mercredi 28 mars 2012

Souvenirs hivernaux

En cette jolie matinée grise enroulée dans un voile de neige lourde et humide, me remonte un souvenir, des souvenirs blancs et froids mais si chaleureux que j’ai envie de vous en faire part.


1999, mon Mister fils a 9 ans et vit sa quatrième année d’école comme un long chemin de croix. La seule chose qui le réjouit c’est les arts plastiques. Non … deux choses ! Il y a tout ce qui s’appelle activités parascolaires aussi ! Une en particulier fut mémorable. La confection de biscuits à vendre dans le but de ramasser des fonds pour une fin de semaine à Québec qui se déroulerait comme suit : visite du Parlement et activités hivernales dans une Base de plein air non loin de la Capitale.

La confection de biscuits ? No problemo, Tiku et moi sommes passés maitres dans l’art de la biscuiterie à la chaine et comme c’est l’hiver, j’ai plein de temps puisqu’au chômage pour aller aider à la vente des petites douceurs qui gonfleront les coffres pour l’aventure en vue. Allez hop, trop facile , on s’y met ! Ce que nous fîmes avec succès, en plus de vendre la totalité de notre butin à fort prix dans le but d’aider un peu ceux et celles dont les parents ne participaient pas et qui se mourraient d’aller faire la visite-activité-congé de parents eux aussi ! Un beau pot-luck communiste ! 

Une fois les cookies cuisinés, vendus et mangés, les bénéfices entassés dans un compte de banque, fallait bien y arriver, le jour J se pointait plutôt vite. Par un bel après-midi, tous les parents ont reçu une note de la charmante Julie, prof de 4ème année, qui demandait si certains d’entre nous seraient willing de faire du bénévolat durant l’escapade de 2 jours. Moi, Shirley Première du Québec, complètement ravie, cria à qui voulait bien l’entendre que j’irais avec plaisir, signa le dit papier et faisait une ronde gaillarde dans la cuisine avec mon Tiku qui ne savait pas exactement si il était content ou pas … Sa mère n’est pas tellement comme les autres, aillait-t-elle lui  faire honte ? Pouvais-t-on lire dans ses yeux pleins d’incertitude. 

La nouvelle est tombée comme un couperet aiguisé sur l’enthousiasme de la belle Julie : J’étais le seul parent à avoir répondu par l’affirmative ! Deux classes de 35 Tikus chaque, 2 profs à la tête d’un troupeau de gnous affolés et surexcités lâchés lousses dans les rues pavées du vieux Québec, dans la cafétéria du camp de vacances et dans la plaine enneigée de celui-ci ! Elle était complètement traumatisée !!! Que va-t-il advenir de nous, pauvres professeurs sans défense et sans autorité devant ces clowns en liberté ? C’est ben cute qu’il y ait des moniteurs pour les activités mais rendus au soir, les ablutions de 70 morveux en vacance, la coordinations des chambres, des dodos, la remise à l’ordre de ceux et celles qui vont jaser toute la nuit déranger les plus calmes, ceux qui freake parce que c’est leur première sortie, les somnambules, les chicanes, l’autre qui fait de l’énurésie nocturne, celui qui a oublié son ritalin et  qui saute partout, ma foi, on s’en sortira pas !!! C’était mal connaitre l’Arché-Clown en Chef que j’ai surement été dans une vie antérieure, ça ou Colonel  Américain de la Première Guerre Mondiale, faudrait voir avec une tireuse de cartes … À trois, on devrait y arriver ! ON VA Y ARRIVER ! 

Tout a commencé le matin du départ, je dis tout parce que l’hyper actif TDA avec agressivité avait oublié son rithalin, le suspens était à son paroxysme à 7 heure am, une fois partis avec un lot de bagage comme si on s’en allait escalader le mont Everest pour 6 mois, le groupe duquel je faisais partie avait déjà commencer à se sur-crinquer et c’est là que mon butin de chansons idiotes a fait la job mais il y a une fin à tout et on allait pas recommencer à chanter Trois p’tits chats 25 fois en ligne, les tannants se sont tanné d’être sage et quand j’en ai chicanné un, il a vite dit à son pote à côté, en Créole, « Map chiré elle man ! » C’était ne pas me connaitre que de parler dans la langue de Wyclef en pensant que je n’y pigeait rien ! Je lui ai répondu :-« Se mwen menm ki pral chire ou apa si ou kenbe t'ap rele byen fò !!!! »  La nouvelle a fait le tour du bus en 4 nano-secondes : La Maman d’Émile elle parle créole yo !!! Bref … le statuquo était en place, on ne déconnait pas avec la Shirley ! 

En gros, j’ai fait le chien de troupeau, accompagné à l'hopital un ti-énervé qui s’est planté la face dans un poteau en courant dans la rue, fait taire les indisciplinés dans le Parlement, mouché des nezs, accompagnés aux toilettes, commandé des lunchs, fait des jokes niaiseuses, repousser les troupes dans le bus pour s’en aller au camp de vacance, aidé à enfiler des raquettes aux petites Vietnamiennes, mis des skis, prêté mes mitaines à ceux qui n’en avait pas, pris des photos, distribué des jus, des petits pains chauds, ris allègrement des vantards, aider les  « rejects » , flatter le dos des deux profs complètement dépassées, coordonnées les toilettes des filles, fait des nattes, démêlé des cheveux en fin de bataille avec des tuques, calmé les inquiets, rabroué les insupportables, dormi dans un lit trop petit pour moi, ramené les somnambules dans leurs lits, jappé des ordres militaires au petit matin venu, aidé au ré-empaquetage des valises, hurler de rire avec les moniteurs et donner un coup de pouce au chauffeur d’autobus qui n’en revenait pas du montant de baluchons. 

Retour au bercail après une ride qui ressemblait plus à une fin de tournée de Rock Star, un nombre incalculable de petites bêtes endormies la bouche ouverte, qui oublient  l’espace d’un instant d’être cool  parce que la nuit fut trop agitée, un débarquement en ville auprès d’une cohorte de parents inquiets mais qui malgré tout, en ont profité aussi, un dispatch final des pack-sac et enfin , un retour à la réalité bien mérité. J’ai fait de grandes accolades aux deux maitresses d’école qui n’ont fait que me remercier en essayant d’inventer des nouveaux quantitatifs à mettre à côté du mot MERCI. J’en ai profité pour récupérer le mien de rejeton qui me regardait d’un air contrit puisqu’on ne s’était presque pas vu, lui étant avec l’autre groupe, c’était surement mieux comme ça … On a quand même fait le tour de nos anecdotes une fois attablés devant un bon souper chez nous. Les parents du petit défiguré m’ont téléphoné pour me bénir d’avoir pris soins de leur morveux et m’ont envoyé une bouteille de vin, y’a encore du monde qui savent vivre que je me suis dit ! 

Une semaine plus tard, je reçois un téléphone de la prof Julie qui me demande de passer en classe dès que je le peux. Le jour même j’avais un trou dans mon agenda de chômeuse et je me suis pointée là sans savoir ce qui m’attendait. Les élèves des deux classes avaient fait une carte géante avec pleins de petits mots et de bricolages charmants pour me remercier d’avoir été là avec et pour eux. J’ai braillé comme une Madeleine, l’ai serrée contre mon cœur, je les ai tous bizoutés et depuis ce jour, à chaque grand ménage où je jette mes souvenirs de papiers dans la récup, la carte risque de prendre le bord. Un peu avant le premier Mars, jour de déménagement dans  ce qu’on appelle dorénavant la Maison Blanche (une tite fille de 4 ans qui me l’a sortie celle-là), j’ai mis la carte dans mon grand bac vert. Ça suffisait le ramassis de cossins inutiles ! Le 1er Mars de l’An de grâce 2012 à 6.30 hr am, je me suis garochée dans la rue et j’ai repris mon bien ! IN-CA-PA-BLE de laisser cette montagne d’amour-là dans les rebus !

Elle dort doucement dans une de mes milliers de boîtes de rangement en me ramenant toujours à la loi # 1 de la vie : Un cœur d’enfant c’est gros comme ça et c’est de ça que mes souvenirs hivernaux sont parfumés !




jeudi 8 mars 2012

Quand tout se place

La lumière est douce et soutenue, vue imprenable sur un poteau d’hydro et toutes ses jonctions, une petite plaque noire savamment placée pour ne pas me faire de la lumière toute la nuit, les corridors qui sentent fort le Lestoil, une madame de Gestion qui veut bien répondre à toutes mes questions de nouvelle propriétaire de condo, des planchers doux comme des fesses de bébé. Il fait bon dans mon nouveau palace tout de blanc vêtu …

Le sort semblait pourtant vouloir s’acharner un brin en me rajoutant des obstacles en forme d’intrusion médicale, en tempête de neige le jour J du déménagement, en rencontre forcée avec mes nouveaux voisins du dessous qui se sont retrouvés avec un dégât d’eau causé par la vibration des zambonis sableuses utilisées pour les fesses de bébé mentionné plus haut, en clé spéciale qui reste « djammée » dans la serrure du lobby et en ascenseur bloqué, bref, en moins d’une semaine j’ai fait connaissance avec la moitié du bloc et le concierge et le monsieur ascenseur Otis et la madame folle alcoolique du troisième ! Mais non, je n’ai pas craqué, oh j’ai bien envoyé un petit texto de détresse par un beau 2 Mars mais sans plus. Je me suis plaint sur Facebook à tous mes merveilleux amis réels et virtuels qui m’ont été d’un secours abyssal mais bon … pas de crise de nerfs de fille à boutte. Même avec un coeur en charpie.

Entre le début d’une certaine fin et le recommencement de quelque chose de neuf, il y a eu des adieux, des au revoir et pleins de rebondissements tous plus inattendus les uns que les autres. Y’a pas juste les meubles qui se placent. La vie aussi. Qui prend des tournures belles et réconfortantes, qui se pare de ses plus beaux atours et qui sent le renouveau ! Je suis une des rares blogueuse qui peut se vanter d’avoir tout ce qu’elle souhaite, d’être entourée comme pas une, d’avoir des vœux exaucés, que mes prières sont entendues (au nombre de Dieux que j’implore, ça aurait été weird que pas un seul ne m’entende) et qu’au volet besoin de base, tout est complet ! Je n’aurais pas cru ça il y a quelques semaines honnêtement !

J’avais mis le blâme de mes grandes peines sur le froid, la grisaille, j’avais surement raison puisque tout s’adoucie en même temps que la température, avec le soleil qui inonde mes murs blanc pur, en allégeant les couches de vêtements et en laissant le vent tiède se battre avec mes cheveux longs. Le printemps arrive messieurs dames ! Promis !

Le bonheur aussi !

mardi 21 février 2012

Quand une chanson ...

Quand une chanson et ses paroles vous touchent l'âme, arrive exactement au temps où elle devrait, qu'elle vous lave le cerveau, vous récure les oreilles et vous entoure votre coeur et ben vous l'écoutez en boucle jusqu'à ce que les voisins n'en puisse plus et vous implore d'arrêter ce tintamare harrassant. Et puis, vous l'écoutez encore et encore parce qu'avant tout, elle vous fait du bien !

dimanche 19 février 2012

Du verbe à l’infini

Que veux-je, que peux-je, où cours-je, dans quel état j’ère ?

Dès ce Lundi 20 Février, l’état dans lequel j’ère depuis quelque peu se transformera en typhon doublé d’une tempête pas tropicale du tout mais à tout le moins saccageuse ! Verbe de l’errance, fini !
J’ai des « dates » avec des notaires, je prends possession des clés de mon nouveau nid, je me garoche chez les assureurs, je discutaille avec des gens de service à la clientèle (trouvez le zéro et vous parlerez avec des humains, c’est formidable !), j’envoies tant de E-mails et je fais tant de scans et de photocopies que je me dis qu’une réorientation en secrétariat ne serait pas mal après tout, j’ai quelques aptitudes … Orchestrer une vente de duplex, l’ achat d’un condo,l’empaquetage, le tri, les dons, le camping de dernière minute, un déménagement et un contrat à l’étranger et tout ce que ça compte de « packing » et de  « listing » sans oublier des peintres et un menuisier toute seule tout le temps, et ben ça occupe sa femme en masse ! Verbe en spring pour les trois prochaines semaines … 

À mon retour de ce cadeau du ciel qui me fera débarquer avec une bande de joyeux lurons dans la jolie ville de Malaga, le contrat se continuera jusqu’à la fin Juin et je compte bien en tirer quelques histoires aussi croustillantes et délicieuses que des Tapas parce que pour l’instant, ce blog a des airs de frigo vide qui me désole moi-même. Il est clair que ce carnet en est un d’histoires de job en cinéma et de vie en général mais comme je n’ai pas travaillé depuis Octobre (c’est le fun la vie d’artiste hein ?!?), que je n’ai fait que me tenir la tête hors de la mer de larmes qui m’a engloutie dans les derniers mois et que j’avais déjà juré ne jamais m’épancher sur ma vie privée, pondre des textes, juste de même, honnêtement, je n’ai pas ce talent là ! Du verbe Verbiller je tâcherai de faire bon usage dans les prochaines semaines ! 

Entre-temps, s’activer le corps pour donner un break à l’esprit et à l’âme m’a semblé une solution miracle et j’avais raison là-dessus ! Gym pour courir, Aekuus pour découvrir et escalade pour gravir en groupe se sont greffé à mon agenda pour le plus bel effet sur mon petit corps encore un peu sous le choc de tant de peine à gérer. Le sport sauve des vies, c’est tout ce que j’ai à dire ! Et au risque de sonner redondante, j’ai la face un peu frippée, le cœur qui se patche de ses trous doucement mais un derrière, des bras et des cuisses de béton armé ! Surtout quand je vais m’entrainer fièrement  affublée de mon t-shirt « COUGAR IN TRAINING », cadeau de Noël de moi à moi ! Je suis loin des prouesses de Nadia Comanecci mais au moins on rigole ! Je vous raconte même pas la leçon d’humilité de faire des sauts de grenouille avec une gang dans la vingtaine. C’est officiel ; le ridicule ne tue pas ! Le verbe se remuer est Roi dans cette catégorie. 

Il y a toujours les amis, les enfants des autres, les lunchs de filles, les soirées de danse à saveur Vaudoo qui libère mieux mes « chakras » que n’importe quelle séance de yoga, les siestes réparatrices, quelques tendresses volées au passé pas si lointain , sans attentes, sans espoirs, juste ramasser tout ce qu’on peut prendre de bon et doux, un peu trop de cigarettes, des spontanéités valables seulement parce que j’ai encore un peu de temps devant moi, des moments Mère-Mister Fiss tous plus attendrissants les uns que les autres, des surprises, ma foi, surprenantes et beaucoup beaucoup d’oreilles attentives et de caresses au dos.
Du verbe aimer, je ne l’utiliserai qu’ à l’infini …








samedi 14 janvier 2012

Des bras et des mots

2012.

Fini 2011. Enfin …

Temps des fêtes morne quoique plein de bras et de mots. Ceux de mes proches, si compatissants face à ma tristesse, ceux d’inconnus comme ce garçon dont j’aurais pu être la mère qui n’en voulait qu’à mon petit body qui n’indique pas le bon âge, dans un bar où j’aime danser, à qui j’ai expliqué que c’était charmant de sa part de m’engloutir de jolis compliments mais que mon cœur saignait suite à la perte de l’homme de ma vie. Il a dit qu’il croyait que cet homme était surement victime d’un mauvais sort pour laisser une femme pareille ! Je l’ai pris dans mes bras, lui m’a prise dans les siens et j’ai pleuré … Si fort. Il n’en croyait pas ses yeux mais m’a tout de même tendu une napkin de drink et m’a fait deux bizous sur mes joues noyées. 

Il y a eu les bras et le  giron de Fatoucha, la gentille dame voilée qui nettoie le gym comme si sa vie en dépendait, qui m’a accueillie comme si j’avais 8 mois. Entre deux étirements sur un tapis de yoga, un tsunami de larmes m’a frappé le rivage de l’âme sans avertissement . J’ai caché mes yeux rougis et mon nez comme l’érable au printemps mais les soubresauts de mon dos et de mes épaules n’ont pas échappés à cette Sainte du Windex et de la bonté. Doucement elle s’est approchée et s’est accroupie devant moi et m’a demandé si j’allais. Et ben dis donc … j’ai pas dis oui, comme d’habitude. Je lui ai dit que mon cœur était en miette. Elle m’a prise et m’a serré, m’a bercée un gros dix minute sans rien dire, m’a flatté la tête comme si j’étais sa fille ou sa sœur. Puis calmée, elle m’a tendue un scott towel en s’excusant que c’est tout ce qu’elle avait. En sortant de là, je lui ai fait envoyer des fleurs. 

Il ya eu les mots d’amis virtuels, sans filtres, sans peurs de me blesser, laissés ça et là sur des messageries de Facebook qui m’ont fait plus de bien que les milliers de pensées prémâchées en manger mou que tous ceux et celles qui ne veulent surtout pas entendre qu’on va mal, vous servent à grandes louchées quand vous n’avez rien demandé !  Tout ça part souvent d’une bonne intention mais la spiritualité à la noix dont le peuple en crise se gave pour palier à un bobo qui chauffe là maintenant tout de suite, me fait rudement penser à ceux qui se garochent chez Weight Watcher pour perdre 50 livres mais qui se pitchent chez McDo une fois le poids perdu. Bullshit. Rien n’est changé ! Même si tu me dis que « tu t’en sortiras grandie ». Fuck Off !

Y’a rien que le maudit temps à marde qui fait le mieux son œuvre. Ouais … Il prend son temps, le temps ! 

Puis ,les  bras des petits enfants que j’ai gardé, leurs bizous gratuits, leurs mots inattendus et drôles qui m’ont remis mes sourires dans la face. Les belles missives d’une Belle-Famille qui s’ennuie et qui est déçue du tournant de la vie. Les textos et envoies de photos  d’amies folles qui ont décidé que je rirais que ça me plaise ou non. Les bras de Mister Fiss, grands et forts qui n’aime pas trop voir sa mère en motton. Généreux ! Puissant  antidépresseur !  

Suite à tous ces mots, ces bras, est venu le temps de bouger, de voir plus de potes qu’il ne le faut, commencer à empaqueter , trier, donner, jeter et recycler les choses du quotidien pour arriver dans le nouveau nid tout blanc, tout vaste, la tête et le cœur presque vide. Faire de la place pour l’avenir qui change tous les jours, déjà. Laisser de la place aux surprises, aux inattendus, aux joyeuses stupéfactions et aux annonces réjouissantes comme celle d’un contrat de film en Espagne ou un cours d’exercice et d’entrainement qui me donne enfin le goût d’aller souffrir en groupe. La face frippée, le cœur patché plein de trous mais un body de la MORT ! Et entre-temps, oh stupéfaction, j’ai cessé de pleuré … La peau de mon nez trop mouché s’est régénérée, j’ai abandonné mes deux cuillères au congélo et je n’ai plus besoin de 10 cm d’épais de make-up juste pour aller au dépanneur …

Mon ancien homme me manque même s’il n’est pas avare de nouvelles et qu’il donne signe de vie. J’ai quand même eu l’illumination que l’attente serait ma pire ennemie et que les faux espoirs font le même dommage que les venins de serpents trop colorés. Aller de l’avant sans attendre quoique ce soit. Profiter du moment. Ne jamais se sentir coupable de ne rien faire . Dormir lette, la bouche ouverte. Faire des biscuits et nourrir sa gentille voisine. Recesser de fumer et sauter à la corde à danser dans son salon en écoutant des mix fait par des DJ fous de Montréal, se faire couper les cheveux par une adorable coiffeuse qui fait les meilleurs massages de tête, me faire masser par une Dominique à qui le temps des fêtes n’a pas ammoché l’énergie de ses bras, justement,  jaser centre de yoga avec mon agent d’immeuble et écouter pour les dernières fois , les propos de mes voisins Italiens racistes mais gentils, tout contents de savoir que c’est des Québecois qui ont acheté ma maison … j’vous jure ceux-là, Arabophobes qui me donnent des pots de confitures et me déneigent mon char … C’est un peu tout ça, mon nouveau bonheur timide. 

J’y arriverai, avec tous ces mots, ces bras autours de moi, pour moi … Il y en tant, comme si je venais de naitre ou d’arriver d’un pays en guerre. Je n’ai pas habitué mon monde aux pleurs et aux découragements mais ils savent que c’est pas pour longtemps, j’ai des aptitudes au bonheur et le destin me pousse vers d’autres rivages tous plus intéressants les uns que les autres. Faut juste saisir les occasions, apprécier ce qu’on a déjà, remercier sans fin celui ou celle qui run le show de tout ce qui nous est offert et laisser les mots et les bras nous faire du bien quand ils se présentent, gratuitement, comme des bénévoles du bien-être.
 Merci …

J'en profite pour vous souhaiter une année de santé, de légèreté et de découvertes formidables et vous rapelle la grandeur de mon amour ! En tout temps !






samedi 3 décembre 2011

Devant l’immensité



Devant un choix, ne pas hyper ventiler, ne pas se prendre à vouloir aller trop vite. Des fois que je prendrais la mauvaise décision. Mais que dis-je … Aucune décision n’est mauvaise ! C’est seulement qu’il y a trop d’options et aucunes embuches, zéro empêchement !

‘Savez, pendant que mes amis sortaient de l’école et avaient des activités, je m’occupais de ma soeurette , ensuite, au sortir des Cégeps ils travaillaient pour faire des économies dans le but de voyager. Je recevais des cartes postales pendant que de mon côté, je gérais de la couche pleine de merde, de dents qui poussent, des purées et autres bonheurs de la « parentitude ». Mon voeu, on s’entend, aucuns regrets …

La vie de la Shirley aura été partagée avec de beaux hommes, tous différents, tous là , au bon moment, précieux pour ce qu’ils apportaient, valables pour les leçons apprises, éducatifs sur les erreurs à ne pas refaire, spéciaux dans leur exclusivité, nécessaires dans leurs apports singuliers. Bref, si c’était à refaire, je ne changerais pas grand choses … sauf cette fois-ci. Je ne m’étendrai pas sur ma rupture, ma peine indescriptible, la perte d’un homme hors du commun et la leçon apprise de ne plus jamais croire au « Pour Toujours » même si on y a cru très fort. C’est la fin la plus délicate et distinguée qu’une femme laissée peut souhaiter. Un homme à qui je ne souhaite que du bien même si c’est sans moi.



Mais là où tout change, il y a le temps, qui n’aura pas été un super allié dans cette histoire. Je lui en veux énormément. Si il croit se faire pardonner en s’offrant un peu plus sous forme de vacances forcées, films à l’eau et séparation oblige, je ne sais pas encore si mon cœur sera si clément et miséricordieux face à ses mauvais alignements du passé. Mister Fiss en appartement depuis l’an passé, Monsieur Zamouri (c’est la dernière fois que j’écris ce nom-là) parti faire sa nouvelle vie, la maison fraichement rénovée listée sur MLS prête à passer en d’autres mains, pas d’ouvrage en vue, je me retrouve comme ces Cégepiens dont j’enviais le sort de Globe-Trotter de misère, le cœur si léger, le pied alerte, la tête vide, toute prête à stocker la vie, les découvertes, l’expérience et l’immensité du futur.



Mais je ne sais pas comment faire. J’apprends vite mais pour l’instant, j’ai le vertige. Je n’ai pas mille million de peurs mais celles que j’ai sont tenaces. J’ai du courage et de la résilience en masse mais soudainement me voilà fatiguée. Je suis seule. Oui seule d’amoureux mais encore plus étrange, seule avec Moi seule. Pas de soeurette à gérer , pas d’enfant à protéger et à organiser, pas d’acteurs et d’actrices à tripoter, pas d’amis qui vivent la même chose côté temps à remplir ayant encore tous des enfants, pas d’équipe à coordonner, bref … J’ai du temps et je n’ai aucune idée comment je le remplirai dans les mois à venir. J’ai bien deux ou trois trucs à régler, me trouver un toit, passer beaucoup de temps avec des banquiers, des agents et des notaires, mais en dehors des tracasseries et des formalités beiges et assommantes, rien à part faire des choix pour la nouvelle étape de ma destinée et apprivoiser l’étendue du vide laissé par l’Amour de ma vie.



J’ai pourtant une quantité astronomiques de rêves et d’envies mis de côté que je n’aurai jamais eu le temps de réaliser faute de temps ou par manque d’argent. Devant moi, le monde et ses infinies découvertes, sont là prêts à prendre, offerts. Mais bien sûr, aller user mes tatanes en pays étranger seule avec moi-même c’est pas trop mon genre tout en étant la première à cracher sur les voyages de groupes, mais un petit comité aussi content que moi et aussi libre ferait l’affaire. Me semble que ce doit être nul de s’extasier sur un temple bouddhiste en Thailande toute seule dans la rue. Ceci dit je connais plein de femelles qui ont tenté l’aventure et en sont revenues toutes changées et souvent pour le mieux. Mais je suis un être de partage. C’est plus fort que moi. Du genre à (presque) tout donné sans attente de quoi que ce soit en retour.



J’ai en tête des milliers de cours variés, une fin de semaine à New-York, des envies de me trouver un poste de chef vegan-cru dans une destination soleil, pousser mon corps à faire des choses contre-nature (on parle sport ici bien sur …), continuer à faire ce que j’aime soit mon métier, cuisiner, bloguer, danser, voir les amis et la famille, mais aussi découvrir et accepter.

Accepter.

Accepter et comprendre. Aller de l’avant en jetant un regard plein de gratitude pour le passé. Accepter et comprendre qu’il reste des billions de choses à faire et de gens à rencontrer. Mon confort est pourtant doux et rassurant et me sortir de mes zones de confort, justement, ne me fait pas peur mais y’a toujours la lassitude des combattantes qui me guette. La salope ! Elle est là, toujours en permanence parce que je me suis relevées les manches plus souvent qu’à mon tour et y’a de ces jours où je me coucherais pour une saison complète dans mon grand lit douillet pour ne plus en sortir. L’année 2011 aura été harassante voir même abrutissante de défis personnels à surmonter. Là … Matante Shirley est fatiguée. Devoir quitter mon quartier me crève le cœur et m’alourdie le pas, plus de Joe au dépanneur du coin pour jaser des heures, plus de John le Player chez Roberto qui me cruise devant mon chum, plus de coiffeuse octogénaire qui me lave les cheveux en me foutant son immense poitrail au visage, plus de voisinage avec ma famille si facile d’accès, le marché Jean-Talon sera dorénavant une expédition organisée au quart de tour, plus de locataire formidable qui partage ses biscuits décadents, tant de petites et grandes ondes suite au lancement de la grosse roche dans l’eau calme de ma vie … je vous épargnerai la liste larmoyantes des manques infinis engendrés par la perte de l’homme que je ne sais pas comment arrêter d’aimer …



Devant l’immensité, il y a les choix. Mais mon initiation à la vacuité du temps et l’affinage de mon savoir du bonheur sera grand puisque sans l’apport d’autres et évidement, sans l’épaulement d’une personne qui vous complète et vous soutient dans les éventails de propositions que le cosmos vous envoie. Que la solitude ne se transforme pas en isolement. Que prendre son temps ne devienne pas hésitation. Que de devenir exigeante ne me rende pas acariâtre. Ne pas perdre ma belle immaturité qui me sert bien pourtant. Travailler fort dans les coins pour ne pas avoir l’air d’une cougar qui refuse de vieillir par peur de se retrouver pathétiquement seule. Ne jamais cesser de danser de peur de passer pour la cougar mentionnée ici. Laisser aller ce passé qui m’était si cher, que je voyais si riche et accueillir à bras ouverts ce qui me pend au bout de mon grand nez. Retrouver mon pas sautillant plein d’allant, mon gros rire gras zéro féminin, ma facilité à la vie et mon talent infini au christie de bonheur !



Mais là … me lancer du haut d’un grand ravin avec un suit d’écureuil avec le meilleur parachute sachant très bien que je ne m’écraserai jamais me prend quand même une dose de courage que je crois avoir emmagasiné au cours des dernières années mais que je ne sais pas comment utiliser à bon escient.

Faut juste se lancer …

Ai-je bien le choix ? Y’a un feu de forêt derrière moi …

mercredi 2 novembre 2011

Pause Blog forcée

C'est le coeur en miette que je me donne une pause.

Je n'ai rien de bon à raconter puisque tout sort en larmes et hoquet.
 La fin d'une belle histoire sur laquelle mes écrits n'ont aucun contrôle.
 Rien que je n'y puisse ...
Thanks for the ride Zamouri !





mercredi 26 octobre 2011

Les super héros n'aiment pas l'hiver ?



Le froid s’installe dans les productions cinématographiques.

Pas un mais bien deux films ont « tiré la plogue » comme on dit si bien chez nous dans le singulier monde du cinérama ! Ça engageait pas mal de monde compétents qui se retrouvent le bec à l’eau et surtout avec un manque à gagner puisque certains n’ont carrément pas été payés pour les deux dernières semaines dument travaillées !

 Pire ! Certaines personnes ont la mauvaise manie « de défrayer » du cash pour faire avancer le processus de production de costumes et pour avoir du stock sous la main durant les essayages et de se redonner leur dû lors du remboursement de petite caisse par la comptabilité. C’est pas une bonne idée. En fait c’est la pire idée qui soit ! Imaginez- vous donc que mes confrères et consoeurs devront aller se faire remettre leurs kopeks en rapportant les vêtements et accessoires achetés et ce, sans être sur un payroll, donc à leur frais ! Et dans le lot, y'a surement un paquet d'items non remboursables !

C’est révoltant ! Le syndicat a les manches relevées et s’occupe tant comme autant à ce que tout le monde ne soit pas en reste mais tout de même ! 2 productions back à back ! Je m’imagine que Monsieur « Pas-du-tout » Trudel doit se ronger les ongles … ou pas … Y’en a un autre de gros de tournage qui s’en vient et les studios de son mégaplex sont loués jusqu’à la moitié de 2012 de façon assurée. Reste que , les payes des techniciens sont dans le néant, les remboursements de frais de téléphonie dans la bouette, les cessations d’emploi ne se déploient pas et tout le monde se retrouverais , même avec le dit papier dans les mains demain matin, sans entrées d’argent pour minimum 5 semaines … Je ne veux même pas y penser …

Donc, Monsieur Diesel et sa productrice de sœur n’ont pas l’argent qu’ils pensaient avoir.
C’est fort ! C’est grand ! C’est musclé !

Ou bien ils on eut peur de la météo à venir ? Ils ont quand même engagé des gens bien, acheté des décors de l’autre film d’avant, fait préparer le terrain pour la location de roulottes, de voitures, de locaux pour les gens de tous les départements, ont fait faire des devis auxquels ils ont dit OUI, JE LE VEUX, ont fait des castings, bref , tout y était pour un beau et franc succès ! Que s’est-il passé ?

Personne ne le sait encore, ça finira par se savoir, c’est un petit monde.

En attendant, je veux pas entendre une seule personne me dire que le cinéma c’est glamour.
Rien n'est plus insécure que ce tourbillon de poudre aux yeux et de promesses, parfois, en l'air !

Vin il est passé dans le camp des vilains, ce n’est plus un super héros.
Pas à Montréal en tout cas …

MAJ : Le super héros a fait un come back surprenant !!! Il est allé cherché les sous manquants et il est revenu à la case départ pour enfin faire son film !!! Retour dans le camps des bons avec une leçon d'humilité et de loyauté ici !!! Bravo !!!

mardi 18 octobre 2011

Entre les branches …



Un abcès de crevé c’est jamais joli. C’est laid. Ça chlingue. Tout le monde le ressent, dévie le regard, compatie mais n’aurait pas le courage de péter le dit furoncle …

Et ben y’en a qui ont ce courage-là. Le courage comme des Mairesse dépassées ou comme des Duchesneau de ce monde. Péter des abcès purulents !

Après l’émission de Radio-Canada « Enquête » de la semaine dernière portant sur le quasi-monopole de Mr Trudel et de son pote Mel sur l’équipement cinématographique et les studios de tournages Mel’s Cine Cita, les pages Facebook de mes amis et collègues n’ont pas dérougies ! On donnait dans la cinquantaine de commentaires partout ! Et des félicitations à ceux et celles qui ont OSÉ dire tout haut ce que la majorité sait et commente tout bas, et des encouragements à continuer de dénoncer les comportements ignobles et les entourloupes de toutes sortes, bref, on se serait cru dans les couloirs de la cours municipale après un procès gagné !

Mais il n’en est rien. Parce qu’au de-là des injustices et de la rancœur, au de-là des hauts hurlements et des poings brandis dans les airs versus les silences troubles, il y a les faits qui sont là et qui, à ce qui parait, n’insultent pas assez de monde pour qu’ils se fâchent et que ça donne quelques changements concrets dans la réalité du fantastique monde du tournage de film au Québec. « Savez moi les artisssssssss … » Les artissssss c’est plus que des faces dans une télé savez ! C'est 3000 techniciens et on ne sait plus combien d'acteurs, d'humoristes, de chanteurs, d'acrobates, de cascadeurs,de danseurs, d'auteurs, d'écrivains, de musiciens, de circaciens, etc etc ...

Alors on continuera de blâmer les artisans sur cette situation trouble parce que c’est leur face qu’on voit, donc on a l’impression de les connaître. On continuera de mêler Patrick Huard avec les tatas d’Occupation Double et les grands acteurs, de s’imaginer que le Téyâtre ça sert à rien, que les auteurs … attends c’est quoi ça un auteur … hum … en tout cas eux là, c’est des clowns over-paid et on continuera de parler de cinéma en mixant plateau Québécois et Américain et tutti quanti. En un mot, les faits sont réels mais les rumeurs entre les branches sont biens vaseuses. Juste assez pour désinformer le bon peuple à qui on prend des sous pour faire des films .

Hier, pendant que le monsieur répondait, pas content de ce qu’il avait entendu à Enquête, par le truchement d’un Journal qui lui a toujours fait bonne presse (J de M, Pierre-Karl, Julie, Star-Academie tourné chez Mel’s … Juste de l’amour ici !), y’a une madame productrice dont il parlait justement dans l’article, qui passait à la messe du Dimanche TLMEP mais qui n'est pas venue à sa rescousse comme il l'aurait souhaité.  Elle expliquait le métier de producteur-trice en cinéma. J’étais debout sur mon Zamouri, su’l sofa, surchauffée et sur-à-boutte d’entendre ses infamies ! Si elle n'avait pas parlé de son projet de redécorer l’urgence de Sainte-Justine (mais elle prend son fric où la bénévole du cinéma québécois ) je sens que j’aurais été mesquine aussi comme tous ceux et celles qui se sont tordus de rire virtuellement sur le vaste playground Facebouquien et Twiteresque.

À l’écouter, les producteurs d’ici travaillent carrément gratis. Il est vrai que des films qui rapportent à leur producteurs ici il y en a eu 2 ou 3 je crois, Séraphin, Bon Cop Bad Cop et Tel père tel flic. Mais de là à faire croire que le métier de producteur (en fait faudrait appeler ça gestionnaire parce que ces gens- là n’investissent JAMAIS de leur propre argent, donc ne PRODUISENT rien) n’est pas rentable, c’est d’omettre qu'ils s'octroient un salaire assez dodu, y'a la jolie danse des petites enveloppes avec laquelle le Québec est si familier maintenant,  celle des factures boursouflées de « fourniture de bureau », des voitures de l’année pour les « déplacements », des voyages « d’affaire », bref, des dépenses qui ressemblent à des besoins ultimes pour la production mais qui n’en sont pas toujours. Mettons que c'est relatif ...

C’est omettre aussi la rumeur (qui perdure depuis 20 ans au moins) qui dit que si un film a eu un financement de 8 millions, il n’y en aura que 4 à l’écran et tout ce que ça importe. Faut que ça se paye la piscine creusée du chalet à Magog pis le collège privé des enfants ! C’est cette dernière qui aurait dit lors d’une réunion pour un conflit à régler entre syndicats, producteurs et FTQ, et je cite :-« Bon, on va faire ça vite là c’te réunion là, moi j’ai des chevaux à aller nourrir .» Et le syndicaliste de lui répondre :-« On va prendre le temps que ça prend Madame, nous c’est techniciens qu’on a à nourrir. » Ça donnait le ton … Mais c’est encore du téléphone Arabe.

Selon moi, être « producteur » ici, c’est prendre les sous du peuple par la SODEC et Téléfilm Canada et élaborer un plan de match pour monter une équipe solide et professionnelle , trouver des locations voulues, y planter des décors, qui seront éclairés et dans lesquels des acteurs maquillés-coiffés-habillés évolueront devant une caméra qui suivra leur mouvements dans des scènes qui seront montées pour nous raconter une histoire, en gros. Tout le monde employé aura un salaire décent, travaillera dans un contexte respectueux et si possible agréable. Je ne vois pas ce que l’achat d’une causeuse et d’un pouf Mariette Clermont à 12 000$ vient faire là- dedans. Ni des Jeans True Religion à 958.00$ en vente d’ailleurs … Et pourtant, ça passe dans les budgets comme papa-dans-maman … Merci bon peuple endormi qui pense que les artisssss mangent juste des sushis et ne s’abreuvent que d’Opus One. C’est pas les artisssss qui roulent en BM et qui causent Îles Fidji et voilier, ça donne plutôt dans le Communauto mais bon … paraitrait que ça aussi c’est juste des ouïe dires !

Pendant qu’ y’a de la collusion dans toutes les sphères de notre société qui dépendent des deniers publiques, que ce soit la construction ou le cinéma, il y a des journalistes courageux qui interviewent des petits David fringants et volontaires qui se battent contre un méga Goliath qui lui, nie tout ce qui lui est reproché et qui clame, le trémolo dans la voix, qu’il est le seul à se débattre comme un yabe dans l’eau bénite pour faire venir les Amaricains ici et qu’il trouve injuste qu’on le bombarde de la sorte. Si les Amaricains disaient au bon peuple Québécois tout ce qu’ils nous disent à nous du dit-Monsieur, il aurait évidemment l’air bien moins sûr de lui à la télévision. Mais comme ces conversations-là se passent dans les couloirs ou dans les toilettes, autant dire que c'est une jolie brise dans les buissons ...

Pourtant, la tendance se maintient depuis un moment , celle qui nous étiquette du dernier choix d’endroit où tourner au Canada malgré des salaires plus bas et le dollars Canadien pareil à TO ou Vancouver, celle qui fait réaliser qu’on a les studios et le stock le plus cher du Canada, que les « tout-compris » ne le sont qu’en partie, la tendance aussi de vomir sur le fait qu’il n’y ait pas moyen d’avoir plusieurs devis (très Americanos, la liberté de choix) mais bien un seul possible, étant le propriétaire des seuls studios capables d’inviter tout ce beau monde-là. Pendant ce temps, les artisans sont talentueux, la façon de travailler assez similaire à la leur, l'expertise n'a plus de présentation à se faire faire, il n’y a plus de barrière langagière en vue, les conflis syndicaux sont OK, la terre d’accueil est touffue d’environnements différents, accessibles et variés et c’est encore possible de parker dans le centre-ville, on bouffe bien, les filles sont belles, le nightlife est démoniaque, la vie moins chère qu’ailleurs en Amérique et les plateaux sont pets and kids friendly à mort !!!

Pourquoi ne pas vouloir venir tourner plus ici ? Pourquoi 75% des maisons de productions Américaines ne vienne tourner qu’une fois ici (Warner bros est champion en quantité de tournage, une douzaine environ sur plus d’une 50aine de films tournés depuis l'ouverture des studios) et disent qu’ils ne reviendront plus ? Parce qu’ils gèrent LEUR ARGENT (pas de fonds publiques ici, non non non ) et que ça leur troue le cul de se faire saigner par le magnat du Gobo , du 12K et de la Panaflex de Montréal quand ça leur coûterait moins cher de tout faire venir le matos de Toronto, chauffeur inclus selon les calculs d’un certain Directeur Photo du dernier film que j’ ai fait ! Paraitrait que le client n’est pas Roi dans la Cité du Cinéma de notre jolie ville trouée … mais bon , c’t’encore du memérage ça … et ça ressemble vaguement à nos histoires de ponts et d'autoroute finalement. Du bruit , que du bruit ...


Et évidemment, ce que la journaliste n’a pas pu raconter côté « potinage » de blanchiment d’argent et d’amis au passé douteux et de relations un peu trop chaleureuses avec des clans aux marchandages illégaux , et ben la petite communauté d’artisans, de techniciens et de fournisseurs, eux, ils en jactent un coup et y’a toujours quelqu’un qui connaît quelqu’un qui peut te conter un truc pas possible d’un tel qui sort avec la fille d’un autre tel et qui par le fait même devient membre d’une grande famiglia qui eux, ne laisseront jamais tomber un pote en cas de malheur et qu’en échange, le neveu jouera dans le prochain film, ah oui pis les producteurs d’ici qui veulent pas passer à la télé pour se vider le cœur ayant trop peur de passer au feu ou de se faire livrer un rat éventré dans une boite à chaussure, c't'arrivé à quelqu'un que mon ami connait, c’est vrai y parait, tsé, et pis encore des ragots qui glacent le sang et qui donne pas envie de raconter ce qu'on sait et pis toute pis toute … surtout, encore de l’acrobatie Olympique de commérage mais coudonc, ça jase qu’est-ce que tu veux que je te dise …
Tous ces gens qui font courir des bruits sont diplômés de l’académie de Racontage de Fred Pellerin ?
Mais …

Entre les branches, on entend le bruissement des mécontentements due aux bases sclérosées quasi impossibles à changer d'une business en ébulition. Entre les dents, des grognements de sentiments d’injustice devant la présence monolithique des affamés et des gloutons. Entre nous autres, ça va prendre un multimillionnaire craque-potte qui s’ennuie pour venir brasser tout ça en faisant construire des Méga-Giga-studios de la muerté et y laisser entrer tous ceux et celles qui veulent avant tout faire ce qu’ils font de mieux et ce qu’ils aiment : DU CINÉMA ! C’est cool faire du fric mais pas en mangeant de son prochain !!!
Ou ça prendrait un peu plus qu'un seul orteil dans le portillon de la part de la gang du  bureau de l'anti-monopole-machin-chose, mais ils sont tellement occuppés ces gens-là, pas le temps de gérer du papotage de balcon pis de corde à linge ... La chicane est pognée !

Maintenant, reste à trouver ce précieux Mentor qui réduirait les requins au statut de ménés et ce serait franchement plus sain qu’en ce moment dans le merveilleux monde du HD-35-18-Red et des Stars à Monne-Tri-Hall !


Je lance l'appel !

mercredi 12 octobre 2011

Hamed Club Social


Ça a commencé l’été dernier je crois … Il a racheté le dépanneur du coin, littéralement sur le coin, à côté de la boite postale, flanqué d’un grand banc de la ville en faux bois. Il y est 7 jours sur 7, 15 heures sur 24. Il s'appelle Hamed.

Juste au même moment, deux autres monsieurs, comme lui, ouvraient la fruiterie qui m’a sauvé la vie et qui m’empêche de sombrer dans la plus sévère dépression causée par le nouveau Marché Métro qui devait supposément se refaire une beauté et qui s’est plutôt fait rater le botox par un chirurgien fou de la réno …
Oppressant , gros, laid et bruyant !

Bref, je fais maintenant comme mes amis Français, je vais « Chez L’Arabe » acheter ma bouffe. Mais à chaque fois, je constate ce qui se passe au dépanneur collé sur la fruiterie. Il y a comme un mouvement de troupe, une troupe qui s’est enfin trouvé un Club Social ! C’est qu’Hamed , il sait leur parler ! Il sait comment utiliser le temps qui passe et surtout, j’ai l’impression qu’il a des connaissances que l’on a plus sur le temps qui file entre les mains noueuses des vieilles Dames qui constituent sa nouvelle clientèle ultra-fidèle. On s’occupe plus de nos vieux parce qu’on peut. Hamed, d’où il vient, on n’a pas le choix d’y remédier parce qu’ils vont nulle part d’autre que chez lui ! Que ça te plaise ou non d’ailleurs ! C’est comme ça et c’est tout ! Il en a tiré le meilleur à ce que je vois !


Donc, dès que sonne l’heure du lunch, tout le monde sort se chercher une sucrerie au « dep » , une loto, un Coke en petite bouteille de verre qu’il a commencé à commander spécialement pour une des Dames pour faire « comme quand qu’était jeune », un journal pour enfin pouvoir discuter de sujets chauds et un paquet de cigarette pour faire gaillarde ! Et la horde de petites madames racotillées, fleurant fort l’eau de toilette, poudrées comme des beignes au sucre, le bibi bien ancré sur la tête, la petite veste sur le bras en cas de courant d’air, le petit kleenex de manche, la petite sacoche pleine de cachoteries et de petits sous pour dépenser en gâteries et ce, en plusieurs fois, histoire d’avoir une raison de rester plus longtemps avec les autres poules venues caqueter en cœur autour d’un Hamed qui ma foi, a le meilleur groupe d’entraide et d’assimilation Montréalais dont il pouvait rêver !


Il leur conte fleurette, les complimentes sur leur toilettes, leur donne sa place sur le banc de la Ville, connaît leur petit nom, leurs habitudes et leurs goût, rigole quand une madame manque à l'appel et que les autres parlent dans son dos,  il cause bien avec un bel accent et un français quasi impeccable, il pourrait être leur petit-fils, elle le voudrait comme gendre … ah pis non !
Elles gardent ses louanges pour elles-même, il y a si longtemps qu’on ne les a pas fait rougir !


Un petit ramassis de groupies ancestrales pour un nouvel arrivant qui sait mixer ses valeurs communautaires à la curiosité de l’hôte, qui sort le lot d’ancêtres de leur solitude néfaste et se fait un joli capital humain sans vraiment avoir prévu le coup … Hamed , envahi par la cohorte de douairières enguirlandées, officie en grand Souverain sur son trône de PVC en donnant de Lui, tout simplement et en faisant des offrandes de dattes fraiches , « piquées » sur l’étal des deux autres comme lui qui ont ouvert la fruiterie, en racontant son histoire, en écoutant celles des autres, en servant ses clients avec un large sourire, ce qui donne le temps aux dames de se rappeler comment qu’y’é donc ben fin ce beau Hamed là et qui dit mieux, en faisant une petite marche santé !

Je sens que l’hiver sera long pour plusieurs d’entre elles, à moins qu’Hamed installe le banc de la ville en dedans ...