Fini 2011. Enfin …
Temps des fêtes morne quoique plein de bras et de mots. Ceux
de mes proches, si compatissants face à ma tristesse, ceux d’inconnus comme ce
garçon dont j’aurais pu être la mère qui n’en voulait qu’à mon petit body qui n’indique
pas le bon âge, dans un bar où j’aime danser, à qui j’ai expliqué que c’était
charmant de sa part de m’engloutir de jolis compliments mais que mon cœur saignait
suite à la perte de l’homme de ma vie. Il a dit qu’il croyait que cet homme était
surement victime d’un mauvais sort pour laisser une femme pareille ! Je l’ai
pris dans mes bras, lui m’a prise dans les siens et j’ai pleuré … Si fort. Il n’en
croyait pas ses yeux mais m’a tout de même tendu une napkin de drink et m’a
fait deux bizous sur mes joues noyées.
Il y a eu les bras et le giron de Fatoucha, la gentille dame voilée qui
nettoie le gym comme si sa vie en dépendait, qui m’a accueillie comme si j’avais
8 mois. Entre deux étirements sur un tapis de yoga, un tsunami de larmes m’a
frappé le rivage de l’âme sans avertissement . J’ai caché mes yeux rougis et
mon nez comme l’érable au printemps mais les soubresauts de mon dos et de mes
épaules n’ont pas échappés à cette Sainte du Windex et de la bonté. Doucement
elle s’est approchée et s’est accroupie devant moi et m’a demandé si j’allais.
Et ben dis donc … j’ai pas dis oui, comme d’habitude. Je lui ai dit que mon cœur
était en miette. Elle m’a prise et m’a serré, m’a bercée un gros dix minute
sans rien dire, m’a flatté la tête comme si j’étais sa fille ou sa sœur. Puis
calmée, elle m’a tendue un scott towel en s’excusant que c’est tout ce qu’elle
avait. En sortant de là, je lui ai fait envoyer des fleurs.
Il ya eu les mots d’amis virtuels, sans filtres, sans peurs
de me blesser, laissés ça et là sur des messageries de Facebook qui m’ont fait
plus de bien que les milliers de pensées prémâchées en manger mou que tous ceux
et celles qui ne veulent surtout pas entendre qu’on va mal, vous servent à
grandes louchées quand vous n’avez rien demandé ! Tout ça part souvent d’une bonne intention
mais la spiritualité à la noix dont le peuple en crise se gave pour palier à un
bobo qui chauffe là maintenant tout de suite, me fait rudement penser à ceux
qui se garochent chez Weight Watcher pour perdre 50 livres mais qui se pitchent
chez McDo une fois le poids perdu. Bullshit. Rien n’est changé ! Même si tu me
dis que « tu t’en sortiras grandie ». Fuck Off !
Y’a rien que le maudit temps à marde qui fait le mieux son œuvre.
Ouais … Il prend son temps, le temps !
Puis ,les bras des
petits enfants que j’ai gardé, leurs bizous gratuits, leurs mots inattendus et
drôles qui m’ont remis mes sourires dans la face. Les belles missives d’une
Belle-Famille qui s’ennuie et qui est déçue du tournant de la vie. Les textos
et envoies de photos d’amies folles qui
ont décidé que je rirais que ça me plaise ou non. Les bras de Mister Fiss,
grands et forts qui n’aime pas trop voir sa mère en motton. Généreux ! Puissant
antidépresseur !
Suite à tous ces mots, ces bras, est venu le temps de
bouger, de voir plus de potes qu’il ne le faut, commencer à empaqueter , trier,
donner, jeter et recycler les choses du quotidien pour arriver dans le nouveau
nid tout blanc, tout vaste, la tête et le cœur presque vide. Faire de la place
pour l’avenir qui change tous les jours, déjà. Laisser de la place aux
surprises, aux inattendus, aux joyeuses stupéfactions et aux annonces
réjouissantes comme celle d’un contrat de film en Espagne ou un cours d’exercice
et d’entrainement qui me donne enfin le goût d’aller souffrir en groupe. La
face frippée, le cœur patché plein de trous mais un body de la MORT ! Et
entre-temps, oh stupéfaction, j’ai cessé de pleuré … La peau de mon nez trop
mouché s’est régénérée, j’ai abandonné mes deux cuillères au congélo et je n’ai
plus besoin de 10 cm d’épais de make-up juste pour aller au dépanneur …
Mon ancien homme me manque même s’il n’est pas avare de
nouvelles et qu’il donne signe de vie. J’ai quand même eu l’illumination que l’attente
serait ma pire ennemie et que les faux espoirs font le même dommage que les
venins de serpents trop colorés. Aller de l’avant sans attendre quoique ce
soit. Profiter du moment. Ne jamais se sentir coupable de ne rien faire .
Dormir lette, la bouche ouverte. Faire des biscuits et nourrir sa gentille
voisine. Recesser de fumer et sauter à la corde à danser dans son salon en
écoutant des mix fait par des DJ fous de Montréal, se faire couper les cheveux
par une adorable coiffeuse qui fait les meilleurs massages de tête, me faire
masser par une Dominique à qui le temps des fêtes n’a pas ammoché l’énergie de
ses bras, justement, jaser centre de
yoga avec mon agent d’immeuble et écouter pour les dernières fois , les propos
de mes voisins Italiens racistes mais gentils, tout contents de savoir que c’est
des Québecois qui ont acheté ma maison … j’vous jure ceux-là, Arabophobes qui
me donnent des pots de confitures et me déneigent mon char … C’est un peu tout
ça, mon nouveau bonheur timide.
J’y arriverai, avec tous ces mots, ces bras autours de moi,
pour moi … Il y en tant, comme si je venais de naitre ou d’arriver d’un pays en
guerre. Je n’ai pas habitué mon monde aux pleurs et aux découragements mais ils
savent que c’est pas pour longtemps, j’ai des aptitudes au bonheur et le destin
me pousse vers d’autres rivages tous plus intéressants les uns que les autres.
Faut juste saisir les occasions, apprécier ce qu’on a déjà, remercier sans fin
celui ou celle qui run le show de tout ce qui nous est offert et laisser les
mots et les bras nous faire du bien quand ils se présentent, gratuitement,
comme des bénévoles du bien-être.
Merci …
J'en profite pour vous souhaiter une année de santé, de légèreté et de découvertes formidables et vous rapelle la grandeur de mon amour ! En tout temps !