tourments nivelés par des solutions pour y remédier pas toujours toujours saines …
Qu’est-ce qu’on ferait pas pour être aimé quand on a six ans ?
Mon imaginaire chevaleresque me transcendait dans des images de princesse toute vêtue de blanc dans des robes qui virevoltaient dans le vent sauvée des eaux par mon Serge preux et éperdu d’amour pour moi, irrésistible et fascinante créature (Merci Andersen, Merci Grimm) et ma mère qui m’appelait pour le souper mettait un frein à cette schizophrénique ruée d’amour assez vite merci …

J’essais de penser à ce qu’une jeune fille qui se découvre un coup au cœur pour une autre petite fille peut bien se faire comme scénario dans sa tête inexpérimentée et sensible .
J’essais de concevoir ce qu’un petit garçon de sept ou huit ans se raconte comme histoire pour imager l’amour qu’il porte à un compagnon de classe ou un ami de la ruelle …
Les envolées lyriques pleines de brumes et de confusions génitales sont-elles associées aux imageries quotidiennes ou encore à celles des histoires que les parents racontent ou sont complètements uniques ,évasives et nébuleuses mêlées à des petites culottes qui pompent sans savoir pourquoi ???

Une filleule adorable et très jeune annonce sans sourciller qu’elle aime dorénavant Lili-Rose et que les deux vont se marier, le petit dernier de ma chum de fille me dit qu’il a un amoureux et qu’ils se donnent des becs et tout ça sans même se douter que quelque part dans le monde cette phrase en serait une de mise à mort …

Moi je les crois. Je les crois d’aimer. Je les crois d’être heureux dans leurs effluves de guimauves et de gommes ballounes. Je les crois d’être romantiques. Je crois en leurs premières fois, quelque soit l’heureux ou l’heureuse élue.

Je crois en l’amour le Vrai sous toutes ses formes, tant que c’est le Vrai de chez Vrai.

5 commentaires:

Paco a dit…

Touchant et bien dit. Moi c'était "Julie" à la maternelle. On se tenait la main pendant les récréations et les autres riaient de nous!!! J'imagine si j'avais tenu le main d'un Stéphane ou d'au André!!!

J'étais aussi secrètement amoureux d'une amie à ma soeur 3 ans plus vieille que moi - Maryse. Moi dans ma tête de petit farçon de 7 ans, j'étais le chevalier et dans mon cas, je me demandais pourquoi elle ne tombait pas pour que je vienne la soulever et la sauver. J'étais juste le petit frère de son amie... "ah qu'il est cute" ... mmpfff...

Patrick Dion a dit…

Elle s'appelait Valérie. Elle avait 5 ans tout comme moi et elle était totalement craquante avec ses grands yeux bruns et son sourire timide. J'avais traversé la classe de maternelle pour aller l'embrasser. Elle avait éclaté en sanglots et était parti à la course me stooler au prof, qui m'avait bien puni. Ce fut la première fois où j'ai compris, dans un même souffle, qu'il ne fallait jamais faire confiance à une fille ni à l'amour et que les deux ensemble constituaient le mélange le plus explosif qui soit. Dieu merci, avec l'âge, le cocktail est plutôt devenu addictif.

fouinet a dit…

Moi j'avais 8 ans mon frère19. Son ami Benoît V.18 environ. Il venait chez- nous à l'occasion. Je l'attendais le BenoitV.Qu'il était beau et comme j'étais amoureuse à en avoir mal au ventre.Personne n'en a jamais rien su lui non plus surtout qu'à ses yeux je n'étais qu'une petite chose sans importance.Que de souvenirs!

vanessa a dit…

L'amour n'a pas de sexe ... gars, fille ou fille, fille ou gars, gars
je crois très fort que le sentiment est le même, que les papillons dans le ventre son aussi intense et que les peines d'amour sont toutes aussi douloureuses.

gaudie a dit…

Pour moi, t'es pas loin de ton premier roman...qu'esse t'attends?
Je me souviens de mon premier grand amour comme si c'était hier. Il s'appelait Hugo, il avait 16 ans,j'en avait 12, et il ne me regardait pas parce que j'étais pas très jolie. Il aimait la voisine d'en face qui était blonde et qui avait 15 ans. Des fois je lui parlait, mais c'était tellement souffrant que j'étais soulagée s'il me laissait en plan!
Il étudiait au collège, et il portait des lunettes un peu teintée...ça lui donnait un air mystérieux! Je me demande ce qu'il est devenu...peut-être un ti-vieux bien ennuyant!!!!!