dimanche 20 juin 2010

The EDUCATOOOOR contre la machine à monstre

Elle existe réellement, elle est très prolifique, très efficace.
C’est une machine aux allures de matrice infernale qui englobe tout un monde pas toujours visible à l’œil nu et qui fait plus de ravages qu’on voudrait bien le croire.

Malheureusement, c’est pas un p’tit suit rouge et une cape au vent qui risque de changer quoi que ce soit, let’s face it …
Par contre, une bonne dose de râlage n’a jamais fait de tord à personne et je crois que je suis spécialement mûre pour une cession défoulatoire maintenant qu’un des suppôt de la MàM ( Acronyme de Machine à Monstre, merci …) est enfin parti de notre beau tournage. Il était temps …

En bref, la machine existe dans le monde du cinéma et dans le fabuleux milieu du spectacle en général, musique, théâtre etc.
Elle prend en son sein une multitude de jeunes gens beaux, talentueux, charismatiques, égocentriques et exhibitionnistes et leur font faire pas mal n’importe quoi tout en faisant miroiter que le chemin de la gloire est à porté de la main et le sac de fric à un rôle près.
Tant qu’ils sont gentils et qu’ils acceptent tout ce que les réalisateurs leur impose ou leur indique, même ce qui n’était pas prévu, pas sur le contrat, pas dans le wish-list, pas dans leurs cordes.
Ces jeunes thesbiens se verront promettre trois millions de projets dont certains qui fonctionnent et qui les mèneront au début d’une lancée céleste et c’est là que la MàM ramasse tout ce qu’il y a de laissés pour contre, les sans familles, ceux et celles venus de milieu de pockés et de naïfs en quête d’amour universel, les trop fragiles, sans oublier ceux et celles qui font des come-back après être tombés dans le stupre et la luxure (et que je te sniffe un beau million par ci et que t’en joue un beau cinquante mille au casino par là et que je t’achète un char à toé, une maison pour toé et ainsi de suite …) mais dont on pourrait encore tirer quelque chose …

La fameuse MàM a dans son staff une nuée de vautours qui réussissent en apparence sans efforts à faire croire dur comme fer aux acteurs et actrices maintenant un peu connus qu’ils ont pleins de besoins que l’on doit assouvir, pas le plus vite possible mais bel et bien im-mé-dia-te-ment, comment ça que c’est pas déjà faite, parce qu’ils sont dorénavant des êtres suprêmes, qu’ils ne devraient s’entourer que du best en tout temps.
Difficile de rester la tête froide devant autant d’attention, de fric et de piédestaux.

Les qu’en dira-t-on peuvent vous schtroumpher votre superbe début de carrière mais une réputation de bad girl ou de bad boy c’est bien aussi mais c’est de l’ouvrage, vous êtes ce que vous conduisez, on vous aime si vous aimez le bon monde, vous êtes dans un rôle en tout temps, la diète est votre religion et votre entraineur personnel est votre meilleur ami. Le staff vous rappellera sans répit que les seuls qui ont droit au secrets personnels c’est EUX. On ne donne pas d’entrevue au premier venu, on ne se vide pas trop le cœur avec les gens au boulot, les amitiés sont systématiquement louches et les cigarettes peuvent vous mettre un terme à un contrat ultra lucratif le temps de tirer une puff. Les paparazzis sont là au détour quand l’envie irrépressible de se fouiller dans le nez vous prend et gare à vos dames de ménage qui voudraient bien échanger un petit secret contre quelques milliers de dollars …
Et c’est là que les jeunes pourtant pleins d’une belle énergie mue par l’espoir d’une ébauche de vie idyllique se transforment doucement en êtres paranoïaques et anxieux, méfiants et faux-nez, toujours en représentation de ce qu’ils ne sont pas vraiment, se faisant sécher les dents plutôt que de sourire, prenant la pause plutôt que de chiller avec les potes, énonçant des âneries insipides plutôt que de donner libre court à leurs discours propre, se diluant lamentablement devant les gens normaux et équilibrés qui se donnent le droit de dire ce qu’ils pensent …

Jusqu’au moment où ils deviennent enfin de vrais monstres, craquants sous les barèmes et les conditions. Mais c’est souvent suite au fait que le mot NON n’a plus sa place, que les agents, le casting, les producteurs se vautrent dans des demi-vérités et des semi-mensonges, que ces jeunes là devenus adultes n’on plus jamais le pouls de la vrai vie.

Quand dans la vrai vie un tech arrive en retard d’une heure et plus, on lui donne de la marde. Pas ma vedette.
Il s’en criss et en rajoute en prenant son temps.
Quand un tech a la fuse courte, on s’explique et on règle ça OPC. Pas ma vedette.
Il s’en fout et considère qu’il a du caractère.
Quand un tech pète dans le visage de quelqu’un par inadvertance, il s’excuse et se sent mal. Pas ma vedette.
Je lui fais remarquer et il me répond : « Oh what ever. »
Quand un tech n’aime pas un autre tech, il s’arrange pour l’éviter et ne pas s’en faire. Pas ma vedette.
Il dégaine une énergie solaire à vomir dessus et dire les pires grossièretés en son honneur et ce, dès qu’il trouve une oreille nouvelle.
Quand un tech fait sa dernière journée sur un plateau et part avant les autres, on l’annonce et on l’applaudit très fort et se dit qu’on s’aime et bonjour les effusions d’amour. Pas ma vedette …
Ce fut sa dernière journée Jeudi et 5 personnes ont applaudit froidement et vite fait …

La MàM fait toujours défaut à Montréal parce que les gens sont moins « nez-brun » qu’ailleurs, croyez le ou non …
Et c’est là que l’EDUCATOOOOR a été prise d’une grande fierté qui lui a gonflé le cœur et se dit que le monde du cinéma Québecois en est un bien distinct.

6 commentaires:

tchendoh a dit…

Superbe coche!

Maïmo a dit…

Oh my!! Mal de coeur! Je ne m'ennuie pas des crackpout hollywoodiens je peux-tu te le dire?!!
Et je pense fort à toi et à toutes les coches que tu as dût péter dans le trailer...

La Shirley a dit…

Je les pètes live maintenant ! Je suis rendue pas mal hot dans la crise de nerfs aux bonnes personnes ! xxx Lovya Maïmo !

Gaudie a dit…

Heureusement que je suis pas là pour voir ça, sinon je pèterais pas une coche, mais plutôt un tsunami de coches!
My God! quelle vie! Faut avoir la couenne dure et un sens de l'humour à tout casser.
On dirait que ces deux facultés s'émoussent en vieillissant...

Paco a dit…

Le miracle c'est les producteurs et réalisateurs qui tolèrenent (et même fabriquent!) ces comportements pathétiques. Quand on sait la liste de gens qui veulent une chance au grand écran...

La Shirley a dit…

Les producteurs font partie du staff de la MàM by the way ...